Le lycée du Pic Saint-Loup conjugue éclairage naturel, confort d’été et faible consommation énergétique grâce à une exposition adaptée et à un système original de ventilation naturelle.
Situé à une vingtaine de minutes de Montpellier, le Pic Saint-Loup est l’un des sites naturels les plus réputés du Languedoc. L’emplacement pour la construction du lycée Jean-Jaurès était remarquable de par son orientation, sa couverture végétale et ses vues sur le Pic Saint-Loup. Ce contexte a pesé dans le choix de la région Languedoc-Roussillon, maître d’ouvrage, de faire du lycée Jean-Jaurès de Saint-Clément-de-Rivière (Herault) un chantier pilote en matière de haute qualité environnementale (HQE). Il s’agit donc du premier d’une série de quatre bâtiments qui ont servi à élaborer un référentiel de construction environnementale pour l’enseignement secondaire.
C’est le cabinet d’architecture Pierre Tourre qui a remporté le concours en 1999. Le bâtiment de 15 000 m2 accueille 1 300 élèves et a été livré en 2003. La démarche HQE a conduit à hiérarchiser quatre contraintes : l’orientation des bâtiments pour le confort d’été et l’éclairage naturel ; le respect de la topographie du terrain (compte tenu de sa nature rocheuse et du choix de bâtiments perpendiculaires aux courbes de niveaux, le lycée se pose sur le terrain et l’écorche le moins possible) ; une ventilation naturelle qui détermine la volumétrie et l’organisation des locaux et, enfin, des matériaux à faible entretien. Une place prédominante est faite à la pierre, qui répond à la fois aux critères de durabilité et d’entretien, tout en accentuant l’intégration au site.
Lors des premières années de fonctionnement, des tests ont été réalisés afin d’évaluer la pertinence des solutions retenues et de mesurer la concordance entre les objectifs initiaux et les résultats obtenus en matière de consommation énergétique pour l’éclairage et le chauffage.
La programmation a hiérarchisé les cibles à atteindre en fonction de la localisation du bâtiment, ce qui a remis en cause les habitudes prise dans d’autres lycées. Par exemple, l’obtention d’un facteur de lumière du jour (FLJ) (1) de 3 % pour les salles de classes semblait souhaitable pour des lycées du nord de la France. Dans le midi, ce facteur, moins nécessaire, entraînait une augmentation des coûts : il a donc été ramené à 2 %. Les calculs d’éclairement naturel des salles ont pris en compte un FLJ de 2 %, suffisant pour les activités d’enseignement. Un FLJ de 3 % aurait imposé que l’on agrandisse les circulations de façon conséquente, entraînant une augmentation du rapport SHON/SU de 1,4 à 1,55, soit un prix du bâtiment de 10 % supérieur. Les surcoûts liés au respect des cibles HQE ont été estimés à 835 000 e HT, qui seront amortis sur une période de 8 ans. Le coût total du chantier représente 19,37 Me HT.
Des consommations d’énergie conformes aux études
Les mesures effectuées dans 25 locaux témoins ont montré que les consommations énergétiques étaient globalement conformes aux prévisions des études, voire inférieures dans le cas de la consommation d’électricité (20 kWh/m2/an au lieu des 21,5 prévus). Au niveau du chauffage, la difficile mise en route d’un équipement surdimensionné a porté la consommation à 105 kWh/m2/an au lieu des 75 attendus.
L’expérience du Pic Saint-Loup a souligné l’importance de la phase d’étude, plus longue dans une démarche HQE où la définition du projet et les attentes du maître d’ouvrage sont plus importantes. Si la multiplication des études a demandé davantage de temps, leur impact sur le chantier est resté négligeable.
