Des vitrages à cristaux liquides ont été employés lors de la rénovation d’un showroom afin d’en démultiplier l’attractivité par un jeu subtil … et programmé d’éléments opaques.
Ouvert depuis six ans sur les Champs-Elysées, le showroom du constructeur automobile Toyota a été totalement rénové en avril dernier. L’objectif était de créer une architecture intérieure qui reflète les valeurs de la marque – qualité, design et innovation – et de faire de cet espace un lieu original de rencontre et d’échanges. Dans cet esprit, le traitement de la vitrine, premier contact avec le public, revêtait une importance toute particulière. D’autant que la surface du showroom (environ 6 x 6 m) n’offre pas de grandes possibilités de mise en scène. Sur ces bases, le choix de l’agence de communication événementielle Market Place, chargée de l’aménagement du lieu, s’est porté sur le SGG Priva-Lite de Saint Gobain Glass (SGG), un vitrage à cristaux liquides passant quasi instantanément de l’état opaque à celui de transparent.
Vitrage en « double peau »
Au final, la vitrine est dotée de six panneaux de verre qui passent indépendamment d’un état à l’autre et créent un véritable spectacle de lumière et d’images : la vitrine s’illumine de manière décomposée, au fur et à mesure de la mise en transparence de chaque panneau. Puis, leur passage à l’état opaque permet une utilisation comme écran de projection et la diffusion de photos, textes et films.
Le projet initial, mené conjointement avec SGG et l’un de ses installateurs agréés la Française du verre, était d’installer le nouveau vitrage d’un seul tenant, en lieu et place de l’existant, en supprimant ses montants intérieurs verticaux, visibles et donc inesthétiques.
Cette solution a été vite écartée, toute modification de façade dans cette zone classée se révélant trop lourde en termes de délais (autorisations préalables, permis de construire..) et de coût par rapport au budget imparti. Après plusieurs études, la solution retenue a été de maintenir la façade existante et de monter le nouveau vitrage en « double peau », derrière l’existant. En terme de transparence, cela induisait une perte insignifiante en transmission lumineuse. Pour occulter les montants existants, cette seconde peau a été décomposée elle-même en 6 panneaux de largeurs différentes coïncidant avec les montants existants. Un sablage en bordure arrive à les masquer davantage.
Un pilotage télécommandé
Avant installation sur site, les différents panneaux ont été préfabriqués dans les ateliers de la Française du verre. L’entreprise a assuré le montage des châssis métalliques ainsi que le précâblage de l’ensemble. À partir des connexions électriques de chaque vitrage, six câbles relient, en partie haute et en partie basse, chaque vitrage à 6 relais placés en armoire électrique (1 relais par panneau, pour permettre un pilotage indépendant des panneaux), avec en amont le transformateur 230/100V. Le tout dissimulé à l’intérieur du châssis.
L’installation sur site s’est déroulée en deux jours. Afin d’être totalement indépendant de la façade existante, le châssis a été simplement fixé par chevilles et vis, en haut sous le faux plafond en staff, en bas sur une plinthe en bois posée pour remettre à niveau le sol du showroom. Les six panneaux sont posés bord à bord, accolés par un joint en silicone transparent (Epdm).
L’intervalle entre le nouveau châssis et l’existant est de 1 cm, celui entre le SGG Priva-Lite et le verre existant est de 10 cm. L’incidence, d’un point de vue thermique, n’a pas été prise en compte, le projet étant principalement axé sur le design. L’ensemble a une hauteur de 2,67 m, pour une épaisseur de verre de 17 mm, et une largeur totale de 4,92m (les largeurs de chaque panneau s’échelonnent entre 0,44 et 1 m).
Pour finir, Market Place a défini une séquence d’animation de la vitrine (agencement, durée, synchronisation …) à l’aide d’une console DMX reliée aux six vitrages, complétée par un jeu d’éclairage (2 rampes de projecteurs) et par un vidéoprojecteur placé au fond du showroom. Cet outil de télécommande et de pilotage, qui repose sur un système temporisé ou chronomètre, comporte plusieurs pistes, chacune reliée électriquement à un équipement (projecteur …). Le temps de fonctionnement de l’équipement correspondant est ensuite défini pour chacune des pistes. Puis, sur un principe de chronomètre, la console envoie une impulsion électrique à l’équipement, et la stoppe une fois le temps imparti écoulé. Le tout monté en boucle permet la répétition de la séquence à l’infini.