Dès 2007, à Issy-les-Moulineaux au sud de Paris, ce projet conduit par le Syctom (1) de l’agglomération parisienne et le groupement d’entreprises piloté par Razel, sera l’un des plus importants centres de tri et de valorisation des déchets du monde en zone urbaine dense. Isséane permettra de traiter les déchets de près de 1,3 million d’habitants. Soit chaque année, la préparation au recyclage de 55 000 t de collectes sélectives et d’objets encombrants, ainsi que la valorisation énergétique de 460 000 t de déchets ménagers à partir de 2 lignes de fours chaudière d’une capacité totale de 61 t/h. La vapeur issue de cette combustion entraînera un groupe de 50 mégawatts de production électrique qui servira aux besoins du centre. Quant à l’excédent de vapeur produite, il permettra de couvrir les besoins de chauffage (CPCU) de 79 000 équivalents-logements. Soit la disparition du panache blanc de vapeur d’eau, mais aussi 108 000 t de mâchefers destinés aux remblais routiers et une économie de quelque 110 000 tonnes équivalent pétrole.
Elaboré sur la base du référentiel HQE (2), le bâtiment est enfoui à 31 m de profondeur. Il n’émergera qu’à 21 m au-dessus du sol pour abriter 8 000 m2 de bureaux en charpente métallique. Pour mieux intégrer l’ouvrage à l’environnement, ces derniers bénéficieront d’un traitement paysager avec toiture végétalisée et façade ponctuée d’espaces boisés. La réalisation de la boîte étanche qui abritera le cœur du process industriel vient de s’achever. Pendant la construction de cette première phase, 600 000 m3 de déblais ont été évacués par voie fluviale, évitant un trafic de 56 000 semi-remorques. Exécutés sur une emprise au sol de 380 x 125 m, les travaux ont nécessité la mise en œuvre d’une paroi moulée de 80 000 m2 ancrée à 51 m de profondeur, et de 123 pieux préfondés jusqu’à 35 m de longueur avec une verticalité inférieure à 1 %. Proche du nucléaire, l’infrastructure repose sur un radier général situé à –31 m. Pour reprendre les efforts de poussée, elle a requis un plancher de 1 m d’épaisseur à –15 m et des sections de poutres jusqu’à 3 m x 1,20 m avec des portées de 24 m dans certaines zones. La conception même de l’ouvrage autorise le cantonnement des équipements bruyants dans la partie souterraine. De même que la mise en dépression de la fosse de réception des déchets, afin de réduire les nuisances sonores et olfactives. À noter, les cheminées seront intégrées dans le bâtiment, et un dispositif de traitement des fumées (épuration et dépoussiérage des gaz de combustion) garantira en continu des rejets atmosphériques inférieurs de 50 % aux seuils définis par la réglementation européenne. Inclus le process (160 Me), le foncier (50 Me) et l’assurance (6 Me), le coût global de l’opération s’élèvera à 540 Me HT, dont 250 Mepour le génie civil.