© Unéole
La start-up nordiste développe une éolienne de toiture à axe vertical. Les pâles sont fabriquées en composite à base de fibres de lin.
Le salon EVER 2017, clôturé le 13 avril dernier à Monaco, a été l'occasion d'organiser la finale du concours METHA Europe 2017 dédié à la maîtrise de l'énergie dans les transports et l'habitat. Le prix du développement urbain a été décroché par la start-up Unéole pour son prototype d'éolienne urbaine en matériau composite constitué de fibres de lin. Implantée à Arras (62) pour son atelier et à Lille (59) pour ses bureaux, cette jeune entreprise développe son projet avec le concours des laboratoires universitaires du groupe HEI/ISA/ISEN de Lille et de l’école des Mines de Douai.
L'éolienne s’inscrit dans une ambition environnementale "bas carbone" : utilisation d'une production de fibres de lin issue d'une culture locale, avec structure porteuse métallique en aluminium recyclé. Sa technologie se caractérise par des pâles volumineuses vrillées autour d'un axe vertical. L'aérodynamique est ainsi particulièrement bien adaptée à la turbulence des vents en milieu urbain. Elle est conçue pour une mise en œuvre en toiture des bâtiments.
"Il s'agit d'une éolienne de type Savonius qui tourne à une vitesse plus lente que les machines à axe horizontal", indique Quentin Dubrulle, créateur de l'entreprise et âme du projet.
Unéole, prix du développement urbain au salon Ever 2017 de Monaco. ©Unéole
Deux tailles d'éoliennes déjà en fonctionnement
Deux tailles ont été étudiées : 300 cm de hauteur pour une largeur de 200 cm et une puissance d'environ 2 kW, mais aussi 200 cm de hauteur avec une largeur de 170 cm et une puissance réduite de 1 kW. La première a fait l'objet d'un partenariat avec l'entreprise Eiffage dans l'objectif de concevoir une alimentation autonome pour les bases vie des chantiers. La seconde équipe depuis le début de l'année une nouvelle résidence de la SA du Hainaut (1) située à Vieux-Condé (59) près de Valenciennes.
"Alors que la construction de ce petit collectif R+2 n'était pas encore terminée, le bailleur social a décidé d'installer deux éoliennes en toiture terrasse", explique Quentin Dubrulle. Elles reposent à une hauteur d'environ 10 m, suffisante pour dominer le bâti environnant de taille réduite : la commune fait partie du Parc naturel régional Scarpe-Escaut. D'un poids unitaire de seulement 150 kg, ces deux prototypes sont ancrés par des plots en béton avec silent-blocs et interposition d'une couche de matériau résilient. Ils sont raccordés au réseau électrique. Leur expérimentation va permettre de mesurer la production et d'apprécier les modalités d'exploitation en conditions réelles.
L'éolien de toiture soutenu par le photovoltaïque
Unéole envisage une fabrication en série dans les deux années qui viennent. D'ici là, l'entreprise va s'attacher à optimiser le coût des composants. Certes, ces machines nécessitent un investissement plus réduit par rapport aux turbines posées au sommet d'un mât. Mais, elles sont aussi moins productives. D'une manière générale, le petit éolien s'inscrit dans une durée d'amortissement très longue. Paradoxalement, la baisse du prix des panneaux solaires, qui améliore la compétitivité des centrales photovoltaïques, ouvre de nouvelles perspectives encourageantes pour les éoliennes de toiture. "Les gestionnaires de parc immobilier peuvent projeter des systèmes hybrides qui associent solaire et éolien", note Quentin Dubrulle. D'une part, il est ainsi possible de partager et minimiser le coût des équipements et raccordements électriques. D'autre part, la compacité de l'éolien autorise la mise en œuvre d'une puissance plus élevée.
