© (Docs. Christophe Goussard / agence VU’.)
C’est dans un bâtiment passif en forme d’œuf que sont depuis cette année élevés les grands crus du Domaine Leflaive de Puligny-Montrachet. Ainsi, une voûte type nubienne composée uniquement de bois, terre et paille, censée faciliter les rapports cosmotelluriques de son précieux contenu.
Pionnier depuis une vingtaine d’années de l’agriculture biodynamique, le Domaine Leflaive voulait étendre cette philosophie à l’élevage de ses grands crus.
C’est donc au cœur du village bourguignon de Puligny-Montrachet (21 Côte-d’Or), sur un terrain de 160 m
Un tracé qui génère une double voûte en forme de crâne humain, à partir d’un pentacle pointe en haut. Soit un arc de cercle en partie basse qui se prolonge, en partie haute, par une forme parabolique. La structure qui épouse cette courbe sera par définition autostable. Ce sera dans cette configuration, une structure bois en caissons remplis de paille. Hors normes, également du fait des prescriptions du cahier des charges qui stipulait : zéro chimie, zéro pollution de l’air, zéro énergie, zéro carbone et zéro fluctuation thermique et hygrométrique. Vaste programme qui a eu pour première conséquence d’obliger les concepteurs (Atelier ZéroCarbone) à n’employer que des matériaux naturels (encadré p.25) et, plus globalement, de réaliser une construction totalement bioclimatique.
La difficulté première résidait dans le maintien des conditions hygrothermiques toute l’année. La recherche d’une inertie thermique optimale s’est concrétisée par la mise en œuvre d’un contre-mur intérieur en briques crues, de 20 cm d’épaisseur montant sur 2 m de hauteur. Sa présence déphase de 12 heures les variations thermiques. Ainsi, le pic de chaleur diurne arrive dans la cave au moment le plus froid de la nuit. Le complément est assuré par l’inertie du sol sur terre-plein, en association avec la terre crue et l’enduit de terre des parois. Conséquence, les variations journalières ne dépassent jamais 0,25 °C, même en période de fortes amplitudes entre la nuit et le jour. Plus complexe est le contrôle de l’élévation thermique interne issue de la fermentation du raisin après les vendanges. Il ne s’agit pas à ce moment d’empêcher la montée en température, mais de la contrôler, tout en évacuant le gaz carbonique engendré par la fermentation. Reste à éliminer les variations climatiques exceptionnelles. D’où la présence d’une petite climatisation solaire réversible alimentée par 40 m
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