Les 9 800 m2 de toiture végétalisée du centre aquatique reposent sur une nappe d'acier tridimensionnelle liaisonnée à des poteaux métalliques doublement articulés et à des voiles de béton via des appuis glissants.
Le centre aquatique de Courchevel est une vague qui s'élève en pleine montagne, sortant du sol à partir de trois culées appuyées sur des massifs de béton et des voiles du même matériau, sur lesquels repose une toiture végétalisée d'une grande légèreté, elle-même percée de trois émergences en forme de coques de bois destinées à faire entrer la lumière. La construction occupe un remblai, en fond de vallée, ancienne trace de la construction de la station, au travers duquel elle est fondée grâce à 380 pieux qui supportent une dalle.
Dans cet ouvrage de 9 800 m2, le programme est dense : boutiques, ensemble « bien-être » et zone de jeu. Cette dernière partie comporte notamment un simulateur de surf, une rivière sauvage, sept bassins, une salle d'escalade et un restaurant. Des locaux qui se caractérisent d'abord par une très forte humidité et des vapeurs parfois agressives.
La charpente galvanisée qui couvre l'édifice et supporte la toiture est une nappe constituée d'une structure tridimensionnelle en poutres treillis de 2,50 m de haut qui se raccroche aux culées. Ce volume qui épouse la forme d'un morceau de tore, fait appel à des séries de poutres normales à la surface, franchissant une portée de 35 m et prolongées par des porte-à-faux de 10 à 12 m. L'ouvrage supporte les charges de neige inhérentes au climat, les effets du vent mais aussi tous les phénomènes de dilatation. Et ce, grâce à la souplesse assurée notamment par des poteaux métalliques bi-articulés avec rotules en tête et en pied. Ceux-ci sont remplis de béton pour des raisons de sécurité incendie. Par ailleurs, les appuis sur les ouvrages de béton sont assurés par des biellettes qui permettent le glissement.
Gigantesques chevêtres et structures en arc
L'implantation des poteaux obéit à la nécessité et ne coïncide pas forcément avec l'intersection des poutres. Les reports de charges se font grâce à des chevêtres en PRS pesant 4 à 5 tonnes. D'autres chevêtres sont aussi nécessaires à l'emplacement des trémies d'ouverture des coques en toiture. Une série d'arcs de plus en plus petits constituent l'ossature de ces coques assurant la transmission des efforts à la couronne qui, elle-même, les reporte sur la charpente.
Inutile de préciser qu'en raison de l'agressivité de l'atmosphère intérieure, une protection s'imposait qui a été assurée grâce à la galvanisation à chaud. Par ailleurs, pour éviter les migrations et stagnations de chlore dans la charpente, l'ensemble est équipé d'un faux plafond mis en surpression grâce à une centrale de compression. « Une double sécurité indispensable, explique Loïc Devineau, architecte de Studio Arch, car si la centrale tombe en panne, l'acier est malgré tout protégé. »
Maître d'ouvrage Ville de Courchevel
Maître d'œuvre Auer + Weber + Assoziierte, Münich (Architecte mandataire), Studio Arch Architectes (Architecte associé)
BET Bollinger et Grohmann
Entreprises Spie (entreprise générale), Clapot (charpentier métallique)