Une tour où le soleil brille pour tous

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Une tour où le soleil brille pour tous

Le 29e étage offre une terrasse de 200 m2 de jardins suspendus. Les étages supérieurs, où se logent 12 penthouses et 24 sub-penthouses, constituent une entité autonome nommée « Sky ».

© Docs. Murray Fredericks / Image courtesy of Frasers Property Australia and Sekisui House Australia

Les équipes de Jean Nouvel et de l’agence d’architecture PTW ont réussi à dompter le soleil pour ce complexe australien. Un colossal porte-à-faux agrémenté de 320 miroirs apporte de la lumière naturelle à tous les occupants, quel que soit leur appartement.

À quatre kilomètres au sud de l’opéra de Sydney, l’ensemble immobilier One Central Park, primé lors de l’International Highrise Award 2014, se compose d’un centre commercial en sous-sol et de deux tours de logements ; l’une culmine à plus de 100 mètres et l’autre s’élève à 60 mètres. Les deux parallélépipèdes de verre sont couverts de bandes de végétation, jardins verticaux signés Patrick Blanc, le concepteur du mur végétal du musée du quai Branly, à Paris. Mais si ces plantes qui semblent envahir les façades attirent le regard des passants, ce sont les scintillements d’une plateforme suspendue entre les deux bâtiments qui intriguent le plus.

Ce porte-à-faux de plus de 100 tonnes et d’une surface de 500 mètres carrés, composé de 320 miroirs, a valu à ses concepteurs (*) le Sydney Engineering Excellence Award 2014 dans la catégorie « bâtiment et structure ». Fixes mais aux orientations toutes différentes, ces réflecteurs carrés d’une dizaine de centimètres de côté redirigent les rayons du soleil vers les appartements des deux façades ombragées - est et ouest -, ainsi que vers l’espace public et l’atrium central.
Ce « soleil artificiel » est alimenté par une première série de larges miroirs mobiles installés 30 mètres plus bas, sur le toit de l’immeuble le moins haut qui bénéficie d’un ensoleillement du lever du soleil jusqu’à son coucher. Ces 40 miroirs de 6 mètres carrés chacun réfléchissent les rayons solaires vers le damier que forment les centaines de petits réflecteurs. Motorisées, leurs inclinaisons sont modifiées tout au long de la journée de manière à suivre le parcours de l’astre solaire. À toute heure du jour, le centre commercial logé sous un atrium entre les deux tours est ainsi éclairé à la lumière naturelle. En plus des économies d’énergie réalisées par l’exploitant du site, cette redirection des rayonnements solaires apporte un confort considérable aux visiteurs. Dans les deux immeubles de logements, aucun appartement n’est mal orienté ; tous bénéficient d’une redistribution équitable du soleil.
Et une fois la nuit tombée, chacun peut, en levant la tête de son balcon, s’offrir un spectacle lumineux signé Yann Kersalé, artiste français habitué des collaborations avec Jean Nouvel. Quatre soirs par semaine, le tapis de miroirs, équipé de près de 3 000 leds, se met à composer des symphonies de lumières.

Bioréacteur à membrane

L’équipe de maîtrise d’œuvre a cependant abordé d’autres thématiques. Et notamment la gestion de l’eau qui a fait l’objet d’une attention remarquable. Afin d’être réutilisée pour les toilettes et les machines à laver, l’eau grise sortant des appartements passe dans un bioréacteur à membrane. Ce réservoir contenant des micro-organismes assure un triple traitement des eaux usées : une dégradation de la matière organique par les micro-organismes, un traitement aux ultraviolets, enfin une osmose inversée.
La stratégie concernant le développement durable a été élaborée en collaboration avec l’Institute for Sustainable Futures de l’université technologique de Sydney et Elton Consulting. Elle passe également par la centralisation de la production d’électricité, de calories et de frigories au sein d’un équipement unique, alimenté au gaz. Plus de 90 % des déchets issus de la démolition des bâtiments existants sur le site de 6 hectares ont par ailleurs été recyclés.
Toutefois, profiter du soleil australien à toute heure, tout en réduisant ses factures d’eau et d’électricité a un prix : deux millions d’euros pour un penthouse, ou 400 000 euros pour un deux pièces de 35 m².

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