Protéger une enveloppe vitrée de 8 000 m2 taillée comme un diamant, tel a été le défi relevé par Serge Ferrari pour le nouveau siège socialde Novartis, signé Franck O.Gehry.
Le cœur du campus high-tech de Bâle (Suisse) dédié à l’innovation et à la connaissance s’enorgueillit depuis quelques mois du siège international du groupe pharmaceutique Novartis.
Dessiné par l’architecte américain Franck O.Gehry, cet édifice regroupe les bureaux de la firme et abrite un hall d’accueil, de nombreux espaces de travail, ainsi qu’un auditorium de 700 places.À l’image d’un diamant taillé, l’immeuble affiche cinq façades dotées de facettes transparentes, disposées de manière déconstruite, les unes par rapport aux autres. Dénuée de lignes droites et d’angles droits, l’immense enveloppe en verre de 8 000 m2 de surface se compose d’un assemblage complexe de triangles, rectangles et trapèzes de grande dimension, réalisés en triple vitrage isolant. Ce qui a représenté un véritable défi technologique, tant au niveau de la structure, que de l’occultation des espaces internes. La société Ferrari a été chargée de créer un système d’occultation capable d’offrir aux usagers un confort intérieur optimal, tant visuel que thermique. Avec une contrainte majeure issue de la volonté de l’architecte, à savoir n’utiliser que des protections solaires intérieures, afin de garder une très grande fluidité dans les formes générales du bâtiment et de conserver une excellente visibilité vers l’extérieur.
Une toile qui participe à la thermique
Comme l’explique Valérie Courault du pôle R&D chez Serge Ferrari : « Il a fallu mener une étude très poussée pour satisfaire à l’exigence de consommation d’énergie maximale requise, estiméeà 42 kW/h/m2/anet supérieure au label BBC ». Le traitement basse émissivité LowE de Serge Ferrari a, en fait, été demandé par le bureau d’études thermiques pour deux raisons. Tout d’abord, pour sa capacité à bloquer le rayonnement solaire entre les surfaces vitrées et l’intérieur du bâtiment et l’apparente sensation de froid en hiver et de chaud en été pour les personnes se trouvant à proximité des vitrages.
Le second motif porte sur le système de climatisation fondé sur la diffusion de chaleur produite par les planchers rafraîchissants installés. Or, les stores en textile ajouré Soltis 86 LowE (Serge Ferrari), choisis et mis en œuvre, jouent un rôle de miroir thermique qui renvoie l’air frais dans la partie utile du bâtiment. D’où une optimisation du procédé de climatisation, en réduisant la consommation d’énergie, tout en garantissant le confort des personnes. Avec un taux d’émissivité de 0,45 en moyenne et de 0,48 au maximum, un compromis satisfaisant a été trouvé qui tient compte de l’ouverture des stores, de la faisabilité industrielle et des performances thermiques. De plus, ces textiles représentent un gage de durabilité, face à une utilisation quotidienne. À ce sujet, Valérie Courault ajoute qu’« une des contraintes majeures fut d’apporter une réponse efficace au frottement des stores sur les barres de détour métalliques. Pour y remédier, Ferrari a mis au point un test spécifique pour simuler au plus près ce phénomène. Ce qui a conduit à conseiller au concepteur untype de revêtement métallique compatible avec le textile utilisé ».