La RT 2005 vise à améliorer de 15 % la performance énergétique des bâtiments neufs, à meiux prendre en compte les énergies renouvelables, à valoriser la conception bioclimatique des bâtiments et à limiter le recours à la climatisation.
À l’instar de la réglementation précédente, la RT 2005 s’applique aux bâtiments neufs des secteurs résidentiel et non résidentiel. Elle est applicable aux permis de construire déposés depuis le 1er septembre 2006. Elle reprend la structure réglementaire et les principes qui permettent au maître d’ouvrage de choisir la solution la plus économique pour atteindre la performance exigée en jouant sur les compensations entre les différents postes de déperdition d’énergie, tout en respectant les performances minimales exigées pour les composants.
Imposer un maximum de consommation énergétique. Les méthodes de calcul global de la consommation conventionnelle d’énergie conservent la même forme. La nouvelle réglementation impose un maximum de consommation énergétique. Ce qui est nouveau et pour faciliter les comparaisons entre bâtiments : les consommations Cmax s’expriment en kWh d’énergie primaire (ep) par m2 de SHON et non plus en kWhep. La consommation est donc rapportée à la surface d’occupation complète de la construction à laquelle sont soustraits les balcons, sous-sols, garage et combles non-aménageables. L’affichage des plafonds de consommation maximale permet de délivrer des indices de performance simples, de comparer des bâtiments et de rapprocher cette valeur de l’affichage de consommation, c’est-à-dire de l’étiquette « énergie » qui sera obligatoire lors des ventes dès le mois de juillet prochain (voir tableau). Valeur indicative du confort d’été, la température intérieure conventionnelle (Tic) est calculée désormais par zone d’usage (bureau, séjour, chambre à coucher…) et non plus par bâtiment. Cette Tic est la valeur maximale horaire en période d’occupation de la température opérative. Pour le résidentiel, la période d’occupation considérée est la journée entière.
Augmenter les exigences de construction.La RT 2005 renforce les exigences sur le bâti et les équipements pour réduire les déperditions et limiter les consommations d’énergie. Globalement, l’isolation thermique sera renforcée d’environ 10 % sur les parois et les baies et de l’ordre de 20 % sur les ponts thermiques. Quelques exemples illustrent cette évolution vers des techniques qui prennent en compte les progrès industriels et de mise en œuvre. Dans une maison individuelle, l’isolation de sous-toiture en laine de verre passe de 20 à 26 cm d’épaisseur. Les niveaux d’isolation prescrits en menuiserie sont atteignables en adoptant des remplissages verriers faiblement émissifs à lame d’air chargée en argon. Les rupteurs de ponts thermiques aux planchers intermédiaires devraient également être généralisés. L’article 39 de la RT 2005 précise que le coefficient Ubat-base de déperditions par les parois et les baies ne peut dépasser l’Ubat-max défini après application d’un coefficient relatif au type de construction : le rapport Ubat-max/Ubat-base est de 1,20 pour les maisons individuelles, 1,25 pour les autres bâtiments d’habitation et de 1,50 pour le reste. Le calcul de l’Ubat-base est calculé selon la formule définie à l’article 16 (voir tableaux 1 et 2). Concernant les ponts thermiques, le coefficient de transmission linéique moyen dû à la liaison entre 2 parois ne peut dépasser, selon l’article 41 : 0,65 W/m.K pour les maisons individuelles (0,75 jusqu’au 31/12/2007) ; 1 W/m.K pour le collectif, 1,2 W/m.K pour le non-résidentiel (2 jusque fin 2006 et 1,35 jusqu’au 31/12/2007).
Réelle nouveauté de la RT 2005, la prise en compte de la conception bioclimatique ayant pour objectif de diminuer les besoins de chauffage et d’assurer un meilleur confort d’été. Le concepteur qui prévoit les ouvertures principales au sud, équipées d’une protection pour l’été et de masques plus lointains, sera valorisé.
Mettre en valeur le bioclimatique et les énergies gratuites. De même, la prise en compte de l’inertie du bâtiment permet de mieux valoriser certains matériaux à forte inertie thermique. Autrement dit, le calcul du coefficient Cep (1) de référence tient compte des apports solaires : murs, toitures végétalisées, protection par écran de rideau d’arbres, serres tampons, orientation… À noter que les consommations de refroidissement et d’éclairage sont intégrées dans les méthodes de calcul. À cela s’ajoute la valorisation des protections par stores permettant de gérer les apports gratuits de lumière pour réduire les consommations d’éclairage, ou l’ensoleillement pour éviter l’échauffement et l’inconfort derrière les parois vitrées (voir articles 17 et 18). Le solaire thermique devient une référence pour la production d’eau chaude sanitaire. La RT 2005 demande une réduction des consommations d’énergie pour l’eau chaude de 20 % en maison individuelle et de 10 % en collectif chauffé à l’électricité. Soit un bon moyen pour inciter à l’usage d’énergies gratuites en utilisant 2 m2 de capteurs solaires thermiques pour une maison, ou 1 m2 par appartement. Concernant l’impact économique, cette réglementation – publiée dans l’arrêté du 24 mai 2006 – assure que le travail sur la conception étant mieux pris en compte dans les méthodes de calcul, un concepteur verra le « surcoût » de son opération réduit : environ 2 % selon la Dguhc (2), pour économiser 15 % d’énergie en plus par rapport à la RT 2000.
Selon l’article 16, la valeur du coefficient moyen de référence de déperdition par les parois et les baies Ubât exprimé en W/m².K, se calcule par le rapport suivant : (a1.A1 … a7.A7 a8.L8 a9.L9 a10.L10) / (A1 … A7). | ||||
Éléments de construction | Coefficient ai dans les zones H1, H2 et H3 > 800 m (en W/m².K pour les surfaces et W/m.K pour les liaisons) | Coefficient ai dans les zones H1, H2 et H3 ? 800 m (en W/m².K pour les surfaces et W/m.K pour les liaisons) | ||
RT 2005 | RT 2000 | RT 2005 | RT 2000 | |
Parois verticales opaques (A1) | 0,36 | 0,40 | 0,40 | 0,47 |
Planchers hauts donnant sur l’extérieur (A3) | 0,27 | 0,30 | 0,27 | 0,30 |
Planchers hauts (autres que précédents) (A2) | 0,20 | 0,23 | 0,25 | 0,30 |
Planchers bas (A4) | 0,27 | 0,30 | 0,36 | 0,43 |
Portes (A5) | 1,50 | 1,50 | 1,50 | 1,50 |
Fenêtres, portes vitrées, portes fenêtres, parois transparentes pour le non-résidentiel (A6) | 2,10 | 2,40 | 2,30 | 2,60 |
Fenêtres, portes vitrées, portes fenêtres, parois transparentes pour le résidentiel (A7) | 1,80 | 2,00 | 2,10 | 2,35 |
Liaisons plancher bas / mur (L8) | 0,40 | 0,50 | 0,40 | 0,50 |
Liaison plancher intermédiaire ou sous comble aménageable/mur (L9) | 0,55 pour les maisons individuelles0,60 pour les autres (1) | 0,70 | 0,55 pour les maisons individuelles0,60 pour les autres (1) | 0,70 |
Liaison plancher haut maçonné/mur (L10) | 0,50 pour les maisons individuelles0,60 pour les autres (1) | 0,70 | 0,50 pour les maisons individuelles0,60 pour les autres (1) | 0,70 |
1- 0,70 jusqu’au 31/12/2007. |
Selon l’article 38, chaque paroi d’un local chauffé ou considéré comme tel, donnant sur l’extérieur sur un volume non chauffé ou en contact avec le sol, doit avoir un coefficient de transmission thermique U (en W/m².K) inférieur ou égal à la valeur donnée dans ce tableau. | ||
Types de parois | Coefficient de transmission thermique U max en W/m2K | |
RT 2005 | RT 2000 | |
Murs en contact avec l’extérieur et le sol | 0,45 | 0,47 |
Murs en contact avec un volume non chauffé | 0,45 | Égal au coefficient de réduction des déperditions du local non chauffé |
Plancher bas sur extérieur | 0,36 | 0,36 |
Plancher bas sur vide sanitaire ou sur local non chauffé | 0,40 | 0,43 |
Plancher haut en béton ou maçonnerie | 0,34 | 0,47 |
Planchers hauts en couverture en tôles métalliques | 0,41 | 0,47 |
Autres planchers hauts | 0,28 | 0,30 |
Fenêtres et portes-fenêtres prises nues donnant sur l’extérieur | 2,60 | 2,90 |
Façades rideaux | 2,60 | 2,90 |
Coffres de volets roulants | 3,00 | Sans objet |
La consommation est désormais rapportée à la surface complète de la construction à laquelle on soustrait balcons, sous-sol, garage et combles non aménageables. L’annexe 1 de la RT 2005 précise le classement des 95 départements métropolitains parmi 8 zones climatiques (H1a, H1b, H1c, H2a, H2b, H2c, H2d, H3). Les critères pris en compte pour discerner les 8 zones reposent sur des données climatiques. À chacune des zones sont affectés des niveaux de référence de consommations (Cref) d’énergie - fossile ou électrique - pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire, les auxiliaires et la climatisation, ainsi qu’un niveau de température intérieure conventionnelle (Tic) permettant d’assurer le confort d’été (la limite d’inconfort admise en été étant de 26 °C). | ||
Energie | Zones climatiques | Cmax en kWh ep (1) /m2 shon (2) /an |
Fossiles(fioul, gaz naturel, GPL) | H1a, H1b, H1c | 130 |
H2a, H2b, H2c, H2d | 110 | |
H3 | 80 | |
Électrique(effet Joule et pompes à chaleur) | H1a, H1b, H1c | 250 |
H2a, H2b, H2c, H2d | 190 | |
H3 | 130 | |
1- ep : énergie primaire. 2- SHON : surface hors œuvre nette. |