Parexlanko lance sur le marché une solution biosourcée projetable aux performances multiples. Et oriente résolument sa politique vers la réduction des émissions carbone de ses produits.
« Parnatur Corps d’enduit chanvre est l’aboutissement d’un projet de R&D collaboratif, IBIS, mené depuis 2013 avec le soutien financier de l’Ademe, visant à développer des systèmes d’isolation biosourcés innovants pour la rénovation du bâti ancien », explique Anne Daubresse, responsable du pôle Prospective méthodes et formulation du Centre d’innovation Parex. Le développement de cet enduit s’est appuyé sur plusieurs constats : d’une part, la complexité de mise en œuvre (qu’elle soit manuelle ou mécanique) des enduits chaux-chanvre déjà existants sur le marché pour la rénovation des constructions antérieures à 1948 ; d’autre part, le fait que leur conductivité thermique (entre 0,14 et 0,17 W/m.k) soit corrélée à une importante teneur en chaux. « Or, l’enjeu était de formuler un produit intégrant une forte proportion de matériau biosourcé tout en garantissant des performances thermiques, hygrothermiques et acoustiques élevées, poursuit l’ingénieure. Pour obtenir notamment un λ inférieur à 0,1 W/m.k, il fallait abaisser la densité de chaux et maximiser celle de chanvre. » Ce qui s’est traduit, en termes de formulation, par un affinage de la granulométrie de la chènevotte et par l’élaboration d’une matrice minérale qui lui soit compatible. Et en parallèle, par une amélioration des conditions de l’application mécanique de l’enduit. Raison pour laquelle un kit de projection breveté (composé d’une jaquette, d’un tuyau de 30 m et d’une lance) a été mis au point.
Mousse de chaux
Le liant intègre donc 40 % de chaux aérienne, de la pouzzolane, du sable, une faible proportion de chaux hydraulique (pour faciliter le séchage) ainsi qu’un adjuvant à base d’ester de cellulose, un entraîneur d’air qui lui donne sa consistance mousseuse. Cette matrice permet un taux d’incorporation du granulat de chanvre de l’ordre de 25% en poids et de 70% en volume, ce qui rend le Parnatur éligible au label Produit biosourcé. « La FDES que nous avons fait établir par Karibati atteste que le produit a un impact carbone trois fois moindre que celui d’un enduit minéral de même épaisseur disponible sur le marché – soit 6,4 kilos de CO2 pour une couche de 8 cm », précise Anne Daubresse. Ses principales caractéristiques sont une densité de 330 +/-30 kg/m3 ; une conductivité thermique de λ 0,066 W/m.K (à 23°C et 50% HR) ; un diffusivité de 0,179 mm2/s; une perméabilité de µ 4,2 et un affaiblissement acoustique par transmission de 53 dB pour 5 cm d’épaisseur.
Bientôt des agro-résidus ?
« Notre préoccupation environnementale coïncide avec les ambitions fixées par Sika (NDLR : Parex fait partie du groupe Sika depuis mai 2019) de réduire de 12 % l’empreinte CO2/t des formulations produits d’ici 2023, recontextualise Évelyne Prat, directrice de la R&D de Parexlanko. Celle-ci indique que la gamme Parnatur devrait être complétée à l’avenir de mortiers isolants à base de granulats autres que de chanvre. À cet effet, Parexlanko étudie, dans le cadre du projet Diva mené depuis 2016 avec l’Ademe et en partenariat avec des coopératives agricoles, le potentiel de valorisation des agro-résidus (maïs, tournesol, etc.). À suivre.
