FACADE PRINCIPALE (SUD), FACADE COUR (Nord-Est) ET VUE ARRIERE. L’approche bioclimatique a été privilégiée dans la conception des bâtiments orientés de façon à optimiser les apports solaires. De nombreux détails d’équipements et de finition prouvent que la démarche ne s’est pas arrêtée là.
© (Doc. DR.)
Diminuer fortement les charges tout en améliorant le confort, telle a été l’ambition de l’Opac 38 confronté à un problème de vacance de son parc. D’où une réflexion globale visant la maîtrise des impacts sur l’environnement extérieur et une ambiance intérieure saine et confortable.
Située au cœur de la ville de Bourgoin-Jallieu (Isère), l’opération comprend 4 bâtiments de 10 logements de 75 m2 (T3) destinés à accueillir des familles, ainsi qu’une tour de 21 studios réservés à l’école de rugby locale. Le tout réparti autour d’un espace vert commun central sur une superficie totale de 3 030 m2. La volonté de réduire le risque de vacance, à la fois grâce à une facture énergétique n’excédant pas 9 e/m2/an et aussi par la convivialité, a conduit l’Opac 38 (1) à définir dès le choix du maître-d’œuvre, des exigences correspondant à 7 des 14 cibles du référentiel de l’association HQE (Haute qualité environnementale). À savoir : intégration des bâtiments dans leur environnement et chantier à faibles nuisances (Eco-construction) ; gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets d’activité, et de l’entretien-maintenance (Eco-gestion) ; qualités visuelle, thermique, acoustique et d’usage (Confort). Chacune des cibles a été assortie d’objectifs minima, d’indicateurs ou de critères d’appréciation et de méthodes d’évaluation permettant un suivi au cours des phases de conception-chantier, et la mesure de la performance effective après livraison.
Des prescriptions pour optimiser loyer/charges
Pour répondre à ces enjeux, le groupe projet – intégrant les acteurs de l’exploitation dans leur démarche (habitants, société de maintenance et personnel de l’Opac) – a choisi des murs en briques Monomur. Chaînées, de 37,5 cm d’épaisseur – à la fois pour une isolation renforcée (– 15 %/coefficient de référence), et compte tenu de la contrainte sismique – ainsi que des surfaces vitrées (VIR) doublées au sud et des volets roulants qui favorisent les apports solaires et leur gestion. En matière d’énergie, l’installation comporte 80 m2 de panneaux solaires en toiture dont 20 m2 de capteurs photovoltaïques et 60 m2 de capteurs thermiques pour le préchauffage de l’ECS (ballon de stockage de 3000 l), avec en complément un chauffage collectif gaz à condensation et une régulation dans chaque appartement. S’ajoutent une organisation bioclimatique des façades et quelque 200 m2 de vérandas orientées au sud, favorisant le confort et le stockage d’énergie. À l’intérieur des bâtiments, les parties communes privilégient l’éclairage naturel et intègrent des détecteurs de présence à chaque étage, afin de baisser les charges d’électricité. Les logements sont équipés d’une VMC hygroréglable, de mitigeurs à réducteurs de débits, d’une chasse double débit, de compteurs d’eau et d’électricité individuels, d’une coupure de veille des appareils sur prise commandée, de lampes fluocompactes, d’un lave-vaisselle à entrée d’eau froide et chaude, etc. Objectif : baisser les consommations individuelles. Quant aux matériaux, des peintures NF Environnement revêtent les murs, les menuiseries sont en bois, et les réseaux d’eau en PVC. En outre, un bac de rétention temporaire des eaux de pluie a été installé en terrasse.
Le coût des travaux de l’opération livrée fin 2003, s’élève à 4 840 M e TTC, honoraires et aménagements extérieurs inclus. Soit un montant de 1 045 e/m2 de surface utile contre 900 e/m2 dans le cas d’une construction conforme classique. Et donc un delta lié aux options environnementales de l’ordre de 145 e (16 %), compensé par les subventions de l’Union européenne, l’État, l’Ademe et la Région, représentant 15 % du coût du projet. En 2004, pour les 40 logements sociaux gérés par l’Opac 38 (2 737 m2), la consommation de chauffage et d’eau chaude équivaut respectivement à 103 kWh/m2 et 33 m3/logement, contre une moyenne du patrimoine du maître d’ouvrage de 161 kWh/m2 et de 39 m3. Soit avec un coût combustible gaz maintenance de 4,63 e TTC/m2/an et 3,37 e TTC/m3, un montant de 348 e TTC et 135 e TTC pour un logement T3 et 40 m3 d’eau chaude (famille de 4 personnes). En fait, le bâtiment surconsomme environ 20 % par rapport aux résultats escomptés lors de la conception. Les motifs ? La non-prise en compte des apports solaires, une chaufferie insuffisamment exploitée et un manque d’information des habitants quant au bon usage des équipements. Dès novembre 2004, les corrections ont permis de diminuer la consommation de chauffage, aujourd’hui estimée de 70 à 75 kWh/m2 !