La restructuration du siège de l’IGN-Météo France a requis un remodelage en profondeur, avec une démolition partielle et une annexion. Outre les façades parées d’un système sur mesure à modules en bois, le projet a fait l’objet d’une démarche environnementale pointue.
Au sein du site historique de production de l’Institut géographique national (IGN) situé à Saint-Mandé (Val-de-Marne), non loin du bois de Vincennes, le pôle géosciences regroupe les sièges sociaux de l’IGN et de Météo France. L’opération de restructuration intégrale du bâtiment (B) datant de 1985 a été conduite par l’agence Architecture Patrick Mauger. D’une surface totale de 15 971 m² HON, l’ouvrage, de 110 m de long, 18 m de large et 25 m de haut, s’inscrit dans une démarche générale de valorisation du patrimoine. En face se trouve le bâtiment neuf (A) conçu en 2007 par l’architecte Laura Carducci et livré en 2011 ; il loge les directions des deux établissements publics.
« La demande initiale était de percer l’édifice en place pour créer des patios en son centre, raconte Patrick Mauger. Mais nous avons proposé de le reculer et de l’épaissir au sud, libérant ainsi un jardin entre les bâtiments A et B. » Démoli de moitié, l’édifice a été redimensionné à 18 m d’épaisseur, au lieu des 36 m d’origine. Cela réduit la surface de son enveloppe d’environ 30 %, tout en accroissant sa performance en termes d’échanges thermiques. Ce parti pris permet d’aérer l’espace commun central aux deux bâtiments (de 26 m, contre 8 auparavant), en créant un espace végétalisé d’agrément, disposé en terrasse et accessible au personnel des deux immeubles. Côté organisation spatiale, les fonctions initiales, telles que les bureaux, l’infirmerie destinée à l’IGN et à Météo France et le restaurant interentreprises, ont été revues.
Le rez-de-chaussée abrite des espaces accessibles aux usagers, comme un showroom, une boutique de l’IGN, une aire d’animation et des locaux de consultation. En plus des bureaux, les étages logent de nouveaux lieux : médiathèque, atelier de dessin, salle de musique, laboratoire photographique et trois salles de sport. Les plateaux tertiaires réorganisés se déploient de part et d’autre d’une « lame centrale » qui s’ouvre à 50 % sur les circulations des bureaux et permet le désenfumage des locaux de façade à façade. Doté de divers locaux (sanitaires, tisanerie, etc.), ce lieu appropriable favorise les rencontres, tout comme les loggias-terrasses à double hauteur implantées en façade nord. À terme, le bâtiment accueillera 500 personnes.
Surélévation de six niveaux
Sur le plan technique, la structure à poteaux et planchers en béton d’origine a été conservée, tandis que le bâtiment a été désossé et les façades déposées. Le système innovant de menuiseries mis en place en façade se compose de cadres en épicéa, préfabriqués, à deux hauteurs, assurant une étanchéité parfaite à l’air, à l’eau et au vent. Selon l’architecte, « il s’agit de chemiser l’ensemble du bâtiment par une structure performante à modules en bois ». Au-dessus de l’imprimerie existante, installée en sous-sol, une surélévation de six niveaux a été réalisée en ossature métallique.
Enfin, le projet fait l’objet d’une démarche poussée de développement durable s’appuyant sur divers dispositifs actifs : notamment la protection solaire des façades (stores) ; la ventilation naturelle réglable des locaux (cheminées thermiques) ; l’emploi de la géothermie avec une pompe à chaleur pour le chauffage ; des panneaux solaires pour l’eau chaude sanitaire ; ou la récupération d’énergie sur les centrales de traitement d’air à double flux.