Installée au sein d’une ancienne friche industrielle francilienne, cette double école revisite, à partir du matériau bois utilisé en structure et en bardages, la modénature et l’esprit des constructions métalliques du xix
Implanté dans le quartier Cristino Garcia-Landy au sud de Saint-Denis (93), le groupe scolaire intercommunal Maria Casarès-Robert Doisneau a été conçu par l’architecte parisien Vincent Parreira, de l’agence AAVP Architecture.
Ayant ouvert ses portes à la dernière rentrée scolaire, septembre 2011, le complexe occupe une ancienne friche industrielle, au sein d’un vaste site en cours de requalification urbaine. La réalisation (Shon de 7 070 m
L’équipement en forme de fer à cheval s’inscrit dans un quadrilatère de 58 x 82 x 45 x 57 m et comporte quatre édifices principaux qui s’organisent autour d’une grande cour de récréation centrale. Les deux écoles, maternelle de dix classes et élémentaire de seize classes, ainsi que le centre de loisirs et les divers locaux s’y rattachant, occupent trois corps de bâtiments organisés en U. Cet ensemble, doté de trois niveaux, enserre une ancienne cheminée d’usine en brique, dernier vestige industriel restauré du site.
Au nord de la parcelle, l’entrée principale donne sur un hall d’accueil ouvert sur la loge du gardien de forme circulaire. En continuité, se déploie un escalier monumental desservant, de part et d’autre, les espaces des deux écoles, comme les bureaux de direction, les salles de classe, de repos et d’activités, et les blocs sanitaires. Les deux étages accueillent d’autres salles de classe et de maîtres, des espaces polyvalents, une bibliothèque, un cabinet médical et des sanitaires. Reliant les bâtiments entre eux, des coursives extérieures protégées (1,58 m de large) conduisent, au dernier niveau, à une terrasse accessible incluant un auvent et des zones végétalisées. Pour les trois autres édifices, le plus imposant (18,50 x 43 m) est surtout dévolu à la salle de sport.
Ossature mixte béton-bois
Il abrite, en rez-de-chaussée, deux restaurants scolaires sous-divisés en six unités chacun, au premier étage, des locaux techniques et au dernier niveau, un gymnase. En continuité, se greffe une petite « tour » logeant un escalier et un ascenseur d’accès au gymnase relié à ce dernier par une passerelle (étage), ainsi que des vestiaires publics et des sanitaires. Dans l’angle sud-ouest, se cale le logement du gardien.
La structure des divers édifices répond à un même principe constructif : une assise en béton (système poteaux-poutres et dalles) sur laquelle repose une charpente en Bois lamellé-collé (BLC) réalisée en plusieurs éléments préfabriqués. Le cloisonnement entre classes se compose de refends en bois. En face des bâtiments scolaires, la halle sportive superpose deux volumes : en partie basse, le réfectoire glissé dans des boîtes en bois et en partie haute, le gymnase se développant sous une charpente culminant à 7 m de hauteur. Celle-ci est formée d’une succession de portiques en bois BLC. La partie basse (2,10 m de hauteur) du gymnase comporte des bacs acier isolés. Les façades sont dotées d’une double peau constituée de panneaux en polycarbonate remplis de Nanogel parés d’une résille métallique particulière. De fait, l’ensemble des façades de l’équipement est habillé de plusieurs peaux. Afin de clore le complexe et de fédérer les édifices, le soubassement des bâtiments est paré, en façade rue, d’une résille métallique constituée de cassettes en aluminium perforé de teinte dorée. Cette peau précieuse, qui fait office de pare-soleil esthétique, enveloppe également en totalité les façades des deux entités du gymnase. Les plaques calepinées de cette dentelle dessinent deux types de motifs qui « évoquent les modules en brique et la teneur des structures en acier », comme l’explique l’architecte Vincent Parreira.
Omniprésence du bois
« Mon but était de réinterpréter, de manière contemporaine, la richesse de l’ornementation des bâtiments industriels du siècle dernier, précise-t-il. L’empreinte du patrimoine industriel se retrouve aussi sur les façades en bois des écoles, sous la forme de motifs réalisés en bois tourné ou en découpe de panneaux offrant des effets de moucharabieh », conclut-il. D’où la création d’un autre bardage complexe en bois, tramé et partiellement préfabriqué, qui dessine de grandes diagonales marquées par des joints creux, reprenant l’expression des croix de Saint-André en acier. Parsemé d’ouvertures munies d’encadrements en bois travaillé, ce bardage est formé d’un réseau de tasseaux verticaux en pin Douglas ajourés à 50 %. Ce système de tasseaux vient emballer d’autres volumes. Ainsi, il équipe, côté cour intérieure, les coursives du groupe scolaire, et les volumes du réfectoire, des sanitaires ouvrant sur l’espace planté. Ce bardage se retourne en surtoiture des bâtiments et en sous-face des préaux logés sous les pilotis en poteaux béton. D’où un traitement architectural homogène dominé par l’emploi du bois, choisi pour ses vertus plastiques et écologiques. Le projet a d'ailleurs fait l’objet d’une démarche environnementale, en utilisant des matériaux naturels et durables tels que le bois et en surisolant les façades de façon différente selon les bâtiments.
La protection solaire des façades est garantie par les tôles perforées (de 50 et 70 % selon les cas) et le bardage bois, ainsi que par la mise en place d’un jeu de stores en textile (Ferrari) amovibles.