© (Docs. Thibaut Robert.)
Depuis le mois de novembre, la cheminée d’une chaufferie collective d’Athis-Mons (91) porte une robe métallique. Construite au début des années 1960, la grande dame de béton de 25 m de haut a profité d’une remise aux normes de la chaufferie pour se voir rhabiller. « Alors que les cheminées ont généralement un aspect phallique explique l’architecte Thibaut Robert, de L-BA, nous avons voulu transformer la cheminée de la chaufferie en un symbole très féminin. Ainsi, les deux édicules d’aération fixés en partie haute de la colonne, épousés au plus près par une enveloppe en acier, ont été transformés en poitrine de femme. » Pour pousser la ressemblance encore plus loin, l’architecte a prolongé la robe en partie basse par une traîne. Cette dernière vient recouvrir les équipements techniques et relie la cheminée au bâtiment de la centrale, situé à 1 m de distance.
Malgré ses 36 tonnes, la robe semble souple et fluide. Segmentée, elle comporte 250 cerceaux en acier de 7 cm de large qui ont été réalisés à la main par l’entreprise Chauvet, située près de Poitiers (86). Les pièces, une fois cintrées, soudées et galvanisées ont été assemblées, en laissant un espace de 3 cm entre elles, pour former des sections de 2 m. Sur le chantier, les portions ont été emboîtées les unes sur les autres à l’aide d’une grue, et fixées au pilier grâce à des pattes scellées au béton. L’absence d’appui au sol - les charges de la traîne sont également reportées sur la cheminée via une poutre-treillis verticale - et la transparence de la structure participent à l’apparente légèreté de l’habit.
