Une centrale solaire flottante

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Une centrale solaire flottante

La jeune société nordiste « Ciel et Terre », qui exploite et développe depuis 2006 (France et Réunion) des centrales solaires en toitures industrielles de grande taille (plus de 2000 m2), a déposé, après concertation étroite avec les services de l’État, le permis de construire d’une centrale solaire flottante qui devrait être la première installation de ce type en Europe. Le projet, mené en partenariat avec la Ville de Piolenc (84), se situe sur une ancienne carrière réhabilitée et aujourd’hui occupée par un lac de 15 m de profondeur. Pour Eva Pauly, responsable développement de Ciel et Terre, « Ce type de centrale photovoltaïque, qui n’a naturellement pas vocation à être installée sur des plans d’eau dédiés aux loisirs ou des réserves naturelles à forte sensibilité environnementale, permet de valoriser des surfaces artificielles inutilisées ou à double usage » : bassins d’irrigation ou de rétention d’eau, anciennes carrières, bassins industriels pollués, réservoirs d’eau, bassins « écrêteurs » de crues, lacs de barrages…Dans la pratique, la centrale sera constituée de 40 000 modules photovoltaïques cristallins, représentant une surface de 15 ha, déployés sur un réseau de radeaux flottants ancrés au fond du lac par l’intermédiaire d’un procédé breveté. « Notre système s’adapte aux contraintes techniques de chaque plan d’eau », souligne Eva Pauly – profondeur, marnage, type de sol, contraintes de vent et de clapot – « sans aucun impact sur l’environnement et la biodiversité » (pas de terrassement et aucune occupation des berges). L’ensemble de la structure flottante, de fabrication française, est démontable et recyclable. La centrale disposera d’une puissance de 12 000 kWc, soit la capacité de production d’électricité de 16 000 MWh par an, celle-ci représentant la consommation annuelle de près de 5 700 foyers français (environ 2 900 kWh par an et par foyer de 4 personnes). En dépit d’une inconnue qui subsiste sur les tarifs de rachat, Eva Pauly mise sur un retour sur investissement d’une quinzaine d’années, le coût des investissements étant estimé à 35 millions d’euros. La société aurait quatre autres projets sur l’Hexagone (35 MWc), d’ici à la fin 2011, « sur ce qui constitue un marché de niche au niveau national, au vu des faibles quotas alloués aux projets d’énergie solaire au sol. Le gisement étant en revanche immense sur le plan international ».

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