Chantier de l'école du 96 rue Jeanne-d'Arc (Paris XIIIe), construite en bois et paille (LA Architectures et Atelier Desmichelle).
© LA Architectures
Dans cette région qui concentre près de 30% des parts de marché du secteur du bâtiment en France, 28 aménageurs et maîtres d’ouvrage se sont engagés début novembre en signant un pacte en faveur du bois et des biosourcés.
Afin d’atteindre l’objectif de la neutralité carbone à horizon 2050, la stratégie nationale bas carbone prévoit la réduction de 49% de l’empreinte carbone du secteur du bâtiment en 2030, par rapport à 2015. Les constructions en bois et matériaux biosourcés représentent jusqu’à 60% de gaz à effet de serre(GES) en moins par rapport à des constructions en structure en béton et les bâtiments continuent à stocker le carbone pendant toute leur durée de vie. Aujourd’hui, la région francilienne, qui concentre près de 30% des parts de marché du secteur du bâtiment (FFB, 2020), doit répondre à une demande toujours plus importante en logements, et continue d’attirer de nombreuses entreprises : les projets de réhabilitation comme de construction neuve vont donc continuer à fleurir. Et pourtant, même si l’on constate des projets d’écoconstruction démonstrateurs, la part de construction bois en Île-de-France reste inférieure à la moyenne nationale, avec 3,9% de logements neufs construits en bois contre 6,3% au national (Enquête Nationale de la Construction Bois 2019, Codifab).
Booster le recours à des matériaux moins émissifs
Face à l’urgence écologique, il est indispensable de passer d’une industrie basée sur la surexploitation d’énergies fossiles à une utilisation raisonnée de la biomasse, en circuits courts. Une telle transition nécessite des investissements dans la ressource comme dans les industries de transformation. En créant de nouveaux marchés en Île-de-France, le pacte Bois-Biosourcés a pour but d’accompagner la structuration des filières des matériaux biosourcés sur tout le territoire national. Pour la filière bois, la construction de 1,2 millions de m2 de bois va engendrer une demande de bois d’œuvre d’environ 300 000m3. Cette nouvelle demande en volume de bois permettra aux entreprises de la filière forêt-bois de réaliser des investissements productifs, et contribuera au maintien ou à la création d’environ 10 000 emplois locaux. Dans la lignée de la Charte Bois Construction Publique Exemplaire réalisée en 2015, le pacte a été élaboré dans une démarche de co-construction : depuis janvier 2020, 6 ateliers ont réuni plus de 250 acteurs des filières bois, chanvre et paille ainsi que de l’aménagement et de la construction.
Des engagements fermes
Porté par l’interprofession FIBois Île-de-France, qui fédère depuis 2004 les acteurs de la filière forêt-bois en Île-de-France, ce pacte vise à ce que chaque signataire* s’engage à :
• Réaliser, en 4 ans, entre 10% et 40% de constructions neuves ou réhabilitations (surface de plancher) en bois et/ou biosourcés. La moitié des bâtiments devra intégrer du bois en structure ;
• Mettre tous les moyens en œuvre pour atteindre un objectif de 30% de bois et matériaux biosourcés français, et utiliser impérativement du bois issu de forêts gérées durablement (100% PEFC, FSC, ou système de certification équivalent attestant de la gestion durable) ;
• Mettre en place un ensemble de moyens permettant de garantir l’atteinte des engagements de résultat : un référent bois, la montée en compétence des équipes de maîtrise d’ouvrage, le choix d’équipes avec la compétence bois, et le partage d’informations avec la communauté des signataires.
En parallèle, FIBois Île-de-France s’engage à soutenir activement la communauté́ des signataires avec un ensemble d’outils, services, et formations adaptées, notamment en mettant en place, à partir de 2021, un Observatoire de la construction bois et biosourcés en Île-de-France.
FIBois Île-de-France accompagnera aussi les aménageurs et maîtres d’ouvrage souhaitant aller plus loin et contribuer aux pistes innovantes que porte déjà l’interprofession :
• Les sujets de traçabilité́ des matériaux, pour favoriser le déploiement des circuits courts ;
• L’accompagnement des acteurs de l’aménagement souhaitant contribuer financièrement à la régénération de la forêt francilienne ;
• La création de démonstrateurs en bois feuillus (en aménagement intérieur, extérieur et en structure), dans le but de valoriser la ressource forestière locale ;
• La complémentarité et les ponts avec les labels et certifications tels que BBCA, label Bâtiment Biosourcé, Bâtiment durable Francilien et E+ C.