Un équipement qui se généralise et devient obligatoire

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Un équipement qui se généralise et devient obligatoire

Le déploiement de la fibre optique devient progressivement obligatoire en construction neuve, en logements collectifs, et dans les bâtiments tertiaires à compter du 1er avril 2012. Un bon prétexte pour faire le point sur cette technologie et voir comment l’installer dans les bâtiments.

Une fibre optique est un fil de verre, de silice ou de plastique qui transmet la lumière et véhicule de gros débits de données. Toutefois, il n’est plus exact de dire que seule la fibre optique permet de hauts débits de données. Les câblages cuivre des catégories 6a et 7 sont capables d’atteindre des débits de 10 Gb/s (Gigabits par seconde) en IP (Internet Protocol).

Par rapport au cuivre, la fibre optique peut atteindre des distances de plusieurs centaines de mètres à plusieurs kilomètres, alors que le cuivre se limite à 100 mètres. De plus, la fibre est totalement insensible aux perturbations électromagnétiques. Un câble optique contient 2, 6, 12 ou 24 brins optiques. À l’extrémité de chaque brin ou fibre optique, on installe un connecteur mâle qui permet le raccordement simple de l’extrémité de fibre. Il existe plusieurs qualités de câbles optiques et plusieurs dizaines de connecteurs différents. En ce qui concerne les câbles, pour simplifier, notons que les câbles à structure serrée sont plus simples à mettre en œuvre, mais ne résistent pas au gel. Tandis que les câbles dits « à structure libre », résistent au gel, mais imposent une mise en œuvre plus complexe.
L’installation d’une fibre sur site requiert la mise en place d’un connecteur à chaque extrémité. Trois solutions sont concevables. Premièrement, utiliser des fibres préconnectées. Les connecteurs sont installés en usine, protégés pour que le tirage de la fibre dans la canalisation ne les endommage pas. Il faut disposer du métré exact de fibres sur le chantier. Deuxièmement, le raccordement sur site impose la présence d’un opérateur extrêmement qualifié. Le collage de la fibre dans un connecteur est la solution la plus courante. Troisièmement : « pigtail et fusion ». La pigtail (queue-de-cochon) est une courte longueur de fibre comportant un connecteur préraccordé en usine à une extrémité. L’autre extrémité est connectée à la fibre posée dans le bâtiment par soudure ou fusion. Il faut également un opérateur très bien formé, plus une machine de fusion spécifique.

Desserte d’un bâtiment

Pour les bâtiments collectifs de 2 logements et plus, ainsi que pour les bâtiments tertiaires dont le permis de construire a été déposé à compter du 1er avril 2012, il est obligatoire de raccorder les bâtiments et, dans les bâtiments, chaque logement et chaque local tertiaire, en fibres optiques. La réglementation française s’est fixée sur des raccordements en FTTH, directement jusqu’au logement, ou en FTTO, directement jusqu’au bureau, compris au sens de local tertiaire desservi et non au sens de poste de travail (FTTD). Le raccordement des immeubles neufs d’habitation s’effectue en fibre optique monofibre. Le Lexique explique la signification de tous ces sigles. Le but est de permettre à un utilisateur final de recevoir un débit symétrique (montant et descendant) de 100 Mbits/s au minimum, grâce à la technologie FTTH ou FTTO, sans que des travaux supplémentaires soient nécessaires lors de son emménagement. Pour les utilisateurs privés et professionnels, ce débit donne accès au « Triple Play » : accès rapide à Internet, téléphonie sur IP télévision haute définition, radio sur IP, voire téléconférence vidéo sur IP pour les utilisateurs professionnels. Les nouvelles règles sur l’implantation de la fibre optique jusqu’au logement ne dispensent pas, curieusement, d’installer des réseaux de télécommunication en cuivre dans les parties communes des immeubles et dans les logements. Ces derniers restent obligatoires. Les règles techniques suivent une progression très logique : desserte du bâtiment, point d’éclatement des réseaux dans le bâtiment, cheminements horizontaux, colonne verticale, desserte des logements à partir de la colonne, installation intérieure des logements. À chaque fois, il s’agit de prescriptions minimales qu’il faut apprécier en fonction de l’évolution probable des usages des télécommunications dans le temps.
Pour la desserte d’un bâtiment neuf : selon le décret n° 2009-52 du 15 janvier 2009, art.1, repris dans l’article R111-14 du Code de la construction, « le bâtiment doit disposer d’une adduction de taille suffisante, afin de permettre le passage des câbles de plusieurs opérateurs depuis la voie publique jusqu’au point de raccordement ». La réglementation demande au minimum un accès pour six opérateurs : l’opérateur en charge du service universel (réseau cuivre), un câblo-opérateur et quatre opérateurs FTTH ou FTTO. Ce qui se traduit par un nombre minimum de trois canalisations (cuivre, coaxial, optique) d’un diamètre minimum de 30/33 mm (intérieur/extérieur) pour les bâtiments jusqu’à douze logements, et d’un diamètre minimum de 42/45 mm au-delà de douze logements.

Local ou emplacement technique des opérateurs

Ces canalisations, représentant l’adduction du bâtiment, aboutissent, soit à un « emplacement technique des opérateurs » pour les immeubles jusqu’à 25 logements, soit à un « local technique des opérateurs » pour les bâtiments comptant plus de 25 logements. Rien n’est précisé quant au tertiaire. Ces locaux sont mis à disposition par le propriétaire du bâtiment, à chaque niveau pour les immeubles à usage professionnel, et au rez-de-chaussée ou au sous-sol pour les immeubles de logements. La norme internationale UTE C 15 900 définit les caractéristiques des deux types de locaux. L’emplacement technique doit avoir une largeur de 40 cm minimum, mais il vaut mieux porter cette dimension à 1 m pour permettre l’accès au PMI (Point de mutualisation) lorsqu’il sera installé. Le PMI est une sorte d’armoire dont il faut permettre l’ouverture des portes, afin de faciliter le travail des intervenants. L’emplacement technique a une hauteur minimale de 2,20 m et une profondeur de 0,30 m. La paroi constituant le fond de l’emplacement doit avoir une épaisseur minimale de 10 cm, être suffisamment résistante pour permettre scellements et fixations des équipements et, surtout, doit être libre de toutes autres canalisations encastrées ou apparentes.
Le local technique des opérateurs est déjà un peu plus ambitieux : 6 m² au sol au minimum, largeur minimale de 3 m, dont 1,5 m réservé à la télédistribution (départ des réseaux) et hauteur de 2,20 m au minimum du sol au plafond. Le local est destiné à recevoir les câbles et équipements de télécommunication et, éventuellement, un PMI desservant tout l’immeuble dans le cas de logement collectif. Il doit demeurer accessible à tout moment. Sa position dans le bâtiment est déterminée en fonction de la proximité du point d’entrée des canalisations d’adduction dans l’immeuble et de la colonne de télécommunication. Il doit être éloigné de toutes sources de perturbations électromagnétiques : moteurs électriques (ascenseurs, ventilation, groupes froids ou pompes à chaleur, etc.), groupe électrogène en tertiaire, transformateurs. Le local technique est salubre et non-inondable. Comme l’emplacement technique, il dispose d’au moins une paroi libre de toute canalisation, suffisamment résistante pour l’installation des équipements. À la construction, le local est équipé au minimum d’un éclairage, d’une prise de courant 230 V (2 x 16 A T) et d’une barrette reliée au puits de terre du bâtiment.

Cheminements horizontaux et colonnes de communication

Des passages horizontaux assurent la continuité de parcours des câbles entre le local ou l’emplacement technique et les colonnes de communication. Ils sont strictement réservés aux réseaux de communication et sont constitués de chemins de câbles ou de conduits de type IRL 3321, conformément à la norme NF EN 50086 (2-1 et 2-2), non-propagateurs de flamme. Ils se trouvent dans les parties communes de l’immeuble. Si une traversée de parties privatives est nécessaire, les conduits assurent une continuité du parcours, évitant toute intervention en partie privative. Lorsqu’un bâtiment comporte plusieurs colonnes montantes et dispose d’une adduction pour chacune d’elle, il y est considéré comme autant d’immeubles qu’il y a de colonnes montantes. Les immeubles de plus d’un étage sur rez-de-chaussée (> R 1) sont pourvus de colonnes de communication, réservées à la pose des câbles, boîtiers de communication, et des dispositifs collectifs nécessaires à la distribution des services de radio et télévision. Elles suivent un tracé rectiligne, sans changement de direction. Leurs dimensions minimales sont : profondeur entre 0,20 et 0,30 m, largeur ? 0,40 m. La porte d’accès à chaque niveau offre une hauteur minimale de 2 m et une largueur utile ? 0,35 m. Les colonnes se trouvent obligatoirement dans les parties communes du bâtiment et, à chaque niveau, demeurent accessibles à partir des paliers, couloirs ou dégagements communs. À chaque traversée de plancher, la gaine est munie d’un dispositif retardateur de propagation de la flamme, afin que le degré coupe-feu du plancher ne soit pas diminué. Si tous les câbles ne sont pas passés, les réservations reçoivent une obturation, facilement démontable, afin de ne pas dégrader le degré coupe-feu du plancher.

De la colonne aux logements

Les câbles de colonne montante et de branchement client sont composés de fibres de même nature : des fibres unimodales à dispersion non-décalée, conforme à la norme G657. Si la hauteur de la colonne dépasse 45 m, il y a lieu de mettre en place des PBO (Points de flexibilité optique ou Point de branchement optiques). Dans la colonne, les PBO sont alimentés en multifibre depuis le point de mutualisation. Entre le PBO et chaque logement, les raccordements sont en monofibre. Le PBO est installé dans la colonne montante. Il comporte autant de cassettes que de logements desservis. Elles offrent une zone de lovage de la fibre et abritent l’épissure entre la fibre issue du câble multifibre de la colonne et la monofibre de chaque logement. Entre la colonne et le logement, les liaisons sont réalisées au moyen de conduits non-interrompus, de type ICTA 3422 (Isolant cintrable, élastique annelé) selon la norme NF EN 50086 (2-1 et 2-2), d’un diamètre extérieur de 20 mm jusqu’à une longueur de 25 m, de 25 mm au-delà. Conformément à la norme NF C15-100 (section 771 « Locaux d’habitation »), côté logement, ces liaisons arrivent dans la Gaine technique du logement (GTL). Il faut trois conduits minimum par logement, puisque chaque logement doit pouvoir être desservi au moins par un réseau fibre optique, par un câblo-opérateur et par le service universel de télécommunication. Chaque conduit doit être aiguillé, rester utilisable (non-plié, non-obturé, etc.) et porter un marquage clair indiquant le logement desservi.

Dans les logements

Dans chaque logement, les conduits arrivent dans la GTL. La GTL est définie par l’UTE C 15-900, conformément à la norme NF C 15-100. Elle contient deux socles de prises de courant 16A 250 V 2P T, protégés par un circuit dédié et destiné à l’alimentation des appareils de communication placés dans la GTL. La terminaison du réseau optique se trouve dans le tableau de communication, installé dans la GTL. Cette terminaison est matérialisée par un DTIO (Dispositif de terminaison intérieure optique). La maintenance du DTIO est assurée par l’opérateur d’immeuble. Le DTIO est le point de livraison des services souscrits auprès de l’opérateur commercial. Il assure la transition entre le réseau optique de l’opérateur et le câblage du client. Le DTIO est un boîtier permettant le raccordement d’une fibre au connecteur de sortie au format SC APC, destiné à connecter un cordon optique. L’autre extrémité de ce cordon optique est raccordée à la « Box » de l’opérateur commercial du client. La Box est elle-même placée dans le tableau de communication de la GTL. À la fin du chantier, un Dossier de recette rassemble tous les documents techniques et administratifs concernant les câblages de communication de l’immeuble. Il est constitué par l’organisme de contrôle et remis au maître d’ouvrage. Il comprend, notamment, le cahier des charges établi par le bureau d’études chargé de l’installation de télécommunication, les plans du bâtiment avec les numéros de logements, les schémas de câblage, le code couleur des câbles, les fiches de concordance, le procès-verbal de recette (réception), et le certificat de conformité rédigé par l’organisme de contrôle.

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