Un centre de tri bien emballé

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Un centre de tri bien emballé

Une loggia ménagée en saillie de la façade, du côté de la cabine de tri manuel, permet au personnel de sortir s’aérer.

© Cécile Septet

L’architecture industrielle contemporaine doit s’adapter à des activités spécifiques et à des conditions de sécurité élevées. Mais aussi apporter de la qualité à l’usage. A fortiori dans un centre de tri des déchets.

Zone industrielle de Saint-Thibault-des-Vignes (Seine-et-Marne). Face à son unité d’incinération, le Sietrem (Syndicat mixte pour l'enlèvement et le traitement des résidus ménagers) a implanté une plate-forme de tri d’emballages recyclables (verre, carton, métal, plastique) qui a été inaugurée en juin dernier. Cette opération a été confiée à un groupement composé d’Arteo Architectures (Anne Forgia et Didier Leneveu), Generis-Veolia (mandataire), Eiffage TP (constructeur) et Neos pour le process industriel, dans le cadre d’un concours de conception-réalisation-exploitation-maintenance. Principal enjeu de la conception ? « Tirer parti d’une parcelle de 9 000 m2, un peu trop restreinte pour ce type de projet, adapter sa forme, en plan comme en volume, à ses fonctions mais aussi intégrer les dispositifs préventifs d’un site classé », énumère Anne Forgia. Le programme agrège espaces dédiés à l’activité industrielle, locaux administratifs et sociaux et circuit de visite pour le grand public. Le tout imbriqué dans un bâtiment compact offrant un circuit à sens unique pour le flux des déchets, qui arrivent à l’arrière du site par camions-bennes et repartent en semi-remorques sous forme de balles pressées pour être acheminés vers les différents centres de recyclage des alentours.

L’enveloppe transparente favorise l’apport de lumière naturelle dans les espaces intérieurs (photo : Cécile Septet).

Composer avec exigences techniques

Pour recevoir des équipements d’un poids de l’ordre de 2 tonnes/m2, dont un trommel (tambour séparateur de matériaux) de 40 tonnes et sept machines de tri optique, le terrain, de nature gypseuse, a du être conforté par des pieux à 36 m et des injections. Une des préoccupations majeures était de prévenir le risque incendie, important dans ce type d’industrie. D’où une solide assise en béton de 4 mètres de haut protégeant des chocs de l’activité tout en faisant office de pare-feu. Quant aux risques de pollution des eaux (pluviales ou d’extinction), ils ont été solutionnés par des jeux de nivellements et la création d’un bassin de rétention pour éviter toute dispersion pouvant impacter l’environnement. Le respect de ces exigences n’a pas empêché les architectes d’apporter à ce bâtiment a priori ingrat du fait de sa destination une qualité d’usage qui vient se loger dans le choix des matériaux et dans les détails de la forme. Le socle de béton est surmonté d’une enveloppe de polycarbonate alvéolaire « crystal » supportée par une charpente en bois lamellé-collé. Au Nord-Ouest, les émergences de la toiture, dictées par l’installation des machines, accueillent une circulation extérieure paysagère permettant au public d’observer l’activité des espaces industriels. La construction de ce centre de tri, dont le coût, hors process, s’élève à 10 millions d’euros HT (dont 1 M pour les VRD), aura duré un an.

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