Le jardin, dispersé dans toute la maison, purifie les eaux grises qui alimentent ensuite le potager du toit.
Le premier bâtiment autosuffisant en milieu urbain a vu le jour à Rabat, au Maroc. Depuis un an et demi, Laurent Moulin et Myriam Soussan, architectes et occupants de l’ancienne médina rénovée, vivent déconnectés de tout réseau urbain et ne reçoivent aucune facture… La production d’énergie est assurée par 7,5 m2 de panneaux photovoltaïques. En choisissant des équipements basse consommation, cette installation suffit à l’ensemble de leurs besoins. La production d’eau potable a été plus difficile à mettre en place. L’eau étant une ressource rare au Rabat, il était hors de question de puiser dans la nappe phréatique. « Une importante citerne de 60 m3 a été installée pour recueillir les eaux de pluies et un puits lui a été associé, explique Laurent Moulin. Le puits réceptionne le trop-plein et réalimente la nappe. » En fonction de la filtration appliquée, l’eau pluviale atteint une qualité sanitaire ou potable. Les eaux grises, oxygénées et phyto-épurées par un massif de bambou, de papyrus et de roseau, sont ensuite recyclées pour arroser le jardin potager. Quant aux eaux noires, la maison autonome n’en produit pas, puisqu’elle est équipée de toilettes sèches mécanisées. Le cycle de l’eau, entièrement automatisé, est mis en circulation à l’aide de deux pompes.