Tuiles plates : les nouvelles déclinaisons d’un produit traditionnel

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Tuiles plates : les nouvelles déclinaisons d’un produit traditionnel

Dans la panoplie des tuileS plates, les industriels ont étoffé leurs offres en travaillant aspects de surfaces et coloris.

© (D. R.)

Sous des aspects encore classiques, les tuiles plates bénéficient depuis quelques années de la modernisation des outils de production, avec à la clé des possibilités étendues en terme de dimensions et de finitions.

En France, du fait de l’intégration de petits indépendants au sein de groupes (Terreal, Imerys Toiture, Lafarge Couverture, Koramic) il subsiste une dizaine de grands fabricants de tuiles plates. Ils rassemblent aujourd’hui la majorité de la production. Les indépendants restants se positionnent sur des productions spécifiques, régionales, avec des possibilités étendues de fabrications à la demande.

La tempête de décembre 1999, la TVA à 5.5 %, la bonne économie des années 2000 et 2001 et l’activité porteuse de la rénovation remettent, depuis cette époque, les tuiles plates sur le devant de la scène. Les catalogues s’étoffent en termes de choix (formes, teintes, finition et dimensions) et il existe même une offre, toutefois limitée, en tuiles béton.

Les tuiles plates, selon leur dimension et leur pureau, nécessitent de 40 à 85 éléments par mètre carré, pour un poids compris entre 60 et 85 kg. Il s’agit donc de produits nécessitant, d’une part, beaucoup de main d’œuvre, mais également des charpentes suffisamment résistantes, comparé aux contraintes d’une tuile à emboîtement, dont le poids est limité à 45 kg/m2. Quatre critères de forme, teintes, finitions et dimensionnements les caractérisent : côté formes, la tuile rectangulaire est majoritaire, mais plusieurs fabricants proposent des tuiles écailles, queue de castor, langue de chat et « fer de lance ». Certains indépendants proposent même des fabrications sur mesure répondant aux niches de la restauration de demeures et de monuments historiques.

En termes de teintes, la technique de fabrication par pressage permet, à partir de n’importe quelle argile, d’obtenir la finition de surface désirée, par engobage après le pressage et avant la cuisson, de poudres constituées d’argiles et/ou de pigments minéraux, sables…Cela supprime la barrière du régionalisme auquel étaient cantonnés certains fabricants.

En matière de finitions, les aspects peuvent rester naturels, engobés avec toutes les nuances possibles, mais aussi émaillés avec des finitions brillantes et mates. Quant aux dimensions, la tuile 17 x 27 reste la plus répandue. Le format 16 x 24 est très présent dans de nombreuses régions, jusqu’aux formats 20 x 30, 24 x 30, et 27 x 41 qui, une fois mis en œuvre, se rapprochent esthétiquement des tuiles à emboîtement petit moule. Certains modèles de grandes dimensions (27 x 41 d’Imérys Toiture ou Elysée de Terréal) représentent un compromis intéressant entre esthétique et économie qui permet de répondre à la demande des maîtres d’ouvrages et des architectes des bâtiments de France.

La technique du pressage, privilégiée par les industriels

Deux techniques de production coexistent : celles, plutôt artisanales, qui permettent pratiquement des fabrications à la demande, et celles qui s’insèrent dans des process plus optimisés. Dans les deux cas, il existe des atouts et des limites. Les procédés traditionnels utilisent la technique du filage et la cuisson dans des fours intermittents de taille réduite. Ces techniques sont bien adaptées aux productions petites et moyennes ; elle donnent à la tuile son aspect étiré qui est recherché. Elles permettent également d’obtenir des nuances de façon naturelle, en jouant sur les temps de cuisson des fours intermittents, plus souples à ce stade que des installations plus lourdes. Les industriels privilégient la technique de fabrication par pressage, couplée à la cuisson dans des fours de type « hydro-casing ». Le pressage permet la fabrication de plusieurs types de tuiles sur une même chaîne, en contrepartie d’un aspect plus industriel et de l’impossibilité d’obtenir des nuances dans la masse. L’hydro-casing procure également, grâce à la cuisson à plat des éléments, une meilleure homogénéité de cuisson et une plus grande régularité des produits en termes de caractéristiques techniques. C’est enfin pour le fabricant l’atout d’une cuisson plus économe et plus rapide : un gain de temps estimé à environ 20 % par rapport à un four traditionnel.

Les fours sont majoritairement chauffés au gaz, ce qui représente à l’heure actuelle la source d’énergie la plus simple à gérer du point de vue de la régulation, de l’environnement, de la simplicité et de la sécurité. Des installations de plus en plus modernes permettent de réduire significativement le coût énergétique, et parallèlement, certains ajouts, lorsque cela est possible, aident à réduire également la consommation d’énergie fossile.

Les cycles de cuisson sont variables, selon les fabrications et le process mis en œuvre. Les produits sont sortis du four après refroidissement, et orientés vers un poste dit « de dépilage » et de conditionnement. À ce moment et selon le cas, un tri automatique ou manuel est effectué, des éléments pouvant alors être écartés pour cause de non-conformité. Rien ne se perd, les débouchés sont nombreux pour ces rebuts, qu’il s’agisse par exemple de remblais pour les routes ou les pistes d’accès aux carrières, mais également d’utilisations plus nobles, comme les revêtements de courts de tennis.

Des caractéristiques normalisées

Les tuiles en terre cuite doivent dorénavant répondre aux exigences de la norme NF EN 1304, qui remplace les anciennes normes françaises en vigueur. Cette norme impose des contrôles concernant l’aspect, les caractéristiques géométriques (dimensions, rectitudes longitudinales et transversales, planéité), la résistance mécanique, l’imperméabilité et la résistance au gel.

Ayant atteint un niveau de qualité supérieur aux exigences définies par cette norme, les industriels français de la terre cuite valorisent leurs productions au travers d’une marque NF. Les caractéristiques certifiées sont l’aspect, les paramètres géométriques, la résistance à la rupture par flexion, l’imperméabilité (classe 1) et la résistance au gel (type C). Les produits ainsi certifiés se reconnaissent au logo NF, imprimé au dos de chaque tuile.

Dernière démarche initiée en 2003, le lancement de la marque NF Montagne qui garantit des critères de résistance au gel encore plus performants pour répondre aux exigences d’un climat rigoureux.

Pour la pose, c’est la norme NFP 31 204 (DTU 40.23 tuiles plates) qui régit les conditions de mise en œuvre de ces produits. Les tuiles béton doivent répondre à la norme Afnor NF EN 490 qui définit des valeurs d’aspect, de dimensions, de planéité, de résistance à la flexion, d’imperméabilité, de résistance au gel et au dégel. Et pour leur pose, c’est la norme NFP 31 207 (DTU 40.24) qui s’applique.

Le DTU 40.23 précise les pentes minimales à prendre en compte pour assurer l’étanchéité de la couverture. Ces pentes, variables en fonction des zones de concomitance vent-pluie, des situations normales, exposées ou protégées, et des longueurs de recouvrement, sont valables pour des rampants dont la longueur de projection horizontale n’excède pas 8 m. Par ailleurs, il est prudent de toujours s’écarter de ces minimas et de faire preuve d’une certaine rigueur d’appréciation du site. Enfin, les pentes indiquées sont celles du support et non celles de la tuile installée.

Un évolution vers le grand format

La couverture reste un domaine très traditionnel dans lequel la véritable innovation est rare. Néanmoins, les tuiliers font évoluer leurs productions selon deux tendances. La première concerne l’augmentation progressive des formats 19 x 31, 24 x 30, 27 x 41, jusqu’à 30 éléments au mètre carré dans un souci d’économie. La seconde concerne l’évolution des coloris et des finitions, particulièrement dans des teintes sablées et vieillies. Une tendance générale dans le bâtiment qui touche aussi la tuile vernie de Bourgogne, de Franche-Comté et la région Lyonnaise. Aux teintes nouvelles s’ajoutent des finitions mates qui tranchent avec les émaillages brillants habituels, et qui semblent intéresser de nombreux architectes dans le cadre de réalisations neuves de qualité.

« Un de nos objectifs est de rendre plus accessibles les tuiles plates, notamment pour la rénovation ou les tuiles de récupération, avec l’atout d’une garantie trentenaire » précise Stéphane Perrin, directeur du marketing d’Imerys Toiture. « Dans la panoplie des tuiles plates, les industriels ont largement étoffé leurs offres en travaillant les aspects de surfaces, mais également en multipliant les coloris afin de contretyper certaines productions artisanales. C’est la famille de produits qui présente les process les plus aboutis pour obtenir des aspects de surface grattée, des amas de poudre, des cratères »

Un catalogue interactif adapté aux géométries des toits

Enfin, les grands groupes mettent en place pour les entreprises des aides à la réalisation des études et des devis. Par exemple, « le configurateur de toiture », développé par Lafarge Couverture, permet de sélectionner les produits à travers un catalogue interactif adapté à la géométrie du toit et à sa localisation géographique. Autre création intelligente, le site e-toiture.com, développé par Imerys Toiture. Il présente l’avantage d’être un site portail sur la couverture et propose également des services aux professionnels : possibilité de choisir ses produits en ligne, bibliothèque complète (appels d’offres des marchés publics, annonces professionnelles), formulaires de réception de travaux, météo à 5 jours ainsi que la possibilité de créer son propre site Internet. Ce type d’outil, que l’on retrouve de façon plus ou moins évoluée chez plusieurs fabricants, est généralement consultable et/ ou téléchargeable à partir du site Internet du producteur. Des sites qui ont maintenant dépassé la simple copie du catalogue « papier », pour devenir de véritables outils de prescription.

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