Pour ne pas engendrer de bruits, les groupes de ventilation double flux sont acoustiquement isolés et doivent être fixés au moyen de solutions antivibratiles. (Doc. Vallox.)
La diffusion du bruit par le réseau est un défaut récurrent des installations de ventilation. Il est toutefois parfaitement possible de l’éviter.
Le bruit transmis par les réseaux de ventilation naît en général dans les installations elles-mêmes. Il s’agit des bruits de ventilateurs, des vibrations propagées sur et dans les gaines métalliques rigides, parfois des bruits aériens captés dans un local par des bouches de ventilation et diffusés par le réseau à d’autres locaux du bâtiment.
Voici trois stratégies pour éviter ces inconvénients. La première, radicale, consiste à supprimer les gaines de ventilation. C’est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît.
Pour ventiler les locaux périphériques d’un bâtiment tertiaire, les classes d’une école ou d’un collège et même, en réhabilitation, les pièces d’un logement existant, il est possible de se passer d’un traitement d’air centralisé et de son réseau de distribution d’air, tout en conservant d’excellentes performances, tant thermiques qu’en qualité de l’air. Il suffit de mettre en œuvre des appareils décentralisés, installés en périphérie du bâtiment et directement raccordés à l’air neuf à travers les façades. C’est une spécialité allemande et il existe plusieurs sortes de machines, chacune adaptée à un type de bâtiment particulier.
La nature des gaines
À défaut de supprimer les gaines de ventilation, il est possible d’installer des gaines qui ne vibrent pas ou qui vibrent moins.
La première solution est la gaine textile. À la fois réseau de transport d’air et diffuseur d’air, les gaines textiles sont installées exclusivement dans les locaux à traiter. L’air est acheminé jusqu’à ces locaux par un réseau traditionnel. Mais, en raison de la souplesse de ses parois, la gaine textile ne transmet pas les vibrations, ni les bruits. Les gaines textiles sont en cylindre suspendues au plafond, ou en forme de demi-cylindre monté horizontalement sous le plafond ou verticalement contre les parois. Selon les besoins du local en terme de débit, l’air neuf est diffusé soit par les millions de micropores du tissu des gaines, soit par des orifices prédécoupés. Dans les deux cas, la très large surface de diffusion d’air induit une très faible vitesse et empêche toute sensation d’inconfort. Ces gaines peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de longueur. Divers tissus sont proposés par les fabricants, avec des comportements au feu allant d’incombustible à peu combustible. L’utilisation initiale de ces produits était en industrie agroalimentaire. Leur facilité d’entretien - on décroche les segments de gaines et on les passe en machine à laver avant de les remonter et de les raccorder les uns aux autres par fermeture Éclair - répond parfaitement aux impératifs d’hygiène de ce secteur. Mais, dans la mesure où les fabricants proposent un choix de couleurs, les architectes apprécient leur esthétique et les emploient en tertiaire, notamment pour le traitement des locaux de grand volume.
Une affaire de conception
Dans un tout autre ordre d’idée, des industriels allemands et suisses proposent pour la ventilation double flux en maison individuelle, des gaines de distribution et de reprise d’air de section rectangulaire ou oblongue et en matière de synthèse : polystyrène ou polypropylène. Elles sont souvent destinées, en construction neuve, à être noyées dans les dalles béton et, en réhabilitation, à être collées sous les plafonds avant d’être revêtues de plaques de plâtre. Leur matière ne vibre pas non plus et assure à la fois le transport d’air avec une excellente étanchéité et l’isolation thermique des gaines.
La troisième solution consiste à tout faire - conception et installation des réseaux et des générateurs - selon les règles de l’art. Tout commence par éviter de produire des bruits, c’est-à-dire par le choix des ventilateurs. Mais il faut aussi optimiser les consommations. Sachant que les consommations des ventilateurs sont directement proportionnelles aux pertes de charge du réseau, la seconde étape importante est la conception des réseaux dont les pertes ne doivent pas excéder 1 200 Pa au maximum. Le réseau doit être le plus simple possible pour faciliter sa maintenance et réduire les pertes de charge, provoquées essentiellement par les coudes et les changements de sections. Les conduits circulaires ont des pertes de charge plus faibles que les conduits rectangulaires et leur étanchéité est plus simple à réaliser. Les pertes de charge diminuent proportionnellement au carré la vitesse d’air.
Il est donc judicieux, pour un débit donné, de retenir les gaines d’air avec la section la plus grande possible. Réduire la vitesse d’air et ne jamais dépasser 5 m/seconde tend aussi à éviter la création et la transmission de bruits d’écoulement. La détermination des équipements du réseau - batteries chaudes, froides, grilles et bouches de diffusion... - obéit au même principe : minimiser leurs pertes de charge, afin de réduire les consommations et éviter la création de bruits.
Enfin, pour éviter la transmission des bruits des ventilateurs, ainsi que le transport des bruits d’un local à l’autre, on utilisera des silencieux. L’offre est importante dans tous les diamètres et toutes les sections de gaines.
Supprimer les gaines, changer de matériau de gaines ou concevoir et installer dans les règles de l’art, ce sont trois stratégies complémentaires qui améliorent le confort acoustique et en même temps, optimisent les consommations d’énergie.