Pour Jérôme Tognini, directeur opérationnel Géomensura, «la normalisation de l’écriture des objets BIM dans le bâtiment avec le PPBIM est au cœur de la révolution numérique dans le bâtiment et l’infrastructure» et demande une nécessaire implication des industriels dans la tenue de leur catalogue d’objets BIM. Tribune libre
"Plusieurs enjeux reposent aujourd’hui autour du BIM sur la qualité de la donnée livrée. Avec l’émergence du travail en mode collaboratif, il y a ici d’importants axes de développement pour les éditeurs. Les outils montent en puissance dans les échanges pour connecter les logiciels à de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée, les connexions vers la GED (gestion électronique de documents) ou encore les nouveaux formats d’IFC Road.
Enfin, 2019 sera marquée par le changement de format des IFC, qui évoluent vers un format résolument adapté à l’infrastructure. La version 2X3 dédiée à l’écriture des géométries du bâtiment évolue donc vers une nouvelle classe d’IFC appelés les IFC 4.1 ou IFC ROAD. Ce format 4.1 intègre l’alignement et bientôt la description complète d’un ouvrage routier. C’est un premier pas vers la prise en compte d’objets «Infra» qui seront de plus en plus nombreux à être intégrés.
Par ailleurs, la normalisation de l’écriture des objets BIM dans le bâtiment avec le PPBIM est au cœur de la révolution numérique dans le bâtiment et l’infrastructure. La norme XP P07-150, dite PPBIM consiste à définir une méthode de gestion normalisée d’un dictionnaire de propriétés des produits de construction. Cette norme doit permettre de mieux intégrer les industriels au BIM afin d’avoir une véritable bibliothèque d’objets fidèles (comportant les bons gabarits ou encombrements et détails métiers) accessible directement depuis les catalogues des fournisseurs.
De plus, au-delà de l’influence du BIM dans l’optimisation en phase projet, il a également un rôle à jouer dans l’optimisation des coûts d’exploitation de l’ouvrage construit. Et pour cela, il est nécessaire de livrer son jumeau numérique fidèle trait pour trait. Ainsi, le détail des équipements posés est fondamental et n’est possible que si les industriels créent, tiennent à jour et mettent à disposition leurs catalogues en numérique «BIM». Les catalogues d’équipements «Infra» n’échappent donc pas à la règle. Une vraie prise de conscience des industriels de l’infrastructure est attendue. Il est aujourd’hui grand temps d’agir."