Situé en zone inondable, le marché du quai du Roi a été équipé de trois structures métalliques identiques, démontables en cas de crue de la Loire, dont la couverture est constituée de plaques en polycarbonate.
Dans le cadre de la réhabilitation du quai du Roi à Orléans, il fallait reconstituer la halle de marché qu'il accueille traditionnellement. Un impératif, toutefois, en raison du risque de crue de la Loire à cet endroit, il fallait concevoir un ensemble démontable en seulement trois jours. Il s'agit en effet de répondre aux exigences de la réglementation qui précise qu'en cas de débordement du fleuve, il ne faut aucun obstacle au passage des déchets qu'il charrie comme les troncs d'arbres. Arnaud Yver, de l'agence HYL, paysagistes, a proposé la réalisation de trois kiosques en structure acier, recouverts de plaques de polycarbonate. Chaque kiosque intègre une petite structure de bois, local destiné aux placiers.
Trois structures identiques dans la conception mais dont les longueurs varient (30, 40 et 70 m) d'une hauteur commune de 4 m au point le plus haut, ponctuent le quai. La conception en est extrêmement simple. À partir d'une rangée de poteaux centraux, des fermes en porte-à-faux couvrent une largeur totale de 7 m. Constituées de poutres en L, elles sont disposées en console sur une grosse poutre treillis centrale reliant les poteaux. Les attaches sont simplement assurées à l'aide de flasques par boulonnage haut et bas. Côté fleuve, une rangée de tirants conforte la stabilité et sert de support aux bâches tendues au moment du marché, pour protéger l'espace du vent et de la pluie. Côté rue, les fermettes sont solidarisées par une rive.
Cette précaution est aussi rendue nécessaire par la particularité de la couverture, réalisée en plaques de polycarbonate, un matériau qui supporte mal les déformations et a nécessité une étude extrêmement précise, à la fois de la structure qui l'accueille et notamment des interfaces, mais aussi de son mode de transport et de pose. Ces cent quatre panneaux qui portent latéralement de fermette à fermette doivent être stabilisés sur l'ensemble de leur périphérie.
Une précision extrême de l'emplacement des fixations
Tous sont parfaitement identiques et comportent des nervures dans lesquelles sont glissées des plaques en acier galvanisé boulonnées à la structure. Leur transport a nécessité la conception de racks spécifiques pour les maintenir et les protéger. La pente de la toiture renvoie les eaux pluviales vers l'intérieur où elles sont évacuées par les poteaux. La fixation de ces plaques en polycarbonate exigeait une très grande précision de conception puisqu'aucune intervention postérieure sur la charpente n'était possible pour adapter leur pose. Les réservations sont de forme oblongue pour assumer un léger jeu.
L'ensemble de la structure tubulaire est galvanisé (une protection qui permet d'utiliser sans problème des tubes ouverts) puis peint, par choix du maître d'œuvre.
Ces aspects techniques ne constituaient pas le seul défi du chantier, celui des délais de réalisation en était un autre : débuté en avril-mai pour les études, il devait être livré fin octobre après d'importants travaux de génie civil.
Maître d'ouvrage Ville d'Orléans
Architecte Arnaud Yver (agence HYL)
Entreprise Baudin-Châteauneuf