7. Le sous-sol vidé de la halle a été étanché, grâce à la mise en place d’une boîte en béton désolidarisée de la structure existante, recouverte d’un complexe bitumineux imperméable.
Pour ne pas surcharger la charpente originelle, une seconde charpente en acier suspendra partiellement les mezzanines composant le plancher du premier étage. En complément, une boîte dans la boîte montée sur radier protège des crues ce bâtiment dédié… à l’eau!
Construite en 1900 à Paris (xvie), l’ancienne usine de traitement des eaux de l’ouest de Paris a été transformée en pavillon de l’Eau, par l’architecte Vincent Brossy. Géré par la Sagep, ce lieu d’information et de sensibilisation sur l’eau pourra accueillir jusqu’à 388 personnes. La halle se développe sur 1 200 m2 utiles et représente un coût d’opération de 4,20 Me HT (aménagements intérieurs compris). Selon un plan presque carré, le bâtiment mesure 22 x 25 m et s’élève sur 14 m. Il comprend trois niveaux : au sous-sol, une salle de conférence de 122 places et une cafétéria ; au rez-de-chaussée, un hall d’accueil, deux salles de classes pour enfants et une boutique et à l’étage, des espaces d’exposition, un centre de documentation et des bureaux de gestion. Occupé pendant une vingtaine d’années par les services de la SLA (1) du quartier, le volume a été entièrement vidé de son contenu hétéroclyte, notamment constitué de diverses mezzanines. Le sous-sol a été démoli, avec son dallage (béton et pierre meulière), et creusé sur une hauteur de 1,50 m. Puis, des reprises en sous œuvre sur les murs existants ont été effectuées, afin de consolider les sols et les fondations. Ensuite, un bloc technique central en béton contenant un escalier et des sanitaires – 17 m de longueur par 10 m de hauteur – a été monté. Il permet l’appui d’une charpente en acier rapportée, reposant également sur une ligne de portiques en acier répartis le long du mur de la façade principale. Ce dispositif, qui suspend le plancher collaborant de l’étage, permet de supprimer tout point porteur au sein du volume. À cause de l’exiguïté du volume de la halle, le montage des éléments de charpente et de plancher n’a pu se faire avec une grue.
Structure désolidarisée de l’enveloppe existante
Il s’est effectué grâce à un chariot manuscopique à tourelle équipé d’une flèche, implanté au centre. Ce système permet de manier et d’acheminer les poutres qui sont ensuite posées à l’aide de deux nacelles électriques, manœuvrées par trois ouvriers, en moyenne. Afin de ne pas surcharger la charpente existante en acier, il a fallu créer une seconde charpente au deuxième étage qui sert à suspendre le plancher du premier. Sachant que tous les éléments en acier ont été préfabriqués en atelier, puis livrés sur site en camion, pour être montés sur place par boulonnage. Les diverses pièces ayant été, au préalable, recouvertes d’une peinture primaire d’accrochage, d’une seconde antirouille et d’une dernière intumescente.
Le montage s’est effectué rapidement et progressivement. Par ailleurs, la proximité de la Seine sous-tendue à un risque d’inondation, a conduit à rendre étanche la halle. Pour cela, « une boîte dans la boîte » en béton a été créée, soit une structure indépendante glissée à l’intérieur du volume existant. Ainsi, sur le fond du bâtiment, l’assise du radier a été mise en place. Elle est composée d’une couche de tout-venant (sable et cailloux) compactée, de 60 cm d’épaisseur, disposée par strates de 20 cm. Puis, un épais radier en béton de 60 cm d’épaisseur a été coulé, sur lequel un béton de propreté de 10 cm d’épaisseur a été réalisé.
A suivi le coulage des voiles périmétriques de 2,80 m de hauteur. Le sol et les voiles ont alors fait l’objet du procédé Volclay. En effet, ce système d’étanchéité de cuvelage, destiné aux ouvrages enterrés, comprend un complexe bitumineux de deux couches, garni d’une feutrine de Bentonite étanche. Se présentant sous la forme de rouleaux Voltex DS, les lés collés entre eux couvrent le fond de l’ouvrage et remontent le long des parois.