ALLIANT DES MATÉRIAUX NOBLES ET CONTEMPORAINS, les murs composites des façades sur rue sont habillés d’acier, de terre cuite et de verre.
© (Doc. F. Achdou/Urba Images.)
Un système constructif à ossature métallique était la seule solution pour pouvoir construire un petit immeuble R 2 et deux maisons de ville sur une friche industrielle polluée, située à l’aplomb d’anciennes carrières.
La situation au centre de la ville de Vanves (Hauts-de-Seine), la nature et la superficie du terrain (639 m2) ont imposé le choix d’un système constructif léger par voie sèche pour construire les cinq logements « Le clos du Square » et leur parking souterrain. Réalisé en 12 mois, de janvier 2003 à janvier 2004, l’ensemble est composé de deux maisons accolées dans la profondeur de la parcelle et d’un bâtiment R 2 sur le front de rue. Ce dernier s’organise verticalement à partir d’une cage d’escalier desservant trois appartements en duplex. Encastré entre deux bâtiments de garage, le terrain, donnant directement sur une rue très fréquentée, était occupé par un garage sinistré au cours d’un incendie. La démolition de l’ancien bâtiment a mis à jour le sol d’une ancienne décharge. Ce dernier était pollué sur une grande profondeur par des huiles et des produits pétroliers. De plus, le sous-sol est fragilisé par des galeries de carrières très nombreuses dans cette ville. La forme et la situation du terrain ne permettaient ni l’accès à de gros engins de chantier ni l’installation d’une grue. Une emprise permanente sur la rue était interdite.
Trois défis étaient à relever : décaisser et évacuer les terres polluées sans créer de dommages au voisinage, consolider le sous-sol et créer une assise stable pour les bâtiments et, enfin, choisir un système constructif léger conforme aux réglementations thermiques et acoustiques en vigueur. Après évacuation des déblais par une mini-chargeuse sur une profondeur d’un étage, une batterie de 39 micropieux de fondation, de 60 cm de diamètre et de plus de 10 m de profondeur a été réalisée pour porter une dalle de répartition de 30 cm d’épaisseur couvrant la totalité de la surface. Au-dessus de cette dalle, les voiles périphériques du parking de 14 places ont été réalisés par projection de béton sur un ferraillage afin d’assurer également la consolidation et le blocage des fondations peu profondes des deux bâtiments contigus. Située au niveau de la rue, la dalle supérieure supporte les bâtiments en répartissant les descentes de charge, et les jardins sur une partie revêtue d’une étanchéité bitumineuse classique, type toiture-terrasse : dalles en gravillons lavés posées sur plots pour les terrasses privatives et grandes jardinières collectives plantées d’arbustes et de pelouses. Le plancher rez-de-chaussée des logements est constitué d’une dalle flottante de 6 cm d’épaisseur coulée sur un isolant en PSE de 11 cm d’épaisseur.
Un système constructif imposé par les particularités du terrain
Sur cette dalle, le niveau du sol fini affleure – comme celui des dalles de sol extérieures sur plots – les seuils des portes et portes-fenêtres afin de faciliter le passage des handicapés. Tous les composants de la structure devaient être manuportables, donc légers et de faible encombrement. Le mur extérieur, les structures porteuses des planchers intermédiaires et la charpente sont conçus à partir d’une adaptation du système constructif à ossature métallique Styltech d’Arcelor pour les maisons individuelles. En effet, certaines adaptations non prévues dans l’Avis technique ont été autorisées pour la conception de la structure du bâtiment R 2. Environ deux fois plus léger qu’une construction traditionnelle, ce système présentait l’avantage d’être constitué d’éléments – manuportables ou déplaçables par transpalettes – assemblables sur le chantier sans outillage lourd.
14 livraisons de camions de matériaux auraient été nécessaires pour réaliser une maçonnerie traditionnelle, alors que deux auront suffi pour apporter les composants de ce système. Le mur est constitué d’une ossature métallique habillée de plaques nervurées supportant, de part et d’autre, un isolant. Les nervures des plaques assurent une ventilation des surfaces cachées des isolants. Classique, le parement intérieur est assuré par deux plaques de plâtre cartonné, type BA13, assurant la protection au feu des composants en acier. Donnant toute son originalité au projet, la façade est réalisée en bardeaux de terre cuite de Terréal, soulignés par des bacs en U creux en acier thermolaqué, affirmant la nature de la construction métallique tout en se référant à la typologie des façades des petits ateliers industriels du quartier. Agrafés sur la structure porteuse par l’intermédiaire d’épines, les bardages sont démontables et remplaçables individuellement. Pour compléter l’isolation thermo-acoustique, la toiture sous combles est isolée par 8 cm de mousse polyuréthanne, les toitures-terrasses par 5 cm de polyuréthanne et 8 cm de laine de verre en faux-plafond et les baies vitrées sont dotées de profilés à rupture de pont thermique et de double vitrages VIR peu émissifs avec lame d’air de 16 mm. Le coefficient Ubât obtenu est de 0,65 W/m2.K au lieu de 0,81 demandé réglementairement. Les ventilations hygroréglables Aldès dans deux appartements et les ventilations double-flux Températion dans les trois autres, ainsi que le chauffage par émetteurs électriques muraux, permettent d’obtenir une performance énergétique inférieure de 17 % à celle du label Thpe (1), lui-même inférieur de 15 % au coefficient Créf.