À l’instar du stade de Lille, le patio de la Grande Mosquée de Paris peut maintenant s’affranchir des intempéries, grâce à la réalisation d’une couverture rétractable associant une membrane composite à une structure métallique.
Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1986, la Grande Mosquée de Paris (v
La conception du projet a été conduite par la SCP Dubois Jeanneau architecte (78) et le bureau d’études AIA Ingénierie (75), pour un coût d’investissement s’élevant à 1,2 M€. D’une surface totale de 7 500 m
Système motorisé à géométrie variable
Cette couverture mobile se compose d’une membrane composite performante (Précontraint 1002 S2 de Serge Ferrari) formée d’un tissu de polyester à haute ténacité. Un matériau qui recèle d’autres atouts : hyperrésistance, insensibilité aux UV, légèreté et recyclable à 100 %. Son traitement de surface, à alliages PVDF (PolyVinyliDene Fluoride) et couches de vernis de finition, limite l’adhérence des salissures et pollutions. Et il participe à un apport important de lumière naturelle, grâce à son taux de translucidité de 8%. Sur le plan structurel, cette membrane de 580 m
Elle est formée de neuf arcs en treillis soutenus par des rails mobiles. Afin de reprendre les 25 tonnes de la couverture, ces rails sont repris par huit poteaux fixés dans le plancher de la dalle de terrasse en béton du bâtiment, renforcée par des poutres noyées dans le mur extérieur. Les quatre arcs de la toiture mobile (18, 20 m de long et 1,70 m de haut) sont situés du côté nord et les cinq autres du côté sud, selon un pas de 3,75 m. Ce toit comprend deux parties actionnables qui se rabattent sur les ailes nord et sud du patio, selon deux types de manœuvres : l’ouverture et la fermeture. Celles-ci sont effectuées automatiquement durant une vingtaine de minutes, à partir d’une armoire de commande électrique. Cette dernière est pourvue d’un système sécurisé qui empêche toute inversion de manipulation : il est impossible de descendre la couverture lorsqu’elle est en place, ou bien de déplacer les arcs quand les chemins de roulement sont en position basse. De plus, la toiture ne peut se mettre en marche qu’avec des vents inférieurs à 30 km/h. La réalisation de la structure est due à l’entreprise Normandie Structures qui a fabriqué en atelier les sept poutres planes et mobiles de 19,50 m de long, et les deux poutres tridimensionnelles des extrémités. Ces éléments ont été livrés par camion et convoi exceptionnel. Une première rangée de quatre poteaux et trois poutres en HEA 300 ont été montées, à l’aide d’une grue de 120 tonnes. Après divers réglages, cette opération a été réitérée pour la seconde ligne de poteaux, suivie d’autres réglages et finitions. Ensuite, les deux poutres tridimensionnelles ont été posées aux extrémités, puis les poutres mobiles, avec une grue de 200 tonnes. Parallèlement, les électriciens ont travaillé sur les différents branchements. La charpente en acier achevée, l’installation des toiles a pu se dérouler. Ces différentes étapes de montages ont duré un mois.
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