Spas : un concentré de technologie au service du bien-être

Si la salle de bains est ­devenue, au sein de l’habitat, un réel lieu de vie, de détente et aussi de repli sur soi, depuis les années 80-90, elle peut être suppléée par un Spa, variante de la baignoire, en plus sophistiqué et confortable. Souvent appelé jacuzzi (du nom d’une marque américaine), le terme de Spa est une abréviation du latin sanitas per aqua signifiant « la santé par l’eau » qui viendrait de la station thermale belge Spa. Équipement d’hydrothérapie, le Spa est une station thermale personnelle en petit bassin, permettant de ressourcer le corps et l’esprit. Il se distingue de la piscine, par une température élevée oscillant entre 30 et 40 °C et par une eau bouillonnante en mouvement constant. Grosse cuve aux formes anatomiques, le Spa se décline en cinq versions différentes : portable, encastré, gonflable, Spa de piscine et Spa de nage. Portable, il peut être facilement transporté et changé de lieu au rythme des saisons : placé à l’intérieur de la maison en hiver et déménagé à l’extérieur en été. La seule contrainte étant de le brancher au réseau électrique et de le raccorder à une arrivée d’eau. Le modèle encastré doit être parfaitement intégré à son environnement. À l’extérieur, il s’harmonise avec la maison et avec le jardin, en termes de ­matériaux et de couleurs.

Des modèles adaptés aux besoins

Il peut être protégé des intempéries (et du regard) par un gazebo. Cette pergola en ossature bois dotée d’une couverture également en bois, est partiellement ouverte (ou fermée) par des ­panneaux coulissants. À l’intérieur, le Spa, en adéquation avec le volume, peut équiper l’annexe d’un séjour ou une véranda, par exemple. La difficulté repose alors sur la réalisation d’une bonne conception de l’évacuation de l’évaporation de l’eau devant offrir une aération naturelle convenable de l’espace, pour gommer l’excès d’humidité. Cela afin d’éviter l’apparition de coulures d’eau ou de moisissures sur les murs. Il suffit d’assurer une ventilation correcte de la pièce pendant la baignade et quelques minutes après, pour mieux assainir l’air. Quant au Spa gonflable, de plus petite taille, il est équipé d’un kit de filtration et de chauffage. Et s’il présente l’inconvénient d’être limité en massage et en puissance, il a cependant l’avantage d’être d’un prix plus accessible.

En piscine, le Spa implanté à proximité est aussi moins coûteux du fait de la mise en commun du matériel technique dans un local unique. ­Enfin, le Spa de nage, sorte de petite piscine en longueur pourvue d’un dispositif de nage à contre-courant, il n’est destiné qu’à cette utilisation. Par ailleurs, pour que le Spa apporte une relaxation maximale à l’usager, il doit combiner trois facteurs essentiels : une chaleur de l’eau réglable en fonction de la température ambiante, un massage du corps personnalisé suivant plusieurs méthodes et une sensation de légèreté du corps dans l’eau.

Une isolation indispensable

Les Spas se répartissent en deux grandes familles : les préfabriqués prêts à l’emploi, et ceux maçonnés construits sur mesure. Les premiers se composent d’une coque en acrylique thermo­formée dénuée de toute soudure et constituée d’une résine non-poreuse, hautement résistante aux produits chimiques, taches, fortes températures et ultraviolets. Le dessous de la coque est intégralement renforcé par un isolant en mousse de polyuréthanne. Si la plupart des Spas sont en acrylique, le fabricant américain Softub propose un modèle léger et économique en mousse isolante (Polybond) ­revêtu de vinyl. L’isolation est primordiale, « puisqu’on ne chauffe que l’eau isolée par le haut et par la coque», précise Christophe Gallot-Lavallée, responsable de la clientèle Ile-de-France chez Clair’Azur. Sachant qu’il faut « bien isoler pour ne pas chauffer trop », car l’énergie électrique dépensée par les pompes et la résistance électrique est onéreuse. D’où l’importance de l’installation d’une couverture isotherme de 7 cm d’épaisseur sur le bassin qui « sert surtout d’isolant et aussi d’anticondensation ». Un accessoire essentiel en intérieur.

L’habillage de la coque peut être en bois de cèdre ou en red cedar, bois imputrescible et robuste, en matériau composite plastique imitant le bois et plus facile d’entretien, ou bien encore en carreaux de faïence. Quant au Spa sur mesure, s’apparentant à une piscine, il est réalisé de façon traditionnelle en maçonnerie, la cuve étant revêtue de carreaux de faïence.

Traitement de l’eau efficace

Les équipements techniques sont gérés par un tableau de commande électronique inséré sur le bord haut du bassin. Doté de nombreuses touches de programmation, il permet le réglage des pompes de circulation (à simple ou double vitesse) et de massage, de l’éclairage, des jets, etc. L’équipement principal est le système de filtration qui respecte les normes publiques d’hygiène. La filtration doit être fiable, car l’eau est soumise à des conditions de confinement et de températures élevées qui favorisent le risque de pollution (légionellose) Deux systèmes de filtration coexistent. Le système à débordement qui est pourvu d’un bac-tampon. L’eau qui déborde coule dans une rigole périphérique avant d’être filtrée. L’autre système se compose de skimmers situés en partie haute qui écument la surface, et d’une ou plusieurs bondes de fond ­aspirantes drainant les impuretés de l’eau. Ce milieu favorable au développement bactérien nécessite un traitement d’assainissement approprié et la vérification régulière de la qualité de l’eau : contrôle du pH, alcalinité et dureté en calcium. Il faut alors utiliser des produits chimiques homologués, à base de chlore, de brome ou d’oxygène actif, qui, dilués dans l’eau, ont une fonction antibactérienne. Le chlore, plus agressif, est surtout utilisé pour ERP. Ces produits, sous forme de pastilles, de ­comprimés ou en liquide, doivent être incorporés dans le filtre. Sachant que l’oxygène actif, s’il est plus coûteux, supprime tout risque d’allergie, alors que le brome est dénué d’odeurs. De plus, par temps chaud, des algues peuvent se développer. Si celles-ci ne sont pas nocives pour les usagers, elles peuvent troubler l’eau et rendre glissantes les parois du Spa. L’emploi d’algicides à base de sulfate de cuivre ou de chlorure d’ammonium quaternaire peut compléter le traitement chimique de base. Et en ce qui concerne le choix des types de jets et de leur nombre, il s’agit de prendre en compte la motivation de chaque usager : détente, convivialité ou thérapie. Ces jets sont activés par des pompes à eau ou à air : la pompe à air générant le bain bouillonnant (détente). D’une manière générale, plus les jets sont nombreux et puissants, plus ils réclament de pompes. Ils sont toutefois réservés à un usage thérapeutique. Nombre de jets, puissances et dispositions varient en fonction du nombre de baigneurs et de la taille du bassin. Les jets de massage (ou buses) sont positionnés et regroupés sur la console de commande située à portée de main. Ainsi, l’utilisateur peut régler, sur le tableau et suivant ses besoins, la circulation d’eau vers une zone particulière ou vers un groupe de jets.

Quatre familles de jets

Certains fabricants (Artesian Spas) proposent une commande individuelle par siège. Ces jets, participant à l’hydromassage, se déclinent en quatre catégories. Le jet directionnel réglable, destiné à un massage puissant et localisé, cible des points précis de l’anatomie : dos, jambe, voûte plantaire. Le jet ­rotatif réglable offre un massage circulaire, alors que le microjet, qui procure une pression de type « bout des doigts », cible les points de massage traditionnels (zones réflexes, pieds, mollets et nuque). Enfin, le jet à fort débit se positionne sur les points d’impact nécessitant un massage revigorant de type « paume de la main », sur le bas du dos. Et par l’ouverture des vannes de commande d’air « Venturi », des milliers de microbulles s’introduisent dans les jets, afin d’adoucir l’effet du massage. De plus, une cascade peut compléter le massage dorsal par un effet drainant des épaules et de la nuque. Les sièges ergonomiques en plastique moulé se présentent sous forme de baquets ou de chaises longues. Ils peuvent être complétés par des ­repose-tête anatomiques (coussins). Des équipements optionnels peuvent se greffer, comme l’aromathérapie (diffusion d’odeurs) ou la chromothérapie, (éclairage du bassin avec de multiples couleurs). Un système de sonorisation (lecteur CD ou Mp3), voire un écran de télévision, peuvent être ajoutés. À noter que la durée moyenne d’utilisation d’un Spa est de l’ordre de 20 à 40 minutes par jour.