Sous les ardoises, un panneau solaire thermique invisible

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Sous les ardoises, un panneau solaire thermique invisible

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Les toits couverts de schistes sombres peuvent désormais participer à la production d’eau chaude sanitaire, grâce à des panneaux thermiques en ardoise naturelle. Cette solution inédite ne dénature pas la toiture : elle convient particulièrement aux bâtiments anciens.

Peu de soleil suffit pour qu’un toit en ardoise naturelle s’échauffe. Afin de récupérer la chaleur avant qu’elle ne se dissipe dans les combles, sans altérer l’esthétique de la couverture, le producteur d’ardoise naturelle Cupa a développé un panneau thermique (Thermoslate). À l’instar des capteurs en verre, le produit capte l’énergie solaire qui vient chauffer un fluide caloporteur (de l’eau glycolée). Ce dernier, acheminé vers un échangeur thermique, permet de produire de l’eau chaude sanitaire (ECS), d’alimenter un système de chauffage basse température ou de chauffer l’eau d’une piscine.

Les panneaux, d’une surface de 1,12 m2, s’installent en toiture, sur une charpente à voliges ou à liteaux. Ils se composent d’un fond en tôle d’aluminium, d’une couche de polystyrène extrudé (isolant) et d’une double plaque en aluminium contenant les canaux de fluide caloporteur (élément absorbeur). L’ensemble s’insère dans un chevêtre à la manière d’une fenêtre de toit, puis est recouvert d’une quarantaine de tuiles. « Pour le couvreur, l’opération est relativement simple, précise Erwan Galard, responsable marketing et communication de Cupa France. La principale difficulté réside dans le positionnement du panneau, dont la surface supérieure doit se situer au même niveau que les liteaux ou les voliges, afin d’éviter un décalage avec les autres tuiles. » Une fois posés, les panneaux sont raccordés par un plombier-chauffagiste. Et sont alors presque invisibles.

Pour un camouflage parfait

Selon le fabricant, le système peut couvrir 60 % des besoins annuels en ECS, quels que soient le lieu et l’orientation du bâtiment, moyennant 7 m2 de panneaux. En valeur absolue, le rendement du produit est inférieur à celui d’un capteur classique en verre. Aussi faudra-t-il compter 12 % de surface supplémentaire pour un résultat équivalent. Cela tient à l’ardoise, dont la température sature à 95°C, alors que celle d’un panneau vitré peut dépasser 120°C. « Il n’y a donc pas de risque de surchauffe, indique Erwan Galard. La durée de vie du glycol, des joints et de la tuyauterie s’en trouve prolongée. »
Le système est adapté au neuf et à la rénovation. Dans le second cas, toutes les tuiles du rampant devront être remplacées pour que le camouflage du panneau soit parfait. Pour l’heure, les tuiles sont issues d’une unique carrière ; elles existent en L32 x l22 cm et L40 x l22 cm. Commercialisé en Espagne depuis 2009, Thermoslate a reçu un avis technique du CSTB en mai 2013. En France, les panneaux ont été mis en œuvre sur une dizaine de chantiers, principalement dans l’Ouest.

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