© (Doc. Degussa.)
Le traitement des sols de parkings et des parcs de stationnement doit tenir compte d’importantes contraintes en termes de qualité d’usage et de préparation du support. Le tout dans une démarche esthétique de plus en plus élaborée.
Lieux de vie à part entière, les nouveaux parkings sont devenus lumineux, accueillants, propres et bien signalisés. Le traitement des sols représente une composante majeure de cette évolution, tant au niveau de l’esthétique, que du repérage ou de la signalisation.
Quatre leaders – Protebat (récemment intégré dans le groupe Degussa), Degussa, Maestria et Interdesco – se partagent l’essentiel de cette activité. À noter la présence de produits issus de l’industrie de la peinture (peintures pour sols circulables). De fait, si on dénombre au maximum une dizaine de fabricants spécialisés en France, il en existe plus de 200 pour les peintures de sols circulables répertoriés. Un chiffre qui englobe des petits fabricants au rayon d’action souvent limité. En 2007, la mise en place progressive d’une réglementation européenne limitera fortement les taux de solvants dans les peintures. Cela devrait réduire le nombre de ces petites fabrications, incapables de franchir économiquement cette barrière technologique.
Globalement, le traitement des sols, circulables ou non, relève de trois catégories :
– les films minces (jusqu’à 1 mm d’épaisseur) incluent les peintures de sols. Ces produits ne permettent pas, du fait de leur minceur, d’atténuer des défauts de surface ou une importante rugosité. Ils sont généralement utilisés en finition d’autres systèmes plus épais :
– les revêtements semi-épais (de 1 à 3 mm d’épaisseur) sont constitués d’un mélange de résines et de charges minérales. Ces systèmes, dénommés autolissants ou multicouches, sont également utilisés en sols de parkings, lorsqu’il est nécessaire de rattraper des défauts de planéité et de rugosité. Ils sont aussi utilisés pour leur résistance à un trafic intense et à des charges lourdes ;
– les revêtements épais (de 3 à 10 mm d’épaisseur). Pour mémoire, ils ne sont employés dans les parkings et les parcs de stationnement qu’en cas de gros défaut de planéité, grosse réparation et renfort de rampes ou de zones de péages, avant l’application de tout autre revêtement.
Résines, solvants et contraintes d’environnement
Qu’il s’agisse de films minces ou semi-épais, deux types de résines sont utilisés pour cet usage : les polyuréthannes et les époxy. Les résines polyuréthannes possèdent une certaine souplesse, une prise et un durcissement rapide. En théorie, les époxy procurent une plus grande adhérence et une dureté très élevée. En contrepartie, elles sont sensibles à l’action du soleil, ce qui se traduit par une décoloration des teintes ainsi que par l’apparition de phénomènes de farinage.
Traditionnellement, la plupart des sols de parkings étaient traités à l’aide de résines polyuréthannes monocomposants solvantés, très stables, et particulièrement résistantes aux sollicitations mécaniques comme à l’encrassement. Au milieu des années quatre-vingt-dix, les réglementations concernant la protection des applicateurs – mais aussi des problèmes de coactivité – ont limité la diffusion de ces systèmes très solvantés qui sont remplacés par des époxy bicomposants, sans solvant et à haut extrait sec. Ces produits sans odeur présentent de nombreux atouts :
– conformité avec la réglementation vis-à-vis des solvants ;
– suppression des problèmes de coactivité avec les autres entreprises présentes sur le site ;
– application possible au rouleau et dans des épaisseurs importantes pour une peinture, jusqu’à 5/10 de mm.
Anti-adhérence : ajout de charges minimales
Ces systèmes bicomposants nécessitent une main d’œuvre suffisamment qualifiée, sensibilisée à l’importance de la qualité du mélange, et qui sache adapter et travailler le produit en fonction du support, mais également en fonction des conditions d’hygrométrie et de température.
Récemment, les fabricants de résines polyuréthannes se sont engagés dans la même voie. La technique à deux composants et à haut extrait sec apporte tous les avantages précédemment cités, auxquels s’ajoutent les qualités de résilience naturelle, mais aussi de moindre sensibilité au marquage par les pneus des véhicules.
Plus encore qu’avec les époxy, ces produits dont les composants réagissent par polyaddition nécessitent des dosages parfaits. Ils imposent également l’usage de contenants et de malaxeurs toujours propres et régulièrement renouvelés. Parallèlement, les parkings en terrasse connaissent un développement important. Pour des impératifs d’étanchéité, ils nécessitent des produits spécifiques : soit des élastomères projetables, soit des systèmes d’étanchéité à froid. Ces applications augmentent pour deux raisons principales : l’exploitation en sites urbains par manque de place de zones de surfaces auparavant inexploitées et des besoins renforcés en termes d’étanchéité, même pour les parkings couverts. Dans ce dernier cas, des infiltrations peuvent provoquer des dégradations sur les véhicules en stationnement de longue durée.
Qu’il s’agisse de films minces, semi-épais, ou intégrant une fonction d’étanchéité, un certain nombre de systèmes bénéficient d’Atex ou d’Avis technique, dont l’atout principal est de pouvoir apporter au client une garantie décennale. Dans le cas contraire, les fabricants proposent le plus souvent des garanties-produits qui vont de deux à cinq ans.
De plus en plus, des traitements antidérapants sont exigés par les maîtres d’ouvrage. Les indices de glissance retenus sont en général de 0,45 au niveau du bas des rampes, soit des conditions de rugosité qui permettent à un véhicule de démarrer en côte sans patiner, même par temps de pluie. En surface horizontale, la valeur descend à 0,35, ce qui permet des conditions normales d’adhérence aux vitesses autorisées dans les parkings. La fonction antidérapante est obtenue par l’incorporation ou le saupoudrage entre couches de charges minérales (billes de verre, silice calibrée), l’ensemble étant recouvert, après séchage, d’une couche de finition. Ce traitement modifie légèrement l’aspect esthétique du revêtement, mais apporte une réduction sensible du crissement généré par les pneumatiques.
Sur les supports bruts, le grenaillage s’impose
Contrairement aux idées reçues, un sol neuf en béton n’est pas apte à recevoir une peinture de sol, quelles que soient les futures contraintes. En effet, les sols et les chapes mises en place à l’hélicoptère génèrent une surface trop fermée pour permettre un accrochage satisfaisant de la résine. Le constat est identique pour les sols anciens laissés bruts et encrassés au cours des années par les huiles, les poussières et la gomme des pneus.
Pour tous ces cas, une préparation mécanique s’impose. Le grenaillage, plus souvent utilisé, efficace et simple, fonctionne de la façon suivante : la turbine de la grenailleuse projette sur le sol des billes d’acier en circuit fermé, et aspire en même temps les déchets et les poussières. Partout en France, quelques entreprises spécialisées, pour un coût limité (de 3 à 8 euros le mètre carré), assurent la tenue de la peinture de sol dans la durée.
Le grenaillage est moins employé lors de rénovation, car cette opération a déjà été effectuée plusieurs années auparavant. À partir du moment où le revêtement en place présente une usure homogène et adhère correctement au support, il est possible d’appliquer le nouveau revêtement sur l’ancien. Certaines procédures sont à respecter :
– au minimum, préparation par ponçage à la monobrosse ;
– ne jamais appliquer « dur sur mou », pour des raisons de tenue et de fissuration. On ne doit pas mettre en œuvre une résine époxy, rigide par sa constitution, sur une ancienne résine polyuréthanne, plus souple ;
– l’inverse est possible, mais il peut exister des incompatibilités entre des résines époxy et polyuréthanne, ce qui impose au prescripteur une préconisation qui engage le fabricant, en cas de pathologies ultérieures.
Un même produit pour le marquage
La mise en œuvre de revêtements de sols de parkings, avec la possibilité de jouer sur les couleurs et les aspects, contribue à l’amélioration du cadre de vie, tout en facilitant le repérage des niveaux et l’intégration de la signalétique. Il est important de connaître les teintes prévues au moment de la préconisation. En effet :
– les résines polyuréthannes aromatiques sont à éviter dans le cas de teintes claires, même en intérieur, car elles jaunissent. Il est nécessaire d’utiliser dans ce cas des résines PU aliphatiques, plus coûteuses, mais plus stables ;
– le problème est identique pour les parkings extérieurs dans lesquels il est impossible de se retourner vers les résines époxy qui farinent et blanchissent sous l’action des UV.
Autre option possible, la réalisation de zones décoratives, par incorporation de paillettes, de granulats, de chips de différents aspects. La plupart des fabricants proposent ce type de finition au sein de leur gamme.
Enfin, complément fréquent et souvent indispensable, la matérialisation au sol des bandes axiales et des bordures de trottoirs, le balisage des aires de parking, les passages piétons ainsi que les différents cheminements : ils sont tous réalisés avec des peintures de même type que celles utilisées pour l’ensemble du sol.
Des applicateurs très spécialisés
La mise en œuvre de ces revêtements nécessite une maîtrise et une expérience importante des résines, tant au niveau de la reconnaissance du support que des choix des systèmes et des principes de mise en œuvre. Si nombre d’entreprises de peinture mettent ponctuellement en œuvre des sols de parking, les plus grosses opérations sont traitées par quelques spécialistes dont c’est l’unique activité, comme Lanji, Amip, SRP, SPP ou Prézioso… Pour toute la France, seulement une dizaine d’intervenants spécialisés.
Hormis le choix du produit à retenir, la reconnaissance du support, sa préparation, mais également la connaissance du cahier des charges (nombre de voitures prévues, teintes, critères d’usure, conditions d’application, indices de glissance, etc.) conditionnent non seulement le bon déroulement du chantier, mais également la tenue dans le temps et l’adéquation aux besoins prévus du complexe mis en œuvre.
Une fois les choix techniques définis, l’application proprement dite impose de respecter les points suivants :
– une préparation minutieuse du support ;
– le respect absolu du dosage pour les systèmes à deux composants ;
– le respect du nombre de couches et leur grammage prévu dans la préconisation ;
– le respect des températures mini et maxi d’application.
Selon le cas, l’application des produits se fait au rouleau ou au pistolet, la première couche, diluée pouvant dans certains cas jouer le rôle d’imprégnation. Enfin, il est important de respecter les temps de séchage prévus entre les différentes passes, mais également au niveau du sol fini. Les fabricants insistent sur ce point crucial, et peuvent refuser leur garantie en cas de sinistre ultérieur, lorsqu’il est prouvé que l’on a laissé des véhicules circuler plus tôt que ce qui a été préconisé par le fabricant.
Fabricants | Marque | Produit | S.L. | Type de revêtement | Caractéristiques | Épaisseur/m² | Teintes et aspects |
Cimentol | Cimentol | Watsol | 509 | Peinture époxy bicomposant | Diluable à l’eau | 120 à 250 g/m2 par couche | Aspect brillant, 12 teintes |
Watcoat | 510 | Revêtement époxy bicomposant | Autolissant sans solvant | 2 à 3 kg /m2(semi-épais de 2 mm)3,5 à 6 kg/m2(épais de 2 à 4 mm) | Gris, tomette, crème, Vert Clair, Teintes spéciales sur demande | ||
DAW | Disbon | Disbopox 442 EP | 511 | Résine époxy bicomposant | Diluable à l’eau | 250 g/m2 par couche(2 couches ) | Aspect brillantTeintes selon nuancier |
Disbopox 447 EP | 512 | Résine époxy bicomposant | Diluable à l’eau | 250 g/m2 par couche (2 couches ) | Aspect satinéTeintes selon nuancier | ||
Disbopox 464 EP | 513 | Résine époxy pigmentée sans solvant | Film mince ou autolissant | 400 à 500 g/m2(2 couches ) | Aspect brillantTeintes selon nuancier | ||
Disboxid 467 | 514 | Epoxy bicomposant solvanté avec grains de silicium carbide | Résistant à l’abrasion | 600 g/m2 | Aspect satinéTeintes selon nuancier | ||
Disboxid 474/475/476 | 515 | Revêtement époxy polyuréthanne | Imperméable et élastique résistant à la déformation des dalles béton | NC | Aspect satinéTeintes selon nuancier | ||
Disbopox 440 | 516 | Revêtement auto-nivelant 3 à 10 mm d’épaisseur | NC | Aspect satinéTeintes selon nuancier | |||
Degussa cc France SAS | Conipur | Conipur 255 | 517 | Membrane d’étanchéité très élastique projetée à chaux, sans solvant | Applicable sur la plupart des supports. Lisse ou antidérapant. | 3 à 5 mm | 18 coloris standard autres suivant volume. |
Mastertop | Mastertop 1324 | 518 | Auto lissant PU Bicomposantsans solvant. | Semi-rigide, applicable sur supports bitumineux. Lisse ou antidérapant. | 3 à 5 mm | 18 coloris standard autres suivant volume | |
Degussa cc France SAS (Protebat) | Solpox | Solpox GX 50 | 519 | Epoxy. Bicomposant sans solvant | Filmogène ou semi-épais en multicouches.Lisse ou antidérapant. | 0,5 à 1 mm | Plusieurs couleurs standard autres suivant volumes |
Solthanne | Solthanne DW88 | 520 | Filmogène, PU Bicomposants sans solvant | Applicable au rouleauLisse ou antidérapant. | 0,3 à 0,35 mm | ||
Solbat | Solbat BX 12 | 521 | Epoxy bicomposant Solvanté | Antipoussière interieur seul. Jaunit aux UV. | 0,2 à 0,3 mm | ||
Solbat EX 10 | 522 | PU monocomposant solvanté | Antipoussière interieur seul | 0,2 à 0,3 mm | |||
Freitag | Freitag | Solendokote 442.40 | 523 | Peinture époxy polyamide bicomposant | 150 à 200 g par m2et par couche | SatinéTeintes selon nuancier | |
Revetal 300 | 524 | Revêtement à base de résine époxy | Composant à haut extrait sec sans solvant | De 300 à 500 g par m2 | Aspect brillant, teintes selon nuancier. Autres sur demande | ||
Gauthier | Gauthier | Skinsol 500 | 525 | Revêtement semi-épais à base de résine époxy bicomposant sans solvants | À haut extrait sec (93%) | 900 g à 1 kg/m2en deux couches | Aspect semi-brillant8 teintes de base teintes spéciales sur commande |
Interdesco | Interdesco | Accochape 764 | 526 | Peinture époxy sans solvant | Pour supports béton et mortiers hydrauliques | 300 à 400 g/m2et par couche | NC |
Accochape B | 527 | Peinture époxy sans solvant modifié | 300 à 500 g /m2et par couche | NC | |||
Accochape E | 528 | Peinture époxy sans solvant modifié | Pour supports bitumineux, percolés et asphaltés (surface sablée ) | 300 à 500 g/m2et par couche | NC | ||
Accosol PU 2000 | 529 | Peinture polyuréthanne sans solvant | Pour supports béton et mortiers hydrauliques ou enrobés percolés | 200 à 350 g par m2et par couche | NC | ||
Servasil E | 530 | Peinture époxy en phase aqueuse | 100 à 250 g par m2et par couche | NC | |||
Maestria | Striasol | Striasol 250 SP | 531 | Résine époxy bicomposant sans solvant | NC | Toutes possibilités sur commande | |
TLM | TLM | Neopox | 532 | Résine époxy bicomposant sans solvant | 300 g/m2 (film mince)3kg/m2 en autolissant pour 2mm d’épaisseur | Standard : incoloreNuancier sol : minimum 200 kg | |
Zolpan | Ultrasol | Ultrasol Parking | 533 | Résine époxy bicomposant | À haut extrait sec (95%) | 300 à 600 g par m2et par couche | Aspect semi-brillant, nuancier teintes spéciales sur demande |
Liste non exhaustive réalisée en fonction des réponses des fabricants. Remarque : nombre de systèmes sont utilisables en films minces antidérapants ou non, ou en revêtements semi-épais lorsqu’ils sont associés à des charges. |