De nouvelles solutions de réducteurs de ponts thermiques ont été étudiées par le CTICM avec l’Insa de Rennes et l’entreprise Perraud
afin de traiter les points singuliers dans les bâtiments.
Trepos pour Traitement des points singuliers dans les bâtiments économes en énergie, tel est le projet de recherche mené par le Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM) avec l’Insa de Rennes (35) et l’entreprise Perraud, spécialisée dans la charpente métallique et métallerie acier. Lancé en 2017 et se concluant cette année, ce projet financé à 50% par l’Ademe, a permis de développer et de valider des solutions simples à mettre en œuvre, à coût maîtrisé, à faible impact environnemental, et performantes pour le traitement des ponts thermiques ponctuels (ou structurels).
Ces solutions sont désignées « réducteurs de ponts thermiques » pour les distinguer des produits manufacturés. Il s’agit de réducteurs composés de plaques en PVC rigides de 2 cm d’épaisseur ou en bois de 3 cm d’épaisseur, destinés aux structures métalliques rapportées, aussi bien en façade (panneaux solaires, balcons, coursives, escaliers extérieurs, brise-soleil…), qu’en toiture (panneaux solaires, équipements techniques…).
Résultats concluants
Ces solutions ont ainsi été soumises à des évaluations des performances thermiques (en numérique au CTICM), mécaniques (à l’Insa) et sous incendie (au CTICM et Efectis), voire acoustiques en fonction des besoins du bâtiment. Les résultats sont plutôt concluants. Selon Amor Ben Larbi, directeur de recherche au CTICM et coordinateur du projet, ces procédés sont certes thermiquement moins performants que les rupteurs classiques proposés sur le marché actuel (environ 70% des performances de ces derniers), mais permettent néanmoins de réduire jusqu’à 50% les ponts thermiques aux niveaux des fixations. Leur tenue mécanique est assurée aussi bien sous chargement statique que sismique et la réglementation incendie est respectée.
« Ces systèmes sont un complément, éventuellement une alternative, dans certains cas, aux solutions industrielles proposées sur le marché. Elles ne sont pas chères et très faciles à mettre en œuvre », poursuit le chercheur. Les premiers réducteurs ont été mis en place par l’entreprise Perraud pour la résidence Loeze à Bourg-en-Bresse (01). Facilité de pose, disponibilité du produit, découpe et perçage en atelier, maîtrise de la pose sur le chantier et un coût entre cinq et dix fois inférieur à celui des solutions existantes font partie des avantages. « Ces réducteurs thermiques ont été posés entre les structures métalliques et le mur support », précise Franck Perraud, dirigeant de l’entreprise éponyme. « La pose est relativement facile. Il faut néanmoins faire attention à la précision des chevillages, voir utiliser des gabarits. » Une expérience réussie qu’il compte reproduire : plusieurs chiffrages sont en cours. « Il convient néanmoins de n’utiliser que des produits dont les performances ont été validées », précise Amor Ben Larbi.