Dossier

Shigeru Ban et Jean de Gastines, architectes Architectures communes

Sujets relatifs :

Shigeru Ban et Jean de Gastines, architectes Architectures communes

© thomas gogny/le moniteur

Sur quel concept repose l'architecture du Centre Pompidou de Metz ?

En quelques mots, il s'agit d'une toiture qui vient se poser sur un paysage, comme un chapeau.

Est-il vrai que la forme de la toiture a été inspirée par celle d'un chapeau chinois acheté par Monsieur Ban ?

Oui, à la fin des années 1990, lors d'un passage à Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.

Comment décrire le bâtiment à quelqu'un qui ne l'a jamais vu ?

Il faut s'imaginer une grande charpente courbe en bois recouverte d'une membrane d'étanchéité blanche. L'ensemble abrite des boîtes dans lesquelles sont installées les galeries d'expositions et les différentes fonctions du Centre. La rencontre de ces éléments crée, selon nous, d'intéressants espaces entre-deux.

Quel est le point commun avec le Centre Pompidou de Paris ?

L'innovation. Notamment en matière de structure. Avez-vous déjà vu quelque part ce genre de charpente en bois ?

En quoi votre architecture est-elle adaptée au contexte messin ?

Contrairement à ces architectures-sculptures qui peuvent être implantées n'importe où dans le monde, nous voulions bâtir un édifice spécialement conçu pour son site. C'est pourquoi les trois galeries d'exposition de 80 x 15 m, qui se superposent, adoptent des orientations différentes. A chacune de leurs extrémités, des fenêtres panoramiques cadrent des monuments historiques messins : à l'ouest, la gare ferroviaire construite sous l'occupation allemande, au nord, la cathédrale Saint-Etienne, etc. Ainsi, le Centre Pompidou fait partie de la ville, bien qu'il en soit éloigné.

A quelles demandes particulières de la maîtrise d'ouvrage deviez-vous répondre concernant les salles d'expositions ?

Le programme comportait des détails explicatifs très spécifiques au sujet de la maîtrise des ambiances lumineuse et thermique. Cependant, la requête la plus marquante formulée par la maîtrise d'ouvrage était celle de devoir créer une vaste salle (1 200 m2), très haute sous plafond (21 m). C'est celle que nous appelons aujourd'hui Grande nef, située au rez-de-chaussée. Cette salle va permettre d'exposer des peintures et des sculptures de grandes dimensions qui n'ont jamais pu être montrées au public, car la hauteur des plateaux au Centre Pompidou de Paris ne le permet pas.

Quel moment précis gardez-vous en mémoire de ce chantier ?

Il y en a beaucoup. Néanmoins, nous avons franchi un grand pas lorsque le bois de la toiture est arrivé sur le site. Car après l'avoir imaginée, nous pouvions enfin la toucher du doigt. Ça a été si difficile et si long d'élaborer cette charpente, sans dépasser le budget, que cela représentait une victoire pour nous de voir les premières poutres envelopper les galeries en béton peint. Et puis ce sont ses courbes qui donnent toute son identité au bâtiment.

Avez-vous rencontré des difficultés budgétaires ?

Les bâtiments sont, au final, toujours plus chers que le budget initialement prévu. Alors oui, il a fallu que nous adaptions notre projet à l'enveloppe budgétaire. Mais, pour nous, le plus important était de ne jamais abandonner notre concept. Par exemple, la charpente a bien été réalisée en bois, et non en métal comme cela avait été suggéré un temps par notre client

Que retirez-vous de l'expérience ?

Les désagréments en général rendent les architectes plus forts. Donc ça a été une très bonne expérience pour nous.

Nous vous recommandons

Stabiliser le terrain

Dossier

Stabiliser le terrain

En raison de la multiplication des sécheresses, le phénomène de retrait-gonflement des argiles menace les constructions légères. La conception des maisons neuves doit désormais suivre certaines mesures de sécurité.Le risque concerne...

Le shopping autrement

Dossier

Le shopping autrement

Greenwood, Strasbourg (67)

Dossier

Greenwood, Strasbourg (67)

Supporter les secousses

Dossier

Supporter les secousses

Plus d'articles