SERRURES L’électronique sécurise la gestion des accès

Toujours associée à la sécurité des accès, la serrure s’est progressivement sophistiquée pour répondre, d’une part, aux exigences de sécurité recherchées et d’autre part, aux produits sur lesquels elle est mise en œuvre. Cela explique la diversité des modèles proposés. Ensuite, la volonté croissante de gérer les accès de tout type d’immeuble a conduit les fabricants à concevoir des produits s’intégrant dans des organigrammes organisant les autorisations d’accès. La technique de l’ensemble serrure-clé a évolué rapidement pour s’adapter au mieux aux besoins de contrôler les accès d’un immeuble, sans nécessiter de travaux de mise en œuvre touchant au bâti. L’électronique associée à la clé donne beaucoup de souplesse pour la gestion des accès, en s’adaptant rapidement au besoin recherché. Il existe différents types de serrures. Réversible droite/gauche, les serrures à encastrer ou à larder se dissimulent dans l’épaisseur de la porte et permettent la pose des poignées maintenues par des plaques décoratives dans tous les styles. Sur les portes d’intérieur, elles sont dotées d’un pêne demi-tour actionné par la poignée ou un bouton, ou d’un pêne dormant actionné par une clé.

L’électronique apporte la flexibilité

Sur les portes donnant sur l’extérieur, le système de sécurité est plus important. Certaines d’entre elles, peu épaisses, ne permettent pas d’encastrer une serrure et dans ce cas, il faut en installer une en applique qui offre autant de garanties de sécurité. On peut aussi choisir ce type de serrure pour une porte ancienne ou traditionnelle, ou pour remplacer une serrure en applique qui ne fonctionne plus. Les serrures verticales s’installent aisément sur les portes à montant étroit, tandis que les serrures horizontales s’adaptent mieux sur les portes à montant large. Les serrures ­tubulaires sont souvent utilisées dans les hôtels ou les bureaux pour leur modernité et leur élégance. Les serrures multipoints ou les serrures de sûreté permettent de réduire le nombre de points de commande à un seul. Grâce à elles, il est possible de fermer 3 ou 5 points de sûreté (voire 7) avec une seule clef, en une seule fois. Un kit de serrure multipoint se compose d’une serrure, de la tringlerie, d’un guide de tringle ou d’un carénage, de gâches et d’un gabarit de pose. Sur les serrures, la sûreté est couramment assurée par un cylindre européen rapporté qui se rajoute. Sa mise en mouvement est réalisée au moyen de clés à panneton cranté ou de clés plates à trous. Mais ces clés sont aisément reproductibles. Le tranchant de la tige plate est découpé sur un côté afin de ­déplacer les goupilles à la hauteur adéquate. La seule introduction du panneton dans le cylindre écarte, automatiquement et sans effort, les goupilles cylindriques (de 5 à 10 selon les cylindres) qui bloquaient la rotation du cœur du cylindre. Certaines clés plates ne sont pas crantées mais comportent sur leurs deux faces des creux de différentes profondeurs dans lesquelles viennent se placer les goupilles de la serrure. La « sculpture » de la clé F3D de Fichet illustre bien la complexité de l’usinage d’un panneton. Autre solution, la clé iX HT de Dom intègre un petit disque mobile à l’extrémité de son panneton qui la rend incopiable, tout en assurant un supplément de sûreté. Afin de limiter la duplication des clés de sécurité, elles sont généralement vendues avec une carte de propriété, exigible lors d’une demande de copie. La sûreté peut être intégrée avec des cylindres européens à pompe, tels que ceux proposés par Picard ou Dom. Par sa conception et dans sa construction, le canon est solidaire et indissociable du coffre, ce qui le rend invulnérable à la plupart des effractions destructives ou par tâtages. Les fabricants, tels que Vachette, Dom ou Fichet, proposent aujourd’hui des clés mécaniques intégrant une puce électronique de contrôle d’accès dans l’anneau. Le cylindre électromécanique de la serrure est alimenté par une pile, facile à changer lorsqu’elle est usée. L’électronique qui a été programmée autorise ou non l’ouverture de la serrure par la partie mécanique de la clé. La modification des droits d’accès de cette clé incopiable est assurée par un programmateur portable. L’électronique apporte la flexibilité permettant à l’utilisateur de reprogrammer lui-même les droits d’accès aux locaux.

Hiérarchiser les clés pour gérer les accès

Ces produits récents sont destinés à créer un organigramme, c’est-à-dire un système qui permet de hiérarchiser des clés ouvrant l’ensemble des portes d’un ou de plusieurs bâtiments (villes, hôpitaux, usines, immeubles…). Une nuance importante apparaît : la gestion ou le contrôle des accès. Dans un immeuble d’habitation, le système gère les passages aux accès sans en conserver un historique qui serait considéré comme une atteinte à la vie privée.

Plusieurs types d’organigrammes

En cas d’urgence, l’utilisateur dispose de la bonne clé sans perte de temps. Chez chaque fabricant, une large gamme de produits peut être incluse dans un système d’organigramme unique comprenant les cylindres de la maison, du garage, du bureau, etc., ou pour une entreprise de différencier les bureaux de la comptabilité, de la production, du commercial, du magasin d’expédition, etc. La mise en place d’un organigramme, quel que soit son coût, implique une fabrication spéciale. Il nécessite aussi un bon choix des produits, une pré-étude, de la rigueur interne dans la gestion des clés et des passe-partiels. Il en existe plusieurs catégories :– l’organigramme avec passe ­général (PG). Il permet l’ouverture d’un certain nombre de serrures (de 2 à plusieurs dizaines de milliers), différentes ou non, par une clé unique dite passe-partout.

Cela concerne essentiellement les lieux où la présence d’un passe de sécurité est nécessaire : hôtel, résidence d’étudiants, cabines individuelles ;– l’organigramme avec un passe général et des passes partiels (PGPP). Plusieurs sous-groupes de locaux sont ouverts par un passe général, mais chaque sous-groupe comporte lui-même plusieurs portes qui vont être accessibles grâce à une clé de passe-partout. Cette même clé n’ouvrira cependant pas les portes des autres sous-groupes (passe partiel). Le nombre des portes de chaque sous-groupe va de quelques unités à plusieurs centaines, voire plusieurs milliers. Chaque sous-groupe peut être lui-même divisé en plusieurs sous-groupes ;– l’organigramme d’ouverture centrale (ou combinaison centrale). Dans ce cas, les clés individuelles de plusieurs portes différentes ouvrent toutes une porte dite « centrale » : par exemple, celle de l’accès à une cage d’escalier desservant des appartements. Parmi tant d’autre, l’organigramme fonctionnel Deny Fontaine donne à chaque collaborateur, le moyen d’entrer dans les locaux où il exerce ses responsabilités, et seulement dans ceux-là. Personnalisé et évolutif, il est associé à une gestion des habilitations. Un organigramme peut être évolutif et incorporer de plus en plus de serrures, si ces extensions ont été prévues dès la conception. Certains fabricants prévoient de réserver quelques possibilités d’extensions dès l’origine mais il est néanmoins préférable de définir la capacité future du système dès la conception. Il est possible de mixer les clés mécaniques traditionnelles et les clés électroniques issues de systèmes tels que Radial Duo de Assa Abloy-Vachette.

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