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Serrurerie et ferronnerie : la lutte sans fin contre la corrosion

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Serrurerie et ferronnerie : la lutte sans fin contre la corrosion

Après le bilan sanitaire,la restauration puis le décapage, le nettoyage de la grille, sans attaquer le métal. L’idéal est de démonter l’ensemble pour que chaque élément cuivreux ou ferreux soit traité.

© (Doc. Lrmh-Bozellec.)

La corrosion est l’ennemie principale des ouvrages de serrurerie et de ferronnerie. Seul le décapage complet puis la mise en œuvre d’un système de protection anticorrosion garantissent leur pérennité.

Grilles, ferrures, balustres métalliques, rampes d’escaliers…, les ouvrages de ferronnerie et de serrurerie représentent une part importante des travaux de restauration. Certaines pièces très anciennes, en métal, subissent inévitablement les outrages du temps, et donc de la corrosion. Laquelle provoque gonflement, éclatement, déformation puis rupture des fers. Sans intervention, ces ouvrages sont condamnés à disparaître. Les origines de la corrosion sont nombreuses : chimique, biologique et électrochimique. Pour ces ouvrages, l’altération du métal est liée à l’action électrochimique dans des couches minces d’électrolyte. Lesquelles sont constituées d’eau atmosphérique, plus ou moins polluée et plus ou moins chargée en oxygène. Le degré de corrosion et sa vitesse sont liés au taux d’humidité ambiant : plus ce dernier est élevé, plus l’action sera rapide. Le phénomène sera amplifié s’ils sont munis de décors en bronze ou d’un autre métal. En effet, on constate une accélération de la corrosion lorsque survient un « effet de pile », généré par la différence de potentiel entre les métaux en présence d’humidité (voir encadré sur la compatibilité des métaux). Leur conception est également en cause car les formes des décors, souvent complexes, sont autant de niches susceptibles de retenir les eaux stagnantes.

Les travaux de restauration ne peuvent être entrepris qu’après une étude sanitaire, voire historique pour les ouvrages classés. Celle-ci permet d’identifier le type de métaux utilisés, la conception des assemblages (colliers, boulonnés, soudés, rivetés…), le degré de dégradation et l’environnement dans lequel est située la pièce à restaurer. C’est l’étude qui déterminera les travaux à effectuer : minimalistes ou maximalistes.

En extérieur, la solution maximale est retenue

Dans le premier cas, il s’agit d’ouvrages peu abîmés, souvent à l’intérieur des bâtiments. On cherche à conserver les fers, en les protégeant contre la corrosion. Le principe : un léger nettoyage puis l’application d’une simple protection à base de cire et de vernis très fin. Le but est de stabiliser le processus. Un système de protection qu’il convient de renouveler, environ tous les deux ans. En extérieur, c’est souvent la solution maximale qui est retenue. L’ampleur du travail à réaliser dépend de l’état de conservation : corrosion dans et entre les assemblages, infiltration d’eau, état des décors… La solution idéale : démonter pièce par pièce, nettoyer, réparer, traiter et remonter. Cependant, en raison des coûts générés par de telles opérations, les ouvrages sont le plus souvent démontés partiellement. En matière de décapage et d’élimination de la corrosion, la projection d’abrasif reste la solution la plus efficace. De la qualité du décapage dépendra la résistance au temps de la nouvelle protection de surface. Pour Annick Texier, responsable du département métal et béton au LRMH (1), « le meilleur des traitements appliqué sur une surface mal décapée et nettoyée n’aura qu’une durabilité très limitée. Un système de protection par peinture peut voir son efficacité varier d’une échelle de 1 à 10, en fonction de la qualité du nettoyage de « l’acier ». Et de préconiser, pour le décapage, les normes utilisées dans l’industrie (2). Celles-ci décrivent la procédure, suivant des « degrés de soin » à retenir en fonction de l’état du métal, de l’aspect souhaité et du niveau de rugosité voulu pour augmenter l’adhérence du futur revêtement. Les pièces ne pouvant être nettoyées, car trop endommagées, sont remplacées à l’identique. En réparation, et en présence d’ouvrages anciens, le LRMH préconise l’utilisation de fer pur, dit Armco. Il offre une meilleure compatibilité avec le métal d’origine.

Une très bonne aptitude à la forge

Atout supplémentaire, sa pureté qui induit une excellente résistance électrolytique aux joints de grain entre les cristaux de fer et les éléments interstitiels. Résultat : il produit une couche uniforme autoprotectrice, sans se corroder. Il possède aussi une très bonne aptitude à la forge : malléabilité, ductilité, soudabilité, conductivité et esthétique. La couche de protection est réalisée immédiatement après le décapage. À noter, les pièces neuves doivent également subir ce décapage. Trois types de protection anticorrosion par revêtement sont alors envisageables : le revêtement métallique type zingage (voir encadré sur la protection des métaux), le revêtement organique type système de peinture (primaire et finition et les revêtements mixtes métal plus peinture). Un choix qui s’opère, comme pour le décapage, en fonction de la qualité du système anticorrosion souhaité.

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