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Malgré la tendance haussière de l’activité des entreprises de la transition énergétique et numérique l’an dernier, les perspectives pour fin 2020 et début 2021 sont incertaines.
À l’occasion de son assemblée générale, organisée le 8 septembre dernier, le Serce, qui représente les entreprises de la transition énergétique et numérique a présenté le bilan économique 2019 de ses adhérents*. Le volume d’activité de la profession a progressé de 5,5 %, consolidant la tendance haussière observée depuis trois ans. Tous marchés confondus, le chiffre d’affaires global réalisé en France en 2019 s’est élevé à 20 Mds €. La croissance de l’activité est restée principalement soutenue par les marchés de réseaux et d’infrastructures qui ont poursuivi leur progression de 7,7 % en 2019, malgré un fléchissement au dernier trimestre (7,8 % en 2018). Sur le marché de l’industrie, l’activité est restée dynamique avec une progression de 5,6 % (4,4 % en 2018). Le marché tertiaire a quant à lui connu une nette accélération en progressant de 5 % en 2019 (contre 1,2 % en 2018).
Activité à la hausse…
L’activité réalisée sur le marché tertiaire est principalement soutenue par la commande privée et certaines régions plus dynamiques, telle que l’Île-de-France même si les chantiers du Grand Paris ou des Jeux olympiques ne génèrent pas encore de lots techniques. Des grands projets en santé et en hôtellerie devraient permettre de soutenir l’activité en 2021 - 2023 (PACA, Bretagne, Pays de la Loire…).
Avec 23,5 % de part de marché, le volume d’activité réalisé dans l’industrie progresse légèrement en 2019 (23 % en 2018), porté par les investissements. Toutefois cette tendance est à nuancer en fonction des bassins d’emplois et des secteurs d’activité. Les travaux d’infrastructures et de réseaux représentent toujours une part importante de l’activité des entreprises, à hauteur de 38 %, comme en 2018.
Sur le segment des Lignes et réseaux électriques, les investissements prévus par le Réseau de Transport d’Électricité, le gestionnaire du réseau de distribution électrique (Énedis) et les syndicats d’énergie ont généré un volume d’activité important.
Dans le domaine du numérique, le marché du déploiement de la fibre optique est entré dans sa phase d’accélération.
En associant l’énergie et le numérique, les entreprises du Serce proposent de nouvelles solutions pour interagir avec les équipements de la ville et adapter, en temps réel à la situation analysée : éclairage public intelligent, mobilier urbain connecté, gestion du stationnement et horodatage, bornes de recharge, régulation de la circulation… Leur savoir-faire d’intégrateurs leur permet de proposer de nombreux services associés (pilotage à distance du réseau, monétique, application mobile, hypervision) et contribue à élaborer et déployer les systèmes sur lesquels repose la Smart City.
… Puis coup d’arrêt brutal
Au début de l’année 2020, la tendance haussière observée en 2019 semblait devoir se poursuivre jusqu’à ce que la crise sanitaire ne porte un coup d’arrêt à l’activité, tous secteurs confondus. Si la reprise de l’activité amorcée début mai a permis de retrouver quasiment un plein niveau d’activité début juillet, la crise impacte fortement les entreprises. Du point de vue économique, les surcoûts des chantiers liés à la mise en place des mesures sanitaires pèsent sur la rentabilité prévue des projets. Et les perspectives de la fin de l’année et surtout du 1er semestre 2021 restent incertaines. Les reports de commandes et la crise couplée aux élections municipales, retardant le lancement des appels d’offres, ont rétréci sérieusement l’horizon des entreprises. Le plan de relance annoncé par le gouvernement devrait bénéficier aux territoires, notamment dans le champ de la transition énergétique. Il faut espérer que l’ensemble des acteurs économiques, dont les collectivités, se mobilisent à court terme pour apporter des effets rapides sur le carnet de commandes du secteur du BTP.