Salles de musiques actuelles (Smac) et auditoriums ont fait l’actualité ces derniers mois. Nous vous proposons donc d’aller voir d’un peu plus près les techniques nécessaires à ces bâtiments. Éminent sujet, l’acoustique, ou comment créer un cocon de son magnifié, isolé du reste du monde. Dès lors, l’ingénieur acousticien doit remplir deux missions : concevoir au sein de la salle une relation sonore entre l’auditeur et les musiciens ; rendre aussi ténue que possible toute interférence avec l’extérieur. Soit, selon Bruno Suner, ingénieur acousticien et architecte, créer une « salle hi-fi » au bruit de fond presque imperceptible pour protéger le voisinage des très basses fréquences.
Nous verrons d’ailleurs que la solution de la « boîte dans la boîte », qui consiste à isoler la salle de concerts du reste du bâtiment, bien qu’attrayante par sa technicité, n’en reste pas moins une solution extrême. Entourer la salle de locaux d’activité annexes ou techniques, plus modeste, apparaît efficace et notablement moins coûteux. Quant à la salle, le maître d’ouvrage n’aimerait rien tant qu’elle puisse accueillir toutes les formations possibles : soliste, ensemble de musique de chambre, orchestre symphonique, groupes de rock et de R’n’B, ou autres variétés sucrées. Mais qui trop embrasse, mal étreint. S’il semble donc préférable de rester modeste quant à la polyvalence - afin de ne pas décevoir le spectateur -, quelques solutions de modularité demeurent intéressantes.
Pour dispenser chaleur, fraîcheur et air neuf en toute discrétion, les systèmes de ventilation ont dû être adaptés. Où l’on retrouve la question de la salle « hi-fi » et du bruit de fond tolérable.
Nous aborderons également l’éclairage de la salle, la lumière y jouant pleinement son rôle pour le confort du spectateur, des musiciens, mais aussi la mise en valeur de l’architecture. La led trouve doucement sa place, même si la fluorescence reste bien présente.
Enfin, point d’orgue de ce dossier, nous nous sommes intéressés aux coûts de quatre salles de concerts construites par des villes. Smac ou auditoriums polyvalents, l’exigence acoustique a un coût. Mais toujours moindre, si dans l’orchestration, on veille à lui laisser sa place dès le prélude.