Au-delà d’une enveloppe ultra-isolée, un plancher alvéolaire chauffant sur capteurs géothermiques, une ventilation à double flux, la Cité de l’environnement équilibre ses consommations tous usages par ses 1 500 m
Situé sur le Parc technologique de Saint-Priest, à proximité d’infrastructures de l’agglomération lyonnaise et du premier programme de maisons passives des Hauts de Feuilly à Saint-Priest, la Cité de l’environnement est issue d’une volonté de synergie interentreprises.
En 2005, la maîtrise d’ouvrage Forhome a voulu s’appliquer à elle-même trois axes environnementaux prescrits à ses clients : besoins de chauffage inférieurs à 15 kWh/m
Inscrit en marge urbaine de recul des bâtiments mitoyens d’une parcelle végétalisée, le projet s’inscrit sur une surface de 4 495 m
Ainsi, la solution retenue a consisté à récupérer les apports solaires par l’atrium, lequel est traité comme une « grille d’aération » avec portes ouvertes et grilles fermées, alors que les bureaux sont orientés nord-ouest/sud-est. In fine, les dépenses sont entièrement compensées par une centrale photovoltaïque (160 kWc) qui produit 100 kWhep/m²/an, soit 100 % des consommations d’électricité tous usages.
Une enveloppe ultra-isolée thermiquement
Le béton armé (ép. 20/27 cm) en structure apporte l’inertie du bâtiment. Celui-ci alterne un soubassement isolé avec un enduit minéral polyuréthanne graphité type NéoWall à pose collée (R = 5,71 W/m. °C) avec un bardage vertical à claire-voie lames Douglas thermotraitées (45 x 45 mm). Le plancher haut du sous-sol chauffant est constitué de dalles alvéolées précontraintes (0, 60 x 12 m) à contre-flèche de 5 cm (en travée), et d’une table de compression rapportée (ép. 5 cm). Au niveau 2, les 350 m² de toiture-terrasse bac acier (75/100) sur support étanchéité asphalte sont soutenus par une structure métallique.
Afin de limiter les déperditions, les systèmes d’isolation ont été adaptés à chaque type de paroi et au coefficient thermique de transmission d’après l’utilisation. Ainsi :
• isolation extérieure bureau : polystyrène expansé (R = 5 m
• isolation intérieure atrium : laine de verre (ép. 40 mm) (R = 1,1 m
• menuiseries extérieures bois/alu (bureaux) : à membranes et joints compribandes incorporant un triple vitrage à lame argon (4/16/4/16/4) (U
• menuiserie bois double vitrage 4/12/4 dans l’atrium (U
L’alimentation en eau potable et froide s’effectue par des robinets à limitateurs de débit auto- régulés. L’eau pluviale récupérée dans trois cuves de stockage enterrées (30 m
En éclairage, les BET ont fait le compromis isolation/éclairage naturel à l’aide de simulations ouvertures fenêtres/vitrage réduisant la surface habitable vitrée à 20 %. Celle-ci a été déterminée par les indices d’ouverture (IO) définis par l’orientation bureaux NE 17,95 %, SE 6,86 %, NO 7,53 %, Atrium 50,0 %. Ainsi, la puissance installée en éclairage s’élève à 6 kW/m
L’usage généralisé des ordinateurs portables réduit de 400 à 20 kWh/an/poste la consommation électrique. Les équipements auxiliaires collectifs sont mutualisés (traceurs, salles de réunion, photocopieur, serveurs de bureautique en commun au niveau - 1, systèmes informatiques différents (Mac, Windows). Les réseaux ondulés centraux (sous-charge et à mauvais rendement) sont remplacés par des onduleurs dans chaque bureau, ainsi qu’un unique climatiseur serveur.
Une géothermie horizontale et une ventilation double flux
La production chauffage/rafraîchissement utilise un réseau de tubes polyéthylène réticulé placés sur deux nappes de capteurs géothermiques horizontaux (enterrés à - 60 et - 120 cm), pour une surface de 1 700 m
L’inertie du sol « réservoir à chaleur » et le renouvellement des apports, dû à l’infiltration d’eau, servent à transférer la chaleur du milieu froid vers le milieu chaud, à l’encontre du flux de chaleur naturelle.
Ainsi, la Pac alimente 3 500 m
Le système de ventilation des bureaux s’effectue par double flux thermodynamique qui récupère la chaleur sur l’air extrait à partir d’un échangeur rotatif à haut rendement. Celui-ci bascule en mode été/hiver à l’aide d’un variateur de vitesse à haut niveau de filtration. Ainsi, l’air entrant est préchauffé par batterie à eau et soufflé à 18 °C dans les bureaux, d’après les modulateurs de débit manuel, par plateau via GTB (volet de surpression à chaque niveau et rejet d’air vicié par grille de façade). Seul l’espace cafétéria utilise une ventilation simple flux sur horloge à prise d’air sur atrium.
Intégrés à l’équipe de maîtrise d’œuvre depuis les études, les BET Tribu (conseil HQE) et Enertech (BET Fluides) ont adapté les différentes parois et systèmes HPE par plateau, T° et type d’usage, afin de réduire les dépenses énergétiques. La phase de réglages a permis de maîtriser les flux thermiques, les besoins en consommations (de 88 850 à 189 700 kWh/an) étant compensés à 100 % par les capteurs photovoltaïques.
Ainsi, le traitement de chaque détail a été soumis à des simulations en phase réglages et tests techniques, telles que : le suivi comblements d’ensemble pénétrations fluides, essais d’étanchéité à l’air des menuiseries, porte soufflante des locaux mis en pression ou dépression à l’aide des ventilateurs, commande automatique des brise-soleil en façade sud, etc.
Depuis février 2010, le BET Enertech et l’Ademe effectuent un suivi détaillé par essais et analyse des exigences utilisateurs » influençant le bâtiment au-delà des performances énergétiques. Un PC équipé de capteurs effectue la comparaison avec des seuils déjà validés.