Depuis l’Antiquité, il est d’usage de rehausser les objets d’art et les bâtiments en les couvrant de feuilles d’or. C’est en fait le seul métal qui soit à la fois ductile et insensible à la corrosion et à l’oxydation.
Si la pratique a évolué au cours des temps, on dore toujours à la feuille d’après deux principaux procédés. La dorure à l’eau (à la détrempe) et la dorure à l’huile (la mixtion). La première, la plus ancienne, est toujours pratiquée, notamment pour des supports en bas-relief supportant mal d’autres procédés, tels le bois, le fer forgé, etc., mais aussi les couvertures, les sculptures et autres décors, comme l’Opéra Garnier à Paris. Néanmoins, la technique aujourd’hui la plus courante est la dorure à la mixtion (à l’huile). Lors de sa restauration en 1989, le dôme de l’hôtel des Invalides a été recouvert de plus de 555 000 feuilles d’or posées par dix maîtres doreurs.
À l’aide de ce métal très ductile et malléable, il est possible, par martelage, d’obtenir des feuilles très minces (quelques µm) et plastiques, sans casser le fil du métal. Ensuite, la feuille d’or est mise à plat sur un support, attrapée à l’aide d’un pinceau large appelé « palette » sur lequel elle[…]