revÊtements de sols souples Priorité aux qualités environnementales des matériaux

En matière de choix d’un revêtement de sol souple, le premier critère à prendre en compte est évidemment sa durée de vie et ceci, tant pour des raisons économiques qu’écologiques.

Le changement d’un revêtement au bout de quelques années, coûte cher au maître d’ouvrage, comme à la planète. Une longue durée de vie est donc le gage d’une économie de ressources. Les critères environnementaux dans le choix d’un revêtement de sol concernent la quantité d’énergie fossile utilisée pour sa fabrication, la prise en compte des émissions toxiques pendant sa durée de vie, ou en cas d’incendie et sa recyclabilité en fin de vie.
Lorsque ces critères sont appliqués à tous les types de revêtements de sol, le linoléum et le sol caoutchouc réalisés à base de produits naturels sont en bonne place, car ils ne contiennent aucune substance à base de pétrole, ni de produit synthétique. Les produits à base de PVC sont également pris en considération s’ils n’émettent que peu de COV (Composés organiques volatils) nocifs.
Il est important de noter que les revêtements caoutchouc et linoléums sont à l’origine de l’évolution des revêtements PVC. En effet, ils présentent les mêmes caractéristiques dans la fabrication que leur homologue thermoplastique, à savoir que la matière est fondue, coulée, étirée, aplatie, découpée, formée, puis refroidie pour offrir l’aspect définitif des revêtements. Substance blanche issue de la sève de l’arbre exotique hévéa, le caoutchouc offre la particularité d’être élastique donc très résistant. Un produit en caoutchouc possède naturellement une mémoire de forme qui existe depuis l’origine de sa fabrication. C’est une raison importante pour laquelle les revêtements caoutchouc sont mis en œuvre dans les lieux de trafic important comme les aéroports, les espaces commerciaux, industriels ou sportifs. Ils sont idéals dans les lieux où la sécurité est importante, comme dans les aires de jeux, les salles de sport, les maisons de retraite ou dans certaines entreprises. Comme il peut être très économique et offrir une grande facilité d’entretien - nettoyage avec de l’eau et un détergent non-agressif - le caoutchouc est optimal pour les grands bâtiments publics ou les entreprises de grande superficie. Il peut s’utiliser en extérieur comme en intérieur.
Malgré tous les chocs, impacts, rayures, lacérations et autres usures du temps, ce revêtement a la particularité de se reformer, se reconstituer, presque se régénérer, car il est fabriqué à partir d’un produit vivant. Antidérapant, il offre une grande résistance aux températures exceptionnelles et résiste aux intempéries. Présentés en lés, ou en dalles plombantes à coller ou à clipser, les produits proposés peuvent être colorés par l’incorporation de minéraux provenant de gisements naturels et de pigments non- polluants. Du fait de l’absence de phtalates et d’halogènes dans le produit, en cas d’incendie, il n’y a pas de dégagement de gaz hydrochlorique produisant de l’acide chlorhydrique corrosif sous l’effet de l’eau d’extinction. D’autre part, il n’y a pas de dégagement de dioxine, ni de furannes halogénés toxiques. En cours de fabrication, les déchets de production, traités comme matière de valeur au sein même de l’entreprise, sont réinjectés dans le processus de fabrication. Les produits en caoutchouc sont recyclables en fin de vie. Les produits nouveaux peuvent ainsi contenir jusqu’à 75 % de matières recyclées.

Le linoléum : un produit centenaire réactualisé

Les revêtements en linoléum sont en pleine renaissance. La demande pour ce matériau centenaire, classique du design, est aujourd’hui plus forte que jamais. Comme le caoutchouc, le linoléum est fabriqué à base de produits naturels, farine de bois et huiles de lin (d’où le préfixe « lino » et le suffixe « léum » pour huile - oléum). Ces produits sont malaxés pour former une pâte qui est ensuite pressée dans de la toile de jute (pour le véritable linoléum, sinon souvent il s’agit d’un support de polyester). Sa fabrication ne pollue pas, les colles utilisées ne sont pas toxiques et il est entièrement biodégradable (il peut même être composté). Son seul point faible est peut-être le coût de sa mise en œuvre. Écologique, le linoléum est sain, antibactérien et très facile d’entretien. Il offre toutes les caractéristiques de résistance au poinçonnement et à l’usure aptes aux destinations les plus contraignantes. Il résiste bien au feu, aux brûlures de cigarette et aux talons de chaussures. Sa surface homogène, son élasticité, ses qualités acoustiques, l’absence de joints et son étanchéité absolue assurent l’emploi de ce matériau dans les hôpitaux, les grands magasins, les gymnases, etc. Du linoléum monochrome jusqu’au linoléum incrusté multicolore, ce revêtement s’adapte au marché de la déco et entre chez les particuliers. Pour preuve, Forbo Sarlino a su en faire un revêtement actuel qui se prête à toutes les fantaisies. En lames ou en dalles clipsables, Marmoleum Click, par exemple, est proposé pour l’habitat privatif (chambre d’enfant, séjour, couloir…). L’entretien du linoléum est très facile, puisqu’il se nettoie comme un carrelage, à l’aide d’une serpillière et d’un peu de détergent.
Pour éviter que les taches - inévitables pendant la durée de vie du produit - marquent le sol, le linoléum peut être revêtu d’une couche de protection. Solution économique pour les revêtements de sols linoléum proposés par Armstrong, la surface PUR (Polyuréthanne réticulé) est aussi facile à entretenir qu’un revêtement de sol PVC PUR. Tarkett propose un traitement de protection, X-Treme Finish appliqué en fin de fabrication. Ce dernier évite le décapage, diffère la métallisation et permet, ainsi, sa mise en trafic immédiate après le nettoyage de fin de chantier. Les revêtements en linoléum, s’ils ne sont pas plus onéreux que les revêtements PVC, peuvent présenter un surcoût financier dans leur mise en application. En effet, les colles à employer ou les difficultés de manipulation et de mise en œuvre augmentent le prix de la pose. La mise en œuvre peut se faire sans colle ou avec du double face sur les bords dans de petites pièces (moins de 12 m ² ), mais le linoléum risque alors de faire des vagues et de s’user plus rapidement. Une pose à la colle sera de toute façon nécessaire pour des pièces de plus de 20 m ² ou des pièces à passages fréquents (couloir, cuisine).

Le PVC : de multiples possibilités décoratives

Le sol PVC compact est composé d’une couche plus ou moins épaisse selon la qualité voulue. Le PVC ou polychlorure de vinyle est un polymère thermoplastique. Le sol PVC contient des sels et du pétrole. Il est fabriqué selon la technique du calandrage, à partir d’une machine à plusieurs cylindres pour ne faire qu’une couche. La pâte de vinyle passe dans des rouleaux dont l’écartement détermine l’épaisseur finale. Grâce à sa composition, ce revêtement offre une bonne isolation thermique et phonique (le PVC est dix fois moins bruyant qu’un sol dur). À savoir que plus le sol est épais, plus il est confortable. Il peut ensuite recevoir une protection de surface en PUR qui évite la métallisation du produit pendant toute sa durée de vie, ou une finition supplémentaire de protection par vernissage qui évite d’appliquer une couche de cire pour faciliter l’entretien. Un traitement bactériostatique et fongistatique renforce l’hygiène. Des dalles techniques conductrices-dissipatrices électriques sont également proposées. Très résistantes à l’eau, aux poussières et aux taches, les dalles techniques sont faciles d’entretien : à l’aspirateur ou à l’eau et au savon doux. Ces produits sont recyclables en fin de vie en poudre PVC utilisée dans d’autres produits dits « de seconde vie » et les chutes de production sont réutilisées dans les usines. Le PVC présente quelques inconvénients, notamment une faible résistance aux produits chimiques (solvants) et aux matières caoutchoutées qui laissent des taches indélébiles.
Très tendance, ce revêtement de sol présenté en dalles plombantes ou à coller, en rouleau ou en lames de parquet autoadhésives, offre un très grand choix de couleurs et de possibilités décoratives : motifs (uni, béton, galets, parquet…) et de finitions (mat, satiné, brillant). Classés selon leur résistance à l’abrasion, les sols en PVC sont choisis en fonction de l’usage auquel ils sont destinés. Ce revêtement de sol s’utilise dans les boutiques, les bureaux et notamment en dalles plombantes pour une pose rapide en milieu occupé, ainsi que dans toutes les pièces du logement. Des revêtements traités antiglisse, sont conçus pour un usage dans les salles de bains et locaux humides.