Revêtements : au cœur du produit, l’environnement

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Revêtements : au cœur du produit, l’environnement

Ultra-traditionnels, les corniches, plinthes, chambranles, cimaises, angles et autres ornements se déclinent désormais en matériaux de synthèse recyclables. À la fois durs et résistants, ils sont compatibles avec toutes les peintures courantes.

© (Doc. L.Théard.)

Les produits dédiés aux finitions et à la décoration se mettent au vert, poussés par la multiplication de réglementations présentes ou à venir. Tous les revêtements extérieurs et intérieurs intègrent désormais la donne environnementale en faisant évoluer leurs process de fabrication et la nature de leurs composants.

Un souci du « beau » et de « la tradition », accompagné d’ une recherche sur les ­matières, inspire actuellement les industriels. Ils s’appliquent à rechercher des produits de haute technicité et faciles à mettre en œuvre. Une façon d’améliorer la productivité sur les chantiers et de pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée. Cette forte tendance conduit au développement d’une approche système, démarche qui accentue l’innovation technologique sans pour autant créer de produits véritablement révolutionnaires.

Autre grande tendance : l’approche environnementale. La quasi-généralisation de l’offre produits est désormais tournée vers l’environnement, au sens large du terme : des corrections acoustiques pour les revêtements de sols à la disparition programmée, mais non encore effective, des solvants dans les peintures. Conséquence, les industriels alignent leur offre sur la norme expérimentale XP P 01 010, futur référentiel de la démarche HQE. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les évolutions des revêtements de sols. Qu’ils soient à fort, moyen ou faible trafic, tous se doivent de répondre à l’ensemble des critères exigés par le prescripteur : durabilité, facilité d’entretien, hygiène, décoration, adéquation avec l’environnement… La valorisation des produits passe par une concordance avec les besoins en terme de trafic, de résistance à l’usure ou de poinçonnement, en phase avec le classement Upec (sols durs). La recherche de ces performances ne devant pas nuire au caractère hygiénique et à l’entretien. L’évolution des techniques vise donc à concilier résistance, anti-dérapage et hygiène. Sur ce dernier point, deux possibilités : soit le revêtement possède intrinsèquement des caractéristiques antibactériennes, autonettoyantes ou fongicides, soit des traitements de surface les lui apporteront.

Choisi pour ses spécificités techniques, le produit doit apporter un « plus » en terme de décoration. Dans ce domaine, tout est possible ou presque : profusion de couleurs, aspect marbré avec cabochons ou non, décors imitation bois ou carrelage, effet de matières, couche d’usure transparente ou encore incrustation de métal. Sans oublier les décors personnalisés type logos et – très tendance – la séparation des espaces de circulation par des cheminements aux couleurs différentes.

Donnée moins visible mais présente à l’esprit de chacun, la ­capacité de recyclage des matériaux utilisés. Le hic : les réseaux de récupération et de retraitement sont très peu nombreux et les coûts de recyclage, très élevés, freinent la démarche.

Côté confort acoustique, les stratifiés, parquets, PVC, linoléums, moquettes… sont tous dotés d’une couche plus ou moins isolante. Contrairement à l’Allemagne où la chape flottante assure ce rôle, les exigences moindres de la réglementation française ont déplacé le problème sur les revêtements. Un renforcement futur de la NRA pourrait modifier la donne.

Des systèmes d’assemblages sans colle ni clous

En quelques années, les parquets et stratifiés, qui bénéficient d’une excellente image auprès du public, sont redevenus des valeurs sûres. Y compris en pièces humides, ­cuisines et salles de bains, grâce à des traitements spécifiques qui empêchent la dilatation en cas d’infiltration. On les rencontre de plus en plus dans les établissements recevant du public et locaux à fort trafic : commerces, bureaux, salles polyvalentes. Le choix des parquets se trouve d’ailleurs grandement facilité par la nouvelle norme de classement d’usage (voir encadré). Simultanément, et pour coller à la demande, les fabricants ont lancé des systèmes d’assemblage par clips sans colle et sans clou. Dans tous les cas, la pose flottante, collée ou non, devient presque la norme dans le neuf et tend à se développer en réhabilitation. À noter : 78 % des prescriptions proviennent encore des chantiers de réhabilitation. En outre, les techniques de fabrication les plus modernes – séchage, bois chauffé à très haute température, bois densifié par ajout de résine polymérisée, contrecollage – ­confèrent aux parquets d’aujourd’hui des qualités bien supérieures aux massifs d’antan. Ils répondent, sans difficultés, aux exigences du grand trafic. À noter, une attention croissante dans le choix d’essences « environnementales ».

Avec les revêtements, les colles ont également évolué, et les produits de dernière génération le traduisent bien : les revêtements sont moins sonores et restent compatibles avec le chauffage par le sol. Lames larges et aspects naturels tiennent le haut de l’affiche. Quant à l’entretien, ce sont les huiles naturelles ou modifiées, aujourd’hui à séchage plus rapide, qui suscitent l’engouement et concurrencent la vitrification, dans les applications aussi bien domestiques que techniques. ­Débarrassé de son image passéiste, le linoléum se retrouve dans tous les domaines du bâtiment. Réputé sain et naturel, il s’intègre facilement dans tous les lieux où l’hygiène et la résistance à l’usure sont fondamentales. Deux évolutions remarquables :

* l’intégration quasi généralisée des traitements de surface en usine qui évitent la métallisation, l’emploi de produits décapants agressifs et limitent l’entretien courant.

* l’intégration de mousse alvéolaire en envers, sans pose de sous-couche supplémentaire, n’altère plus, comme c’était le cas auparavant, la résistance au poinçonnement et confère au linoléum de meilleures performances acoustiques (DLw 18 dB pour le Marmoléum décibel 2,5 de Forbo Sarlino).

En outre, ils ont su estomper leur aspect plastique et améliorer leur esthétique.

L’arrivée des carrelages autonettoyants

Les revêtements de sols PVC se piquent de développement durable. Les fiches de données sanitaires conformes à la norme expérimentale XP P 01 010 fleurissent chez Forbo Sarlino, Gerflor, Tarkett Sommer…. Concrètement, cela se traduira par la disparition des solvants et des métaux lourds dans la composition des produits et par des évolutions significatives en matière de pose et d’entretien (voir encadré). En dalles ou en lés, les sols PVC s’adaptent à tout type de configuration, du logement aux sols sportifs ultrasophistiqués.

Un travail est en cours sur les matières premières et, dès 2004, les industriels s’attaqueront à l’analyse du cycle de vie de leurs produits. En attendant, moquettes et aiguilletés trouvent un regain d’intérêt. Deux raisons à cela : un travail indéniable sur l’esthétique des produits – couleurs, décors, nouvelles fibres mates ou brillantes (…) – et le caractère naturellement antidérapant, idéal en logement et en maison de retraite.

Peu de changements notables en matière de carrelages, si ce n’est l’utilisation de plus en plus fréquente de carrelages autonettoyants en façades et pièces humides, et l’apparition de traitements de surface contre le développement des bactéries. Pour la décoration, l’Europe du Sud est à la mode. Au programme : imitation pierre pour certains grés, mate ou à peine satinée dans des tons cassés de grège, façon pierre de Bourgogne en format rectangulaire pour les murs et grands formats carrés pour le sol ; travertin pour les murs et sols de salle de bains, aspects mats ou satinés. Les finitions brillantes, en vogue ces dernières années via les faïences murales très colorées et le grès porcelainé, ont moins la cote. On trouve aussi des imitations de textiles, toile de jute, coco tressé ou de sisal. Droits ou à chevrons, les reliefs se retrouvent en petits et grands formats pour des carreaux muraux ou de sol. Autre tendance, des carreaux à relief, imitation métal en format 10 x 10 cm ou sol métallisé en format 45 x 45 cm. Les grands formats ont, en effet, le vent en poupe : 40 x 40, 45 x 45 et 50 x 50 cm, voire 45 x 90, 60 x 60 ou 60 x 120 cm. Des formats possibles grâce aux avancées technologiques dans les process de fabrication.

Phases aqueuses : un standard en devenir

Sur les murs intérieurs, la disparition programmée en 2010 des peintures solvantées (glycérophtaliques), stimule les fabricants qui proposent désormais des peintures ou enduits à l’eau, estampillés ou non NF Environnement. Un label qui garantit des formulations exemptes de métaux lourds et de substances cancérogènes et contenant un minimum de pigments autorisés et de solvants. Ces produits qui bénéficient pourtant d’une garantie décennale en extérieur, ne remportent toujours pas l’adhésion des professionnels qui doutent de leur efficacité. Un déficit d’image d’autant plus surprenant qu’elles affichent des caractéristiques supérieures aux peintures glycérophtaliques. Cette résistance peut être liée au changement de mode opératoire qu’elles impliquent. Une peinture phase aqueuse demande la substitution des brosses de soie par des brosses synthétiques et l’abandon de la technique du « tiré croisé », au profit d’une application par bandes parallèles.

En décoration, les peintures ont fait place à des « systèmes » ­bicouche ou non. Partie de l’habitat, cette tendance gagne tous les secteurs, des écoles aux bureaux en passant par les maisons de retraite et les centres commerciaux. À disposition : surfaces épongées, chiffonnées, essuyées, effet d’usure, couleurs altérées, aspects rustiques, cirés… Sans parler des imitations pierre, bois et autres textures. Pour les produits dédiés au bois, la réticence à utiliser des formulations à l’eau est encore plus marquée. Pourtant, les ­fabricants l’affirment, les peintures et lasures bois en phase aqueuse sont aussi performantes, en termes de recouvrement et de protection. Avec les avantages inhérents aux formulations en phase aqueuse : pas ou peu d’odeur, temps de séchage réduit, deux passes en une journée…

Arrivée des plâtres décoratifs et ret­our de la chaux

Par leurs nombreux coloris et les aspects griffés ou blanchis, les lasures s’imposent à l’intérieur comme à l’extérieur. Leur mise en œuvre est facilitée par la généralisation des produits gélifiés. On note aussi l’apparition de lasures opaques qui contiennent plus de pigments, possèdent un aspect satiné, tout en conservant une légère transparence. De leur côté, les peintures bois proprement dites affichent une plus grande durabilité (jusqu’à dix ans) et ont de très bonnes propriétés hydrofuges, anti-ultraviolets, fongicides, insecticides et algicides. Toujours à l’intérieur, les plâtres allégés se font remarquer. Ces produits, élaborés à partir de perlite (roche volcanique siliceuse) pourraient bien bouleverser les techniques traditionnelles de mise en œuvre et d’utilisation. Leur faible teneur en eau leur donne la consistance d’un mortier, à l’image d’une pâte épaisse légère : le produit ne coule pas et n’éclabousse pas. Ils s’appliquent immédiatement après le gâchage avec un temps d’emploi atteignant les 3 h. Ce qui ne les empêche pas de sécher plus rapidement qu’un plâtre traditionnel (15 jours). Plus récents encore, les enduits polychromes destinés à la décoration intérieure et aux façades. Appliqués au rouleau, au couteau ou à la taloche, ils sont conformes aux normes des revêtements de façade pour des finitions resserrées, ferrées ou cirées. L’offre est extrêmement diversifiée dans ce domaine. Quelles que soient leurs formulations (enduit, RPE, ­peinture , revêtement d’imperméabilité …), tous doivent présenter, outre les fonctions traditionnelles d’imperméabilisation et de protection, une résistance aux ultraviolets, des qualités autonettoyantes et une tenue des couleurs. Ainsi, la nouvelle génération des résines siloxanes, peintures minérales en phase aqueuse, possède le même aspect de surface qu’une peinture silicatée sans ses inconvénients. Imperméables à l’eau, elles offrent une grande perméance à la vapeur d’eau et sont peu sensibles aux salissures.

Dans la famille des enduits, on assiste à un retour de la chaux, intéressante uniquement sur des maçonneries en pierre ou en brique, du fait de leur pouvoir respirant. Sur le béton, étanche, la chaux ne s’impose aucunement. Point commun à toutes ces familles de produits : large palette de couleurs, multiples finitions et une orientation très nette vers des formules prêtes à l’emploi.

Enfin, arrivent sur le marché des produits de façade à matricer (type Weber et Broutin) qui après étalement, reçoivent l’empreinte d’une matrice. Avec les matrices en élastomère ou en mousse, il est possible de reproduire des motifs variés, en creux ou en relief. Une technique qui propose toutes les formes d’aspects de surface : brique, carré, damier, granit…

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