Restauration lumineuse pour les Halles du Boulingrin

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Restauration lumineuse pour les Halles du Boulingrin

À Reims (51), les Halles du Boulingrin rouvrent leurs portes au terme d’un chantier titanesque de deux ans et demi. Imaginées par l’architecte Émile Maigrot lors de la reconstruction de la ville au lendemain de la Première Guerre mondiale, les Halles doivent leur prouesse technique à l’ingénieur Eugène Freyssinet et à son procédé de coque mince en béton armé.
Cette cathédrale de verre et de béton, mesurant 109 m de long sur 48,8 m de large, est surmontée d’une voûte parabolique de seulement 7 cm d’épaisseur (5 cm de béton armé et 2 cm de chape d’étanchéité). N’étant interrompue par aucun pilier porteur, la nef centrale est maintenue par des arcs extradossés et des poutres-tirants au sous-sol reprenant les efforts de poussée.
Dès les années 50, malgré la solidité structurelle de la voûte, son béton a présenté un vieillissement prématuré, dû à la condensation et à un défaut de ventilation. Un filet de protection contre les chutes de fragments a été posé, mais la dégradation générale du lieu a abouti à une fermeture au public en 1988. Menacées de destruction, les Halles du Boulingrin ont finalement été classées au titre des Monuments historiques en 1990 avant de faire l’objet d’un programme de réhabilitation en 2006, puis d’un projet en 2009 consistant à leur rendre leur vocation initiale de marché et lieu culturel.
Sous la maîtrise d’ouvrage de la Ville de Reims et la maîtrise d’œuvre de François Chatillon, Architecte en chef des Monuments historiques, le projet a répondu à une triple exigence : restaurer les structures au plus près de leur conception initiale, les aménagements de 1929 (étals, cloisonnements, décors) et adapter l’ensemble aux normes de sécurité et d’accessibilité (création d’escalier, ascenseurs, tourelles de désenfumage, réseaux électriques).
Le principal défi a été de résoudre le problème d’hygrométrie à l’origine de la dégradation de la voûte. Les parties dégradées ont été décapées par hydrosablage. Les aciers corrodés mis à nus ont été remplacés ou renforcés ponctuellement, puis décarbonatés. Un traitement par inhibiteur de corrosion a été appliqué sur l’ensemble. Puis, les cavités ont été reconstituées au micromortier. Une peinture silicate a été appliquée en sous-face de la voûte, tandis qu’à l’extérieur un système d’étanchéité liquide incorporant du sable gris la protège désormais des intempéries.
Les grandes verrières situées aux deux tympans de la voûte, ainsi que les trois verrières courbes ont été totalement reconstituées. Leurs grilles en béton armé, dont la finesse était incompatible avec une bonne tenue dans le temps, ont été remplacées par des résilles moulées en béton fibré ultrahaute performance (fabriquées et posées par Partner Engineering). Les 900 mètres carrés de verres armés jaunes, pour la plupart détruits durant la guerre 39-45, ont été reproduits grâce à un coulage fait sur mesure en Pologne.
Enfin, les étals historiques en carrelage et faïence blanche ont été restaurés à l’identique avec les matériaux d’origine. Quelque 150 000 éléments ont pour l’occasion été recréés par les Céramiques du Beaujolais.
Les nouvelles Halles du Boulingrin seront inaugurées le 14 septembre et accueilleront leur premier marché le 21 septembre 2012.

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