Remise à neuf de la coupole d’une piscine « Tournesol »

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Remise à neuf de la coupole d’une piscine « Tournesol »

L’ouverture de 120° de la couverture a été conservée afin de faire communiquer avec l’extérieur les nouveaux bassins couverts.

© (Docs. Roland Bourguet.)

Élaboré au début des années 70, le procédé industrialisé de ce modèle de piscine retrouve une nouvelle jeunesse. Une majorité de ses composants, comme la charpente métallique, la couverture du dôme ou encore le bassin de base, ont étéremis aux normes.

Construite en 1981 en périphérie du Mans (Sarthe), la piscine Tournesol des Ardriers fait partie des 183 réalisations de ce type conçues et bâties en France, par l’architecte Bernard Schoeller, dès 1972. Ce concept industrialisé de piscines est issu du concours des Mille piscines, lancé en 1969 par le secrétariat d’État chargé de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (1). L’objectif principal était de permettre à des communes qui avaient peu de moyens de bénéficier d’un équipement sportif ludique et peu onéreux. Ce système inventif avait la particularité de pouvoir ouvrir partiellement sa coque de couverture, jusqu’à 120 degrés, sur les espaces environnants. Inscrite dans un cercle de 32,22 m de diamètre, la piscine d’origine couvre une ­surface de 1 000 m2 et se développe sous une coupole de 6 m de hauteur. Elle intègre un bassin de 25 m de longueur par 10 m de largeur ainsi qu’un hall d’accueil, des bureaux, des ­sanitaires et des vestiaires. Les architectes locaux Jean-Louis et Marc Delaroux ont été chargés de sa restructuration et de son agrandissement de 926 m2. La surface totale hors œuvre nette est de 1 853 m2, pour un coût d’investissement de 4,314 Me HT.

Renforcement de l’isolation thermique et acoustique

La structure de cet équipement repose sur une couronne extérieure en béton armé fondée à 80 cm de profondeur. Sur ce socle, se fixe une charpente métallique composée de trente-six fermes en arcs de cercles qui se rejoignent au centre, sur un noyau de faîtage. La couverture de cette coupole, segmentée en trente-six ­secteurs « quartiers » de dix degrés, se compose de tuiles réalisées en Gelcoat polyester. ­Chaque secteur comprend quatre tuiles de grande ­dimension. Seuls dix-huit de ces quartiers triangulaires sont équipés de hublots, soit sept par secteur et de un ou deux, par tuile : leur nombre total s’élevant à cent vingt-six. La démarche de réhabilitation du bâtiment a consisté à effectuer en premier lieu un diagnostic de son état, afin de traiter d’éventuels désordres structurels et de définir les besoins des usagers. Le bilan a révélé la présence d’une dégradation de certains éléments composants et l’impérieuse nécessité de réaliser une remise aux normes actuelles de l’édifice, notamment les isolations acoustique et thermique. Ainsi, il a été constaté, sur la peau, la fissuration de quelques tuiles, essentiellement en partie basse de l’ouvrage, à cause des chocs subis. Ces fissures ont entraîné des infiltrations d’eau et un pourrissement des tuiles ainsi qu’un durcissement et un éclatement de certains couvre-joints en néoprène cernant les hublots. De plus, un réel problème d’acoustique – non pris en compte à l’époque de la construction du volume – se posait. En effet, tous les sons se réverbéraient sous le dôme et généraient de multiples échos assourdissants. En revanche, à l’intérieur, peu de désordres provenant des matériaux ont été notés, si ce n’est un vieillissement des cabines de douches en polyester, des vestiaires et du sol en carrelage, le bassin n’ayant pas bougé.

Afin de répondre à l’évolution des besoins de la clientèle, ce bassin se complète, sur la moitié du volume, d’un bassin ludique semi-­circulaire de 120 m2 (aquagym pour un public plus âgé) et d’une pataugeoire attenante de 20 m2. Situés près de l’entrée, ces deux bassins sont implantés sous le dôme, dans la zone inférieure protégée de la lumière naturelle. L’ensemble des autres fonctions sont alors rejetées à l’extérieur, dans des « boîtes » en béton greffées sur un peu moins de la moitié de la coupole (150 °. Ces annexions se composent de voiles banchés en béton autolissant teinté, isolés par l’extérieur. Ces murs de 30 cm d’épaisseur comprennent des voiles de 18 cm sur lesquels sont apposés des panneaux isolants en polystyrène expansé de 10 cm.

Un site contraint et d’emprise limitée

Ceux-ci accueillent une armature en fibre de verre recevant un enduit projeté mince coloré dans la masse en ocre rouge qui contraste nettement avec le blanc du dôme. Le nombre de douches et de sanitaires de l’annexion est nettement augmenté, alors que les vestiaires collectifs sont agrandis et que trois cents casiers individuels sont installés. Sur ce site contraint, car enserré par deux rues et une rocade de desserte, il a fallu également créer une quarantaine de places de stationnement. Sachant que dans cette emprise limitée, d’autres aménagements ont été réalisés. Ainsi, en guise d’extension pour la période estivale, la pataugeoire existante à l’air libre est conservée, tandis que des plages autour sont créées, doublées de la mise en place de pédiluves et de cabines de douches. Inséré dans l’annexion, le local technique indépendant de 100 m2 a été agrandi pour y loger la chaufferie, la centrale de traitement d’air et les filtres. Une bâche-tampon à pompes visitable – pour filtrer et traiter l’eau – a été glissée au-dessous.

La première étape des travaux a consisté à vider entièrement le volume, tout en restaurant le bassin de base. Puis, la couverture, revue et ­corrigée, a été déposée, pour être remise à neuf, alors que le socle en béton de support de l’ouvrage est resté en place. La charpente métallique conservée a été mise à nu, puis échafaudée, pour être ensuite traitée et repeinte. Au noyau de faîtage conservé a été adjoint un extracteur d’air. Toutes les tuiles polyester ont été remplacées, en partie haute par une batterie de panneaux en polycarbonate et, en partie basse, par des châssis en aluminium et doubles vitrages (sécurit). Ce qui améliore la ­luminosité naturelle et ouvre des vues sur ­l’extérieur.

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