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Relevage : hauteur de refoulement et nature de l’eau définissent les pompes

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Relevage : hauteur de refoulement et nature de l’eau définissent les pompes

Dans l’individuel et le petit collectif, les systèmes de relevage répondent à tous les besoins, quel que soit la catégorie de l’eau, tout en participant à la valorisation des eaux de pluie.

Un système de relevage des eaux est constitué de trois ensembles : une cuve de réception des eaux, une pompe à refoulement placée dans ou à côté de la cuve et un dispositif de commande. Le choix d’un système est guidé par plusieurs paramètres : la nature de l’eau à relever, le lieu d’implantation du système, la destination et l’usage de l’eau et donc les contraintes de refoulement. D’une façon générale, ces systèmes ne traitent pas l’eau, tout au plus la filtrent-ils. Toutes sont concernées par des systèmes de relevage, qu’elles soient usées, vannes, de pluie ou grises (lessivielles). Toutefois, leurs granulométries différentes vont déterminer les sections des ­canalisations ainsi que les types de pompes à préconiser.

Première utilisation : l’évacuation des eaux-vannes ou usées vers le réseau d’assainissement collectif. La présence d’une station de ­relevage est indispen­sable lorsque le bâtiment se ­situe en contrebas du réseau de tout-à-l’égout. La cuve de la station s’installe alors sur un ­socle dans le sous-sol. Si la place manque ou que la cuve est très importante (certaines pouvant atteindre 4 ou 5 m de diamètre et plusieurs mètres de hauteur), elle est enterrée à proximité du bâtiment. Selon la norme NF EN 12050, les diamètres des canalisations de refoulement des eaux-vannes sont au moins égaux à 50 mm. Ce qui évite le bouchage de la pompe des systèmes dotés d’une pompe sans dispositif dilacérateur. Le diamètre est de 32 mm pour les autres systèmes véhiculant des eaux à granulométrie plus faible (voir encadré). Les constructeurs proposent de petites stations (1) avec des diamètres de sortie de 10 mm pour relever uniquement les eaux lessivielles des machines à laver installées en sous-sol.

Vers l’alimentation en eau de pluie d’un troisième réseau

Les eaux de pluies sont récupérables pour être refoulées dans un troisième circuit d’eau « non potable » afin d’être réutilisées dans le bâtiment, notamment pour l’arrosage, l’alimentation des chasses d’eau de WC ou des machines à laver. Ces eaux présentent l’avantage d’être facilement propres sans traitement particulier, seulement en plaçant des filtres sur les gouttières et les descentes d’eaux pluviales et éventuellement à l’entrée de la cuve de rétention, pour éliminer les salissures entraînées par la pluie ruisselant sur la toiture. Les systèmes de relevage ne sont pas équipés pour assurer le traitement des eaux grises qu’il est plus difficile à rendre utilisables. C’est le cas notamment, de la fonction séparation des graisses qu’il faudrait installer en amont.

L’installation d’un troisième ­circuit pour récupérer les eaux de pluies n’est plus anecdotique, les maisons de certains ­lotissements récemment livrés en région parisienne en sont déjà dotées. Mis en place fin 2006, un crédit d’impôt de 25 % sur le montant des travaux d’installation – plafonné à 8000 e – devrait inciter le développement de ce « troisième circuit » d’eau. En ­polyéthylène résistant aux agents corrosifs et aux rayons UV ou en résine ­polyester armé de fibre de verre, les cuves étanches destinées à recevoir ces eaux sont dotées d’un système de guidage à barres qui positionne correctement la pompe dans le fond de la cuve. L’accès se fait en partie ­supérieure de la cuve et pour les modèles enterrés, le couvercle avec son joint périphérique est placé au niveau du sol afin de rester accessible et permettre les opérations de maintenance et de nettoyage de la pompe. Selon les appareils, plusieurs raccordements d’entrée et de refoulement sont pré-installés ou bien des plages planes sont conçues pour permettre à l’installateur de choisir le diamètre et le positionnement en hauteur de ces piquages et des clapets anti­retour. La paroi interne évite l’accrochage des ­saletés et le fond de la cuve généralement incliné est autonettoyant.

La pompe détermine le poste de relevage

Le refoulement de l’eau est assuré par une pompe qui est soit de surface, c’est-à-dire extérieure à la cuve, soit immergée dans l’eau de la cuve. Utilisées pour des eaux propres, elles sont en majorité dotées d’une roue fermée monocanal, semi-ouverte à deux canaux ou d’une roue ouverte vortex. Leurs moteurs sont refroidis par le liquide pompé. Le choix de la puissance de cet ensemble de pompage ­dépend de l’usage que l’on fera de l’eau et des hauteurs de refoulement. Les industriels fournissent des abaques pour sélectionner le bon modèle. La plage d’utilisation de la pompe est définie en fonction de la longueur de la canalisation de refoulement et du dénivelé maximum entre la cuve et les points d’utilisation. Pour l’habitat individuel ou le petit collectif, les pompes s’inscrivent dans une plage de puissance de 0,25 à une dizaine de kW. À noter que pour les immeubles de grande hauteur, la puissance nécessaire peut aller jusqu’à 500 kW. Les pompes sont alimentées généralement en courant monophasé avec prise de terre (classe 1) ou sans (classe 2), et parfois en triphasé. Elles délivrent des pressions de sortie de 0,7 bar pour le seul petit arrosage d’un jardin, à 4,5 bar pour le « troisième circuit » intérieur d’un petit collectif et l’arrosage. Les débits utiles s’étagent de 2 500 l/h à 10 000 l/ h. Les petites pompes sont fréquemment livrées prêtes à être installées avec un régulateur intégré. Elles peuvent être pilotées à partir d’un coffret électrique qui automatise et surveille le fonctionnement du relevage. Ce dernier régule les fréquences de démarrage ou d’arrêt et le débit en fonction des niveaux d’eau haut et bas dans la cuve – préalablement déterminés en fonction du modèle de pompe et des indications du fabricant. Pour les pompes immergées, il est commandé par un flotteur dont la fonction principale est de détecter le manque d’eau et de protéger la pompe en évitant qu’elle ne tourne à vide. Lorsque le niveau d’eau devient trop haut, une alarme haute déclenche la pompe.

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