La cathédrale de Syracuse (Sicile) est née temple, au Ve siècle av. J.-C. Mille ans plus tard, l’édifice fut transformé en église byzantine, avant d’être converti en mosquée au VIIe siècle. Ce n’est qu’en 1044 qu’il acquit la fonction qu’on lui connaît aujourd’hui. Cet exemple nous montre que la reconversion - ou réaffectation - n’est pas un exercice moderne. Elle est néanmoins, au vu de l’importance du patrimoine qui pourrait s’offrir une seconde vie, plus que jamais d’actualité.
Les transformations économiques ont laissé place à d’immenses friches industrielles ; les progrès de la médecine et la professionnalisation de l’armée ont rendu les hôpitaux et les casernes obsolètes ; avec la déchristianisation de la société, certaines églises se sont vidées, au cœur même des villes ; des milliers de mètres carrés de bureaux sont laissés vacants. Plutôt que de les raser pour mieux reconstruire, les maîtres d’ouvrage - souvent des collectivités territoriales - se sont interrogés ou s’interrogent sur la faisabilité d’une opération de reconversion. Car ces sites, au-delà de leur intérêt architectural, ont valeur de témoignage. Dans le contexte de crise actuel, il importe également d’économiser les énergies et les matériaux. Investir dans l’existant peut, dans ce sens, devenir un acte avantageux.
Dans ce dossier, nous nous attachons à vous présenter les particularités propres à chaque typologie de bâti. Les nombreux exemples de réalisations illustrent la possibilité d’appliquer la réglementation contemporaine, sans dénaturer l’âme de ces témoins du passé.