Inquiète des répercussions de la RE2020 sur ses nombreuses initiatives de valorisation des matières végétales locales dans la construction, la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France, qui représente 4400 communes et 15 % du territoire français, s’est adressée aux pouvoirs publics avec des revendications précises en matière de carbone.
Consignées dans deux documents dont les référents respectifs sont Arthur Hellouin de Ménibus (Ecopertica) et Romain Canler (UICB), les revendications de la Fédération ont été pour la première fois cosignées par une vingtaine d’organismes et associations de la filière des isolants biosourcés, de la filière bois, de la filière terre crue, et plusieurs experts du Bâtiment. Les signataires s’accordent pour souligner que « la méthode de calcul carbone utilisée actuellement dans le secteur de la construction est pénalisante pour les matériaux biosourcés », voire « particulièrement pénalisante pour des solutions biosourcées ». Le remède serait simple : « Il faudrait simplement appliquer des coefficients de pondération selon l’année d’occurrence de l’émission ou du stockage carbone », une solution qui « a été proposée par le groupe d’experts réuni pour travailler sur le thème du stockage temporaire du carbone dans le cadre du travail préparatoire à la réglementation environnementale 2020 ». Par ailleurs, les cosignataires demandent la définition de plafonds d’émission de carbone au-delà desquels il n’est pas possible de construire. « Le principe est de fixer des limites d’émission par m² construits à ne pas dépasser sur l’ensemble de la durée de vie du bâtiment (carbone émis en phase de construction, d’exploitation et de déconstruction). » Enfin, ils demandent la mise en place d’un indicateur précisant la quantité de carbone stocké dans le bâtiment, assortie de niveaux à atteindre et ajoutent : « Un bâtiment ne doit plus être construit sans stocker un minimum de carbone. »