L’éclairage à led représente aujourd’hui une solution d’éclairage, dont la maturité est devenue évidente.Alors que se développe l’éclairage décoratif en lumière dynamique colorée, les produits d’éclairage à leds (lampes, modules et luminaires) trouvent des applications dans notre habitatet à notre travail.Dans son rapport du 25 octobre, l’Anses a mis en garde contre les risques de santé liés à une utilisation non-raisonnée des systèmes à led (éclairage, jouets, phares de voitures notamment), faisant une analyse critique de l’état de la normalisation et de la réglementation dans le domaine de l’exposition aux rayonnements de ces sources d’éclairage.Afin d’éviter toute interprétation et dérive médiatique, il convient d’aborder de manière sereine l’évaluation des risques liés à l’éclairage à led comparativement aux autres technologies d’éclairage. L’Anses a identifié deux principaux risques de santé liés à la mauvaise utilisation de led émettant de la lumière blanche et à partir d’une led émettant dans le bleu : respectivement l’éblouissement et les effets photochimiques.
Le contrôle de l’éblouissement des diodesà forte luminosité, comme pour les autres sources d’éclairage de luminance élevée, est fait au moyen de systèmes optiques appropriés que les fabricants conçoivent suivant les applications. Les normes d’éclairagisme et d’ergonomie visuelle utilisées dans une démarche de projet d’éclairage préconisé par l’AFE précisent les valeurs seuils de l’éblouissement, afin de réduire l’inconfort physiologique et psychologique pour les usagers. Dans l’habitat, le choix des sources d’éclairage, relève des règles de bon sens, des besoins et d’informations faites auprès des consommateurs quant à leur usage (éclairage ou mise en valeur).
Toutes les sources de lumière blanche (soleil, lampe à incandescence, leds, fluorescence, etc.)émettent une partie de leur rayonnement dans les longueurs d’onde du bleu. Ce risque photochimique – qui dépend de la dose cumulée de lumière émise dans le bleu – est mentionné à juste titre par l’Anses, ainsi que les précautions à prendre auprès des populations sensibles (enfants, personnes sans cristallin ou avec cristallins non-protecteurs).
La norme EN 62471 donnera, en septembre 2011, la présomption de conformité aux exigences de sécurité de la directive européenne basse tension. Un marquage approprié sur les produits d’éclairage pour l’habitat devrait interdire l’emploi des sources d’éclairage à risques photochimiques élevés (degrés 2 et 3de la norme européenne).
Bien qu’en phase avec un grand nombre de conclusions du rapport Anses, l’AFEse montre plus réservée sur le discrédit porté sur l’éclairage à led à partir d’expérimentations menées par cette agence sur un faible nombre de produits de médiocre qualité. Ses conclusions à portée générale devraient résulter d’un échantillon de produits plus nombreux, de meilleure qualité et aux caractéristiques techniques plus diversifiées pour être significatives.
L’AFE milite pour les bons usages de la lumière, en particulier dans ses bénéfices pour la santé et la qualité de vie. La communauté des experts de l’AFE établit des ouvrages de référence, travaille à la normalisation et à la formation des éclairagistes, afin de développer les bonnes pratiques dans ce domaine.
Les avancées technologiques extraordinaires effectuées par l’ensemble des laboratoires et des industries de l’électronique à led doivent se faire dans le respect des principes fondamentaux de l’éclairagisme et de l’éclairage, afin de répondre aux besoins de santé, de sécurité et de protection de l’environnement. C’est à ce prix que la led trouvera toute sa légitimité aux côtés des solutions classiques d’éclairage.