Quelle place accorder à la chaux aérienne dans les normes et dans les DTU

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Quelle place accorder à la chaux aérienne dans les normes et dans les DTU

Daniel DAVILLER, directeur technique de BCB, représentant de la Chambre syndicale des fabricants de chaux grasses et magnésiennes.

© Doc. DR.

En France, les pratiques de la construction, et en particulier les garanties obligatoires, s’appuient largement sur les DTU (documents techniques unifiés).

Ils régissent notamment le domaine d’emploi et la mise en œuvre des matériaux. Ces derniers sont, de plus, définis par des normes qui spécifient ­certaines de leurs caractéristiques. Des normes qui doivent être suffisamment pertinentes pour garantir le bon emploi de ces matériaux dans le champ très vaste de ses utilisations. C’est dire si le problème est complexe. D’autant que, Europe oblige, les DTU, qui concernent les pratiques françaises, doivent aujourd’hui se mettre en conformité avec la normalisation européenne. Cette mise en conformité concerne tous les DTU et fait l’objet de révisions au travers de diverses commissions.

Pendant longtemps, la chaux aérienne a bénéficié d’une notoriété garantissant sa présence sur le marché et les producteurs se sont peu investis dans la rédaction des normes. Celles-ci ont donc évolué sans toujours prendre en compte les qualités spécifiques de la chaux telles que son module d’élasticité, sa résistance en traction par flexion, sa résistance thermique ou sa perméance à la vapeur d’eau. Pourtant, ces qualités sont des éléments déterminants de la durabilité des ouvrages et elles sont, par exemple, particulièrement indispensables pour assurer le bon fonctionnement des mortiers pour enduit ou des mortiers à maçonner.

Pour ces derniers, la principale caractéristique exigée par la norme (998/1 et 2) est la résistance en compression. Mais, les contraintes appliquées à un mur en maçonnerie n’étant pas uniquement verticales, le mortier doit aussi, et surtout, résister au cisaillement, performance dépendant de sa résistance en traction par flexion. Mais, l’augmentation du dosage en chaux permet d’accroître sensiblement la résistance en traction par flexion d’un mortier sans augmenter de façon exagérée sa résistance en compression et sa rigidité. Or, la norme ne permet pas de valoriser cette possibilité pourtant essentielle. Cette norme EN 459.1.2.3 étant actuellement en cours de révision, la chaux aérienne ainsi que les mélanges à base de chaux doivent y trouver leurs places. De même, le DTU 26.1 (Enduits), en fin de révision, se doit de tenir compte de la réalité du terrain s’il veut être représentatif et permettre l’emploi de la chaux aérienne dans l’ensemble des applications seule ou en mélange.

Enfin, le DTU 20.1 (Maçonnerie), également en cours de révision, qui dans sa version actuelle préconise la chaux pour la confection de la plupart des mortiers à maçonner, doit, tout en actualisant ses prescriptions, mettre en valeur les performances de la chaux.

Conscients de toutes les qualités de leurs produits, les producteurs de chaux aérienne se sont donc impliqués dans le processus de normalisation et souhaitent mettre en valeur les qualités intrinsèques des mortiers et faire bénéficier aux professionnels des performances offertes par la chaux dans ses versions les plus modernes.

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