Quel avenir pour l’hôpital ?

Stéphanie Obadia

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Questions à Bruno Cazabat, président des IHF

Comment envisager l’hôpital de demain alors qu’il est sous tension et en mutation ? Quel rôle peut jouer  l’association IHF ?

L’hôpital doit être évolutif et flexible afin d’anticiper les grandes évolutions (plateau techniques, salle hybrides, imagerie médicale…). Il doit être configuré avec des systèmes constructifs ouverts (cloisons, redistribution des fluides…). Les ingénieurs hospitaliers contribuent tous les jours à l’amélioration de la performance, que ce soit énergétique mais aussi à l’optimisation des flux pour le personnel salarié hospitalier afin d’optimiser et limiter les déplacements. Les bâtiments et installations techniques doivent s’adapter et  anticiper les évolutions médicales, les nouveaux équipements et la transformation numérique ommiprésente. Le rôle de l’association est de faire connaitre les innovations et projets performants, de favoriser les retours d’expérience et la diffusion des connaissances

Comment voyez-vous l’hôpital de demain ?

Il doit être numérique, chaleureux, bienveillant et efficace. Il doit permettre aux patients de se sentir bien, les guider dans leurs parcours et assurer la conformité des soins et de la sécurité à tous les points de vue.

Un programme riche

L’architecture hospitalière sera également au cœur de ces journées le jeudi avec des retours d'expérience sur des projets complexes et innovants, intégrant la nature, comme ceux du CHIREC de Bruxelles et l’IHU Marseille, ce dernier étant d’ailleurs spécialisé dans les maladies infectieuses et tropicales avec des chambres en haut isolement et une reconfiguration possible (chambre, accès, cloisonnement) en cas de pandémie.)  Des ateliers techniques seront proposés en parallèle comme des REX autour de la grosse restructuration de la Timone à Marseille, ou de la mise en place au Biogénopole de Marseille d’un réseau de pneumatique inter-établissements transitant par le tunnel du métro ou encore sur l'importance de l'acoustique en bloc opératoire et la conception des zones à environnement maîtrisé. Trois points de vue sur l'hôpital numérique en construction seront détaillés avec une vision du potentiel de l'IA par un praticien chercheur, un point d'avancement des travaux de Smart Building Alliance sur les hôpitaux et le prometteur projet Hypervision du CHU de Nantes. « De nombreux services sont attendus par les patients et les industriels (température, lumière, ascenseur, réseau électrique… », commente Bruno Cazabat. Les sujets ne manquent pas : QAI, outils numériques, exploitation maintenance, énergie et développement durable. Le programme est à découvrir sur https://www.journees-ihf.com/programme-2020

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Quel avenir  pour l’hôpital ?

La reconversion du patrimoine hospitalier sera le grand thème des 60e journées d’études et de formation des Ingénieurs hospitaliers de France. L’occasion de s’interroger sur le devenir des hôpitaux.

Les soixantièmes journées d’études et de formation des Ingénieurs hospitaliers de France se tiendront à Marseille du 10 au 12 juin. Même si le président des IHF, Bruno Cazabat est un peu inquiet quant aux mesures prises suite au Covid19 et aux annulations d’événements en série, il reste « confiant et engagé ». D’autant que le programme est déjà bien ficelé. Cette année, le fil rouge sera celui de la mutation accélérée du patrimoine hospitalier.

Reconversion

Parmi ces mutations, la reconversion d’anciens sites hospitaliers. « Ces sites, inadaptés à l’activité hospitalière, sont bien souvent classés Monuments historiques ou assimilés et situés au cœur des villes. Il est alors question de leur donner une seconde vie ». Les exemples se multiplient : les cas de l’Hôtel-Dieu à Marseille (13) devenu Hôtel Intercontinental ou bien de l’Hôtel-Dieu de Lyon (69) transformé en complexe mixte avec hôtel, bureaux et commerces de luxe sont révélateurs. D’autres sites hospitaliers devraient suivre comme le CHU de Caen (14) où un arbitrage est actuellement en cours pour un aménagement en promotion de 45 000 m2 comprenant 600 logements, des bureaux… Ou encore l’Hôtel-Dieu de Paris, l’asile Perray-Vaucluse (91), etc. « Ces reconversions se font bien souvent de concert avec la ville, ce sont des aménagements complexes avec une valorisation/cession du foncier patrimonial et de ces impacts financiers. Ces opérations parfois sur concours en conception réalisation ressemblent à des projets hospitaliers, avec beaucoup de concertation que nous maîtrisons. Elles mettent en exergue l'importance d'une gestion à la fois rigoureuse et innovante du patrimoine ».

Mutation

Les hôpitaux de centre-ville sont-ils donc voués à disparaître au profit de grands complexes en périphérie ? Pas forcément, répond Bruno Cazabat. « Certains s’adapteront. Mais à un moment donné, on ne pourra plus rénover. Un plateau technique de 20 à 30 salles dans un bâtiment du Second empire est inenvisageable. Cela a un coût considérable  et techniquement, c’est très compliqué. De même, aménager des chambres et augmenter les surfaces vitrées pour un meilleur confort des patients lorsque l’on ne peut pas toucher à une façade classée est complexe. Enfin, les techniques hospitalières ont changé : avec l’ambulatoire, plus besoin de rester dormir à l’hôpital, et avec l’arrivée de l’image hybride pour les opérations, les salles doivent être beaucoup plus grandes (70 à 80 m2). Nous n’avons donc pas intérêt à conserver des bâtiments non conformes. La reconversion de ces sites permet de mettre fin aux dépenses excessives et d’espérer financer par le produit de leur vente des bâtiments neufs plus fonctionnels et modernes ». Sachant que la plupart des hôpitaux sont situés sur des sites anciens et que l’on compte en France plus d’un millier d’établissements au total, cela laisse présager de grands chamboulements et travaux à venir.

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