Quatre chais de dernière génération

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Quatre chais de dernière génération

© (Doc. Diec.)

Construire un chai respectueux de l’environnement, dédié à l’élevage de vin de qualité, n’est pas sans incidence sur le coût des ouvrages. Un coût maîtrisable, si tout est intégré dès la phase d’études.

Le chai, c’est la vitrine des vignerons. Quelles que soient la taille du domaine ou la région, ces derniers travaillent leur chai comme leur vin et, comme pour le vin, on constate une montée en qualité des projets. Finie la petite cave humide. Aujourd’hui, un chai et, par extension, les bâtiments attenants (stockage, accueil, cuvier…) intègrent des paramètres d’efficacité - comme toute construction, un chai est construit de façon à économiser l’énergie - tout en proposant une architecture destinée à promouvoir un accueil de qualité. De fait, la réalisation ou la requalification d’un chai s’inscrit souvent dans une politique plus large de requalification des territoires et d’agrotourisme. Ainsi, trois des projets présentés, Château Mauvesin Barton, Château Smith Haut Lafitte et les Champagnes Lanson, s’insèrent dans des projets beaucoup plus larges : création de parcs paysagers, chambres d’hôtes de luxe dans les châteaux, visites de cave…

Incidence de la qualité sur les coûts

On note aussi une forte implication environnementale des propriétaires des domaines, et il ne s’agit pas là d’un simple affichage. Cela va très loin, notamment pour la Cave de l’Œuf à Puligny-Montrachet (21) et pour le Château Smith Haut Lafitte (33) : enveloppe à forte inertie ; ventilation naturelle avec puits canadien ou non ; utilisation de matériaux réputés « écologiques » tels le bois, la paille ou la terre ; récupération du CO2 produit lors de la vinification du vin et transformation en bicarbonate… Des projets qui demandent des études spécifiques et forcément coûteuses.
Comme pour le vin, cette montée en qualité a forcément une incidence sur le coût final des ouvrages. Pour les quatre exemples, la fourchette va d’un peu plus de 1 500 € HT le mètre carré à plus de 3 000 € HT. De fait, les coûts sont à répar- tir de façon différenciée en fonction de l’usage des bâtiments : « Si l’on parle de simple bâtiment de stockage, explique Jean-Philippe Ducoin, dirigeant du bureau d’études Diec, les coûts sont dans la moyenne des bâtiments industriels : entre 1 100 et 1 300 € HT/m 2 , hors matériel et équipements. Pour les caveaux d’accueil, il faut compter au minimum 2 000 € HT du mètre carré. Mais si le vigneron décide de travailler son image, on constate une explosion des coûts ».

Synergie architecte-ingénieur vinicole

Ce principe se vérifie ici, sauf peut-être pour le chai du Château Smith Haut Lafitte qui, malgré un travail d’intégration architecturale important doublé d’une approche environnementale forte, est à un coût raisonnable : autour de 1 500 € HT/m 2 . Reste à définir ce qu’est un coût raisonnable.
De fait, pour éviter une explosion des coûts, un gros travail préparatoire doit être réalisé, avec une forte synergie entre les architectes et l’ingénierie vinicole : « Dans ce cas de figure, nous intégrons l’architecte, à qui nous laissons une liberté totale, continue Jean-Philippe Ducoin. Une fois que le projet architectural est défini, on regarde les surcoûts éventuels que cela entraîne, et on essaye de les maîtriser. Il faut être raisonnable, il est possible de faire beau, mais la maîtrise des coûts est indispensable. D’autant qu’ils ont beaucoup augmenté dans le bâtiment et notre secteur n’échappe pas à la règle ». De fait, tout est dans la préparation en fonction des besoins du domaine et de la manière dont travaille le vigneron.

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