Construction d'une tour de l'East Village à Londres. L'usine est montée sur une ossature temporaire et s'élève au fur et à mesure de l'avancement.
Le constructeur anglais Mace a développé un concept innovant pour la construction de tours : la Jump Factory ou Rising Factory. L'usine, délocalisée sur site, s'élève au fur et à mesure du chantier.
Le concept Jump Factory ou Rising Factory, développé par l'entreprise de construction anglaise Mace, consiste à amener l'usine sur les chantiers d'immeubles de grande hauteur et à créer un environnement entièrement étanche pour la construction de chaque étage. L'usine est érigée sur le bâtiment en cours d'élévation, sur une ossature en acier temporaire et s'élève au fur et à mesure de l'avancement du chantier. Elle comprend des ponts roulants à portique pour la manutention (élévation de modules jusqu'à 12 x 2 mètres) et des plateformes pour le stockage des matériaux. Elle permet de réaliser sur place les éléments de structures en béton (planchers, poutres, voiles… ), ainsi que les revêtements. À un rythme d'environ un étage par semaine - soit un étage toutes les 55 h -, l'usine est relevée en deux heures à l'aide de vérins.
Une gestion des livraisons « just in time »
La Jump factory a de nombreux avantages : elle permet « un gain de temps considérable, notamment via une préfabrication à hauteur de 98 %, une diminution de 75 % de déchets et de 30 % de transports. Côté confort, elle élimine les risques de chutes de hauteur et permet une construction à l'abri des intempéries », indique Matt Gough, directeur innovation de Mace. Cela nécessite un long travail en amont et une gestion des livraisons « just in time » bien ficelée : en 13 minutes, les palettes sont livrées sur site et au bon endroit. Sur ce principe, deux tours résidentielles de 30 et 26 étages ont été livrées dans l'East Village de Londres. Le tout est conçu et construit en BIM. À cet égard, en juin dernier, Mace a été l'une des premières entreprises à obtenir la nouvelle accréditation