© (Doc. L’Ebénoïd)
Dans les immeubles de logements sociaux, l’éclairage concerne essentiellement les parties communes : halls d’entrée, cages d’escalier, paliers, parkings. Dans les logements eux-mêmes, seules les salles de bains sont prééquipées de luminaires au-dessus du lavabo.
Responsables des services généraux, les bailleurs sociaux, en bons gestionnaires, donnent la priorité à un éclairage durable, autrement dit, à des sources de lumière peu énergivores et des automatismes qui permettent de réduire à la fois les consommations et les opérations de maintenance. Depuis que le règlement européen n° 244/2009 a banni du marché les lampes les plus énergivores (incandescentes principalement), les sources efficaces en la matière sont essentiellement les lampes fluorescentes ou led.
Le choix est fonction des caractéristiques des produits et de leur emplacement. Le tube fluorescent T5 (diamètre 16 mm) offre une efficacité lumineuse supérieure à 100 lm/W et une durée de vie qui peut atteindre 22 000 h. Pour les fluocompactes, il faut distinguer les lampes d’intégration, dont les culots sont spécifiques aux luminaires qui les reçoivent, des lampes de substitution, dotées d’un culot E14, E27 ou B22, et peuvent être posées en lieu et place des lampes incandescentes. Elles sont disponibles dans une large palette de puissances. Leur durée de vie atteint jusqu’à 20 000 h, avec des températures de couleur allant de 2 700 à 6 500 K. Leur efficacité lumineuse peut s’élever à 90 lm/W. Mais, lorsqu’elles fonctionnent sur de courtes périodes et sur détecteur de présence ou minuteries, les allumages et extinctions multiples diminuent leur durée de vie, sauf pour certaines d’entre elles, prévues à cet effet.
Même si leur prix d’achat demeure un frein (quoiqu’en baisse constante), les lampes led offrent de nombreux avantages : durée de vie moyenne de 40 000 h, efficacité lumineuse qui peut atteindre 80 lm/W, indice de rendu des couleurs supérieur à 80. Ces caractéristiques s’avèrent particulièrement intéressantes pour les parties communes : elles permettent de réaliser des éclairages automatiques, notamment dans les halls d’accueil, et de réduire les opérations de maintenance, en particulier sur les paliers et dans les cages d’escalier où les changements de lampes sont difficiles.
Des automatismes économes
Outre le recours à de telles lampes, il est indispensable d’installer des automatismes qui diminuent encore les consommations d’énergie. En effet, les systèmes de commande manuelle ne sont pas recommandés dans les parties communes : difficulté d’atteindre l’interrupteur si l’on a les bras chargés ; extinction impromptue en cas de minuterie ; risque de laisser l’éclairage allumé en permanence si l’on oublie d’éteindre. Les circulations et escaliers peuvent être équipés d’une minuterie, mais toutes les lampes ne s’y prêtent pas : leur durée de vie se dégrade rapidement, en l’absence de temporisation de fonctionnement d’au moins dix minutes, ce qui est contradictoire avec les économies d’énergie.
Les détecteurs de mouvement et de lumière du jour permettent de supprimer des interrupteurs et câblages verticaux ; en outre, s’ils sont intégrés aux luminaires, ils ne peuvent être ni obturés ni cassés car ils sont soustraits à la vue directe. Certains systèmes permettent de réaliser l’extinction progressive. Ils peuvent conserver un faible niveau d’éclairement (éclairage de veille).
L’article 27 de l’arrêté du 26 octobre 2010 (*) s’applique aux circulations et parties communes intérieures verticales et horizontales des bâtiments ou parties de bâtiment à usage d’habitation. Le texte stipule que, lorsqu’un local est inoccupé, il doit comporter un dispositif automatique qui permet soit l’abaissement de l’éclairement au niveau minimum réglementaire, soit l’extinction des sources de lumière, si aucune réglementation n’impose un niveau minimal. Par ailleurs, si le local bénéficie d’un éclairage naturel, il doit intégrer un dispositif qui éteint automatiquement l’éclairage artificiel en cas de lumière naturelle suffisante. Le système dessert une surface habitable maximale de 100 m², un seul niveau pour les circulations horizontales et parties communes intérieures, et trois niveaux pour les circulations verticales.
Un éclairement faible, mais rassurant
De nuit, un éclairage permanent d’un plus faible niveau d’éclairement (programmé à partir d’une horloge ou grâce à une fonction de veille intégrée aux luminaires) peut se révéler efficace pour dissuader d’éventuels intrus, mais aussi pour rassurer les habitants.
Il est préférable d’installer des luminaires encastrés au plafond ou en corniche, ou encore des hublots muraux en saillie, qui diffusent une lumière homogène dans tout l’espace.
Selon la norme NF EN 81-1, la cabine d’ascenseur doit être munie d’un éclairage électrique installé à demeure, assurant au sol et sur les organes de commande un éclairement d’au moins 50 lux ; elle doit être continuellement éclairée lorsque l’ascenseur est en cours d’utilisation. Dans le cas de portes à manœuvre automatique, la lumière peut être éteinte lorsque la cabine stationne au palier, les portes étant fermées. Il doit exister une source de courant de secours à rechargement automatique susceptible, en cas d’interruption du courant d’alimentation de l’éclairage normal, d’alimenter au moins une lampe de 1 W pendant une heure. Cet éclairage doit intervenir systématiquement, dès la défaillance de l’alimentation de l’éclairage normal.
Accessibilité
Sur les paliers, des plafonniers ou encastrés doivent être disposés de façon telle qu’ils offrent une lumière homogène devant l’ascenseur, la porte d’escalier ou celles des habitants, tout en veillant à ne pas éblouir les personnes sur le seuil de leur logement. Ces luminaires doivent permettre la reconnaissance des visiteurs, la réception d’objets et la signature de documents. L’arrêté du 1er août 2006 relatif à l’accessibilité des personnes handicapées dans les bâtiments d’habitation collectifs indique que la qualité de l’éclairage, artificiel ou naturel, des circulations intérieures et extérieures doit être telle que l’ensemble du cheminement est traité sans créer de gêne visuelle.
L’éclairage artificiel doit assurer certaines valeurs d’éclairement, par exemple : au moins 20 lux en tout point du cheminement extérieur accessible ; 100 lux, en moyenne, en tout point des circulations intérieures horizontales ; 150 lux en tout point de chaque escalier. L’article 14 établit que « lorsque la durée de fonctionnement d’un système d’éclairage est temporisée, l’extinction doit être progressive. Dans le cas d’un fonctionnement par détection de présence, la détection doit couvrir l’ensemble de l’espace concerné et deux zones de détection successives doivent obligatoirement se chevaucher. La mise en œuvre des points lumineux doit éviter tout effet d’éblouissement direct des usagers en position “debout” comme “assis” ou de reflet sur la signalétique ».
Si l’installation d’automatismes n’est pas possible, les dispositifs de commande manuelle de l’éclairage doivent pouvoir être repérés, atteints et utilisés par les personnes handicapées. Ces commandes doivent être signalées par un témoin lumineux et situées à plus de 0,40 m d’un angle rentrant de parois ou de tout autre obstacle à l’approche d’un fauteuil roulant, et à une hauteur comprise entre 0,90 et 1,30 m du sol.
L’éclairage doit être uniforme et, éventuellement, associé à un détecteur de lumière du jour, afin de pouvoir bénéficier d’un éclairement constant. Il peut être renforcé devant les accès de l’escalier et de l’ascenseur, en particulier lors de l’arrivée de ce dernier. Les luminaires encastrés au plafond, en saillie ou en applique murale sont les plus couramment utilisés.